mardi, décembre 21, 2010
Demain, un de mes Samoans débarque. Il apporte du fois gras, soi-disant. Les hostilités commencent. Je vais m'éloigner de ces écrans qui me hantent toute l'année et mes contacts avec le monde virtuel interconnecté que l'on nom toile ou internet vont de ce fait être considérablement réduits.
J'ai promis à un partenaire de trous et de boules de lui écrire une nouvelle avant la fin de l'année et je vais tenter l'expérience de le faire sur du papier, tiens. Ca me reposera la main gauche.
Soyez sage, ne pissez pas dans la flute de champagne de votre voisin et dites merci en souriant à tata Georgette pour ce pull immonde qu'elle vous offert pour noël.
Je viens donc de regarder le documentaire sur Momo et, même si je n'ai pas appris grand-chose, je dois avouer que le gars m'apparaît désormais comme encore plus sympathique. Alors certes, il se met en scène (Moore le fait aussi en essayant de faire croire que ce n'est pas vrai), mais au-delà de la pose, reste son oeuvre, vraiment pas banale. Pour revenir à Moore, les origines de l'antagonisme entre les deux sont dévoilées dans le film et même si la phrase qui ouvre la lettre du barbu est belle, il a encore le mauvais rôle du vieux tonton acariâtre (et ça ne s'arrange pas en vieillissant.) Tout le côté bordélique et foisonnant du travail de Morrison me plaît tout autant que la rigueur quasi-scientifique de la fiction de Moore. Mais là encore, si je devais choisir avec lequel des deux je devais passer ma prochaine soirée, je voterais pour l'Ecossais.
Mais bon, vraisemblablement, je vais passer ma prochaine soirée avec mes nouveaux amis, le groupe de chasseurs qui tirent sur tout ce qui bouge dans les vignes environnantes. Soirée dans une cave. Avec du vin rouge et des bougies, du latex et des instruments. Ca devrait couler à flots.
18:53
Lu le Voix du Futur de Richard Comballot, recueil d'entretiens avec des auteurs de SF. Là où le gars Richard est fort, c'est dans sa façon de laisser les gens parler, les laisser se dévoiler et lâcher des choses qu'ils n'avaient pas dites ailleurs. Les portraits qui en résultent, en plus d'être fascinants, nous font croire (peut-être à tort) que nous avons vécu un moment avec ces auteurs, que nous en sommes plus proches qu'avant. Les défauts comme les qualités sont mises au grand jour. A la lecture de certains entretiens, je me disais que j'aurais bien bu un verre avec untel que je trouve formidable et intéressant, mais que tel autre est vraiment un con, que j'aimerais lire tel livre et que l'auteur de tel autre me déçoit alors que j'adorais le roman. Finalement, peut-être que mes a priori ont été simplement renforcés. En tout cas, un chouette bouquin pour qui s'intéresse à la SF française...
16:19
Bon, ça n'en a pas l'air, mais c'est bien le même roman. Qui est super chouette, en plus, vraiment fun dans le genre page-turner. C'est traduit par bibi, ça sort en janvier, mais je préfère tout de même la couve originale qui, retranscrit mieux, à mes yeux l'esprit du bouquin.
Mais l'exemple est assez parlant des différentes stratégies de comm entre les anglo-saxons et la France peut-être. Ou du déclin commercial de la SF. Ou pas. J'en sais rien en fait. Laissez-moi tranquille, j'ai de la vraie SF à traduire...
15:20
vendredi, décembre 03, 2010
Ca fait un bail, hein?
C'est la vie, quoi. Boulot, vie culturelle moyenne (concert de Phantom Buffalo et Mars Red Sky hier soir, A place to bury strangers jeudi prochain si je trouve une baby sitter), Rubicon terminé (pas de deuxième saison, mais c'était vachement bien) et achat de CD (oui, j'achète toujours des CD, comme en 1991, d'ailleurs ce sont les mêmes groupes et le dernier Posies est pas loin d'être leur meilleur).
Sinon, je travaille sur des projets secrets, j'ai écrit une nouvelle bizarro et j'attends des réponses pour Allison.
Comme il se doit, je vous embrasse tendrement et vous dit probablement à dans trois mois.
18:03
mardi, novembre 16, 2010 The songs are deceptively simple, which is to say they seem like straightforward rock compositions. When dissected, they betray a musical maturity beyond the normal scope of pop-rock songwriting. I appreciatePinkerton more than most Beatles albums, which is almost hard for me to admit, my loyalty to the Beatles being sacred in my heart. YetPinkerton has all the tricks of the most complicated Beatles compositions, with modern lyrics about alienation and longing. To this day, listening to it provides constant inspiration and excitement, and feels like a gift, as if the melodies and chords were written by a long-lost brother from a distant lifetime. MayPinkerton go down in history as one of the most important rock records of the last 20 years.
lundi, novembre 15, 2010
Vendredi, je suis entré dans le palais des congrès de Nantes, pardon le Nantes Events Center, d'un pas alerte, l'esprit vif et plein d'allant, mon sidekick à mes côtés (à moins que ce ne soit le contraire, que nous vivions dans un univers steampunk où je suis le sidekick et lui l'encapé, mais je n'ose le croire). Quelqu'un m'a très vite tendu un verre en plastique rempli de bière et probablement lesté de GHB parce que je me suis réveillé hier après-midi, en train de rouler dans ma voiture, un type émacié et à l'oeil au beurre noire me renvoyant mon regard dans le rétroviseur du milieu.
Entre temps, que s'est-il passé? J'ai bien quelques flashs: hurler à tue-tête devant cent personnes le Paranoid de Black Sabbath, m'être pris un seau d'eau sur la tête dans un lit et m'être recouché le soir dans le même lit encore humide (le bruit de l'oreiller trempé résonne encore dans mes oreilles), une partie de go grandeur nature sous la pluie, une bagarre déclenchée par un dinosaure en peluche au milieu de vinyles d'Ange, et avoir signé plusieurs contrats vendant probablement mon âme à des scientologues maléfiques, mais guère plus.
Je me suis peut-être amusé, mais je n'en garde aucun souvenir.
12:21
mardi, novembre 09, 2010
En général, je ne suis pas particulièrement friand d'adaptations de bédés en film. A part les histoires de super-héros de base qui passent dans le genre divertissement concon, les vraies bonnes bédés donnent souvent de grosses daubes (toutes les adaptations de Moore sont dans ce cas, par exemple).
Ce n'est vraiment pas le cas de Scott Pilgrim et de Walking Dead, un film et une série dont les créateurs qui ont saisi que la clé d'une adaptation n'était pas la "fidélité" graphique ou scénaristique, mais une question d'esprit, de vision commune, de feeling. Le choix des chansons dans Scott Pilgrim illustre bien cela et les compos de notre amis scientologue Beck rendent tout à fait l'esprit des différents groupes fictionnels.
Ha, les faux groupes, une autre de mes passions, avec les disques jamais faits et les cors aux pieds des musiciens...
Je viens de finir le deuxième recueil de l'excellente série The Unwritten. Une bédé fascinante dont le thème principal est la création et en particulier la création littéraire. Le personnage principal, dont l'origine est encore incertaine, partage son nom et certaines caractéristiques avec un personnage de sorcier dont son père a écrit les aventures dans des romans à grand succès.
Et alors que je pensais que le modèle de ce protagoniste était évidemment Harry Potter, le scénariste nous apprend que : "the most important reference point is the autobiography of Christopher Milne – who is famous as the Christopher Robin of the Winnie the Pooh books. Milne grew up feeling that his father had stolen his childhood from him, turned a profit from it and then given it back to him in a form he couldn’t use. Our Tom is very much in that situation when we first meet him, although we take his identity crisis a fair bit further than that"
Du coup, je fais quelques recherches sur le Christopher Milne en question et je tombe sur cette photo, encore plus fascinante à mes yeux, d'artefacts littéraire, les véritables personnages, qui appartenaient à Christopher Milne, dont nous connaissons tous les représentations (via Disney pour la plupart d'entre nous) et donc son père s'est inspiré. Je vous présente donc Tigrou, Grand Gourou, Winnie l'ourson, Bourriquet et Porcinet.
En personnes.
jeudi, novembre 04, 2010
Cela fait plusieurs mois, qu'en secret dans une des tours du Haut-Château, je participe à l'élaboration du projet Angle Mort. Le premier numéro sort aujourd'hui. Vous devriez l'acheter.
12:26
vendredi, octobre 29, 2010
Vous l'ignorez sans doute, mais j'ai entamé une série de petits essais dans la revue Galaxies. Il s'agit de parler à chaque fois d'une nouvelle et d'en analyser humblement ses rouages. J'ai commencé avec un texte d'Ellison, puis un de Simak (dans le numéro à paraître) et je viens de terminer de rédiger celui sur "Le Continuum Gernsback" de William Gibson.
C'était juste pour dire que je m'éclate à faire ça.
Voilà.
C'est tout.
19:02
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J'ai reçu ça hier. C'est traduit par bibi et c'est plus épais qu'un magret façon Maïté.
Lu Monstre [Une enfance] de ce fichu Suisse de Fred Jaccaud. Et c'est plus que bien. C'est impressionnant. Le genre de bouquin qui reste à un niveau immédiat, émotif, viscéral dirait un critique de Mad Movies, mais qui durera aussi par le travail sur les personnages et les points de vue qu'il opère. Du grand art (et je dis pas ça parce que c'est un pote, mais j'ai vraiment adoré).
mardi, octobre 26, 2010
Je me rends compte que je ne connais vraiment que deux albums de Neil Young, mais que je suis familier de morceaux supplémentaires par l'intermédiaire de reprises réussies. Quel songwriter.
jeudi, octobre 21, 2010 D'abord, j'ai eu une grosse surprise. Je suppose que j'attendais une réponse. Je ne me serais pas étonné de recevoir une lettre de Dawson City ou de Hong-Kong… en tout cas de Paris ! Mais Paul Bérato-Dermèze habitait en Lot-et-Garonne comme moi ! Mes parents exploitaient une petite métairie dans l'extrême nord du département… Je n'ai pas pensé tout de suite que je pourrais lui rendre visite. Je digérais lentement cette chose ahurissante : on pouvait être un romancier d'aventures et habiter en Lot-et-Garonne. Cela semblait incroyable. Mais tous les espoirs m'étaient permis. Ma vocation date peut-être de ce choc… Plus tard, j'ai étudié la carte du calendrier et je me suis rendu compte qu'il habitait seulement à une quarantaine de kilomètres de chez moi. C'était faisable à bicyclette, à condition d'en avoir une meilleure. J'ai pu m'offrir une machine neuve en vendant des cèpes et des escargots. Finalement, je suis allé chez Paul environ dix-huit mois plus tard. J'ai été enthousiasmé…
mardi, octobre 19, 2010
Un épisode de Scooby Doo avec Lovecraft (doublé par Jeffrey Combs), Robert Howard et Harlan Ellison (qui se double lui-même). Je dis ok.
15:57
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Je me rappelle d'une remarque que m'avait faite mon éditeur et néanmoins ami André-François lors d'une de ses visites dans mon ancien appartement, un endroit effacé de ma mémoire à coup de lance-flamme tant les derniers temps y ont été difficile. " C'est un peu impersonnel", m'avait-il dit, ou quelque chose comme ça. En gros, il voulait me signifier par là que l'endroit ne ressemblait guère à ses habitants et que la décoration n'y était pas folichonne. "Certes", lui avais-je répondu, "mais je ne me suis encore jamais véritablement "installé" quelque part, j'attends d'être dans le lieu rêvé pour le faire."
Cela fait plus d'un an que j'ai déménagé dans un vrai chez moi. Après les travaux de décoration essentiels, les coupes franches dans le jardin, la pose de parquet, la salle de bains, la nouvelle véranda (j'en passe et des plus casse-burnes à faire), hier, mes parents (enfin, surtout un, hein, nous on l'a essentiellement regardé) sont venus m'aider à poser les bibliothèques dans le salon. Entre les photos de Monk et des Beach Boys au mur, le bureau en bordel (essentiel) et les livres qui s'entassent peu à peu sur des mètres et des mètres linéaires, je commence vraiment à me sentir chez moi.
Dehors des vignes, dedans des livres: un véritable homme moderne.
13:50
mercredi, octobre 13, 2010
Je ne sais pas si c'est ainsi que l'on s'aperçoit que l'on vieillit, mais je me rends de plus en plus compte que, culturellement, je suis à la ramasse, largué, complètement dépassé par le flot. Il y a bien eu une époque où je me tenais au courant d'un peu tout ce qui sortait, où j'allais voir toutes les nouveautés qui m'intéressaient au cinoche, où j'arrivais à suivre les sorties de bouquins de genre, où j'écoutais les derniers albums sortis à la recherche du nouveau groupe génial dont tout le monde allait parler bientôt, mais cette période me paraît loin désormais.
Je suis plutôt dans une phase de lâcher prise par rapport l'accélération ambiante et je me recentre, inconsciemment sans doute, mais indéniablement, sur des choses du passé, des classiques que je n'ai pas encore goûtés, des albums qui étaient passés entre les mailles de mon filet de pêche culturel. J'arrive tout juste à me tenir au courant des comics qui sortent et de l'actualité de la bédé franco-belge, mais en piochant tout de même cent mois de bouquins qu'avant. J'admire et regarde d'un oeil attentif les aventures dans le now de Fabrice ou de Toto, mais je suis incapable de les suivre.
Tout ça pour dire, qu'une fois n'est pas coutume, je viens de lire un roman assez récent et formidable de Junot Diaz, La Brève et merveilleuse vie d'Oscar Wao, sorte de quête non-initiatique d'un geek dominicain immigré à New-York, abreuvé de Tolkien et de Dune, écrite dans une langue parsemée d'un castillan évocateur et démarrant par une citation de Galactus, le dévoreur de mondes. Prix Pulitzer 2008, la bête est aussi étrange et duelle que l'est son personnage principal, mais pas moins passionnante. Tout est réuni pour former un grand bouquin, y compris les récits enchâssés en mode saga familiale, comme si l'auteur rejouait une télénovella façon grand roman américain. Impressionnant premier roman.
Parmi les séries oubliées et même jamais diffusées en France, certaines possèdent une réputation qui les fait sortir du lot. C'est par exemple le cas de Sports Night, le premier show créé par Aaron Sorkin, mais aussi de Freaks and Geeks, un des premiers boulots d'Apatow à la télé, dont j'ai fini de regarder l'intégrale.
En conclusion d'un cycle John Hughes improvisé, c'était parfait. On est dans les années 80, dans une petite ville où les freaks et les geeks du titre naviguent entre problèmes existentiels de découverte de la vie et intrigues plus terre à terre propre au lycée. La série a dix ans, mais reste un petit bijou: bien écrite, excellemment jouée et ne tombant jamais de manière frontale dans la provoc' inutile ou le rire facile.
La fin de saison est parfaite, mais malheureusement la série n'a jamais été renouvelée.
L’hiver est presque fini, mais il fait toujours froid le soir. On marche vite, en allumant des clopes, en jouant aux écervelées comme si nous étions les reines de la nuit, dans un taxi new-yorkais en route pour un vernissage de Raymond Pettibon. Nous sommes jeunes, belles et la fumée qui sort de nos poumons monte vers les cieux pour aller titiller les démentielles narines des dieux barbus qui veillent sur la nuit. Il nous arrive parfois de ne pas échanger un mot pendant le trajet. Soit parce que nous avons épuisé tous nos sujets de conversation soit car, par un accord tacite, nous avons envie de faire des réserves pour plus tard, d’emmagasiner ce qui fera sans doute, dans l’avenir, l’essence de nos dix-sept ans. Marcher dans la ville chloroformée, sous les lampadaires endormis, ignorer les stades et les maisons bourgeoises, s’accaparer le trottoir comme le tapis rouge de notre jeunesse en fredonnant des airs américains.
mercredi, octobre 06, 2010
Je crois que je viens enfin de finir un roman. (Merci, Toto, pour les Wrens qui m'ont accompagné dans les derniers cent mètres.)
Plusieurs grosses relectures vont suivre avant de commencer à chercher un éditeur. Que j'en trouve un ou pas m'importe peu à ce stade. J'ai sans doute écrit le texte le plus personnel que j'écrirai jamais et je suis ravi de l'avoir fait (et peut-être un peu triste que ce soit fini). Certains événements qui se sont déroulés durant la rédaction sont tellement entrés en résonance avec le texte que j'ai eu parfois l'impression que la réalité devenait le miroir de la fiction. Une expérience si troublante a eu lieu que j'ai failli remettre à plus tard l'écriture de la fin du roman pour pouvoir décrire, en partie, la vérité. J'ai finalement décidé de finir comme je l'avais prévu. La réalité va-t-elle une fois de plus refléter le texte ?
Tout ça parait sans doute flou, mais je ne peux en dire plus.
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Week-end chargé (mais ne le sont-ils pas tous?). Après le béton de vendredi, et la piteuse répét' de samedi, j'ai fait un tour à Gradignan écouter parler Mélanie et Pascal de SF puis hier, aux rencontres Chaland de Nérac, cette fois écouter parler Joost Swarte de son travail en bédé, en illustration et en architecture. Et dire qu'il m'a donné envie d'aller visiter le Musée Hergé est en dessous de la vérité. Je passe sur le repas pantagruelique de midi (L&G represent): non, on ne va pas là-bas que pour manger (mais ça fait partie de l'expérience).
Et sinon j'ai lu ça et c'est excellent (pas autant que du Lansdale, mais presque).
jeudi, septembre 23, 2010
Comme le disait André-François il y peu de temps, il est agréable d'aller à Paris passer la journée, comme on irait dans une ville proche, simplement pour un rendez-vous. C'est ce que j'ai fait hier. Mais avec trois heures et demie de train à l'aller et trois au retour, je n'ai guère eu le temps que d'aller à mon rendez-vous et d'acheter quelques comics (ha, et aussi de me faire voler Chronicart par un personnage plus qu'étrange dans le TGV).
J'ai donc pu lire le réjouissant (d'une tristesse gaie ou d'une gaieté triste) The Alcoholic de Jonathan Ames (Bored to death) et Dean Haspiel.
L'excellent Dark Entries d'Ian Rankin et Dell'edera, où Constantine se retrouve dans une émission de télé-réalité qui fout les chocottes.
Et le très décevant Omega the unknown de Jonathan Lethem où l'auteur, que pourtant j'adore, refait la série qu'il idolâtrait enfant en une sorte de version moderne, mais sans âme et sans saveur, en cherchant des effets qu'il croit sans doute révolutionnaires et en oubliant que souvent, la bédé est affaire de coeur et d'immédiateté. Une relecture désincarnée, sorte de best-off des moments forts de la série originale où la passion a été remplacé par une sorte de réflexion a posteriori, comme si l'auteur avait cherché à reconstruire, avec des matériaux nobles, le jouet Goldorak en plastique qu'il avait dans sa chambre à huit ans.
Et tout ça d'autant plus décevant qu'il y a de forts beaux moments dans ces dix épisodes.
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La 3D a été inventé pour ça, montrer des seins et du sang qui gicle.
Contrat rempli avec Piranha 3D. Je n'avais pas autant ri au cinoche depuis bien longtemps.
La première saison de Treme est un petit bijou. Rien d'étonnant de la part des créateurs de The Wire. Au-delà de la performance d'écriture et la virtuosité des acteurs, il y a bien longtemps que je n'avais pas ressenti un vrai sentiment pour un personnage sur un écran. Mais je dois avouer que le sort du Creighton Bernette joué par John Goodman (inspiré d'une personne réelle) m'a vraiment touché plus qu'à l'habitude. Et c'est sans doute à ça que l'on peut vraiment juger de la qualité d'une création. Aux émotions qu'elle procure non?
jeudi, septembre 02, 2010
Je m'intéresse depuis longtemps (sans maîtriser à fond le sujet, il faut bien l'avouer) aux e-books et autres expériences de publication sans papier. On en reparlera d'ailleurs début novembre.
Hier, Neal Stephenson, Greg Bear et leurs potes ont lancé une sorte de roman participatif, The Mongoliad, diffusé par épisodes et auquel s'ajoutent des bonus (cartes, wiki, vidéos,nouvelles etc) pour lesquels les lecteurs peuvent participer. L'abonnement coute 5,99 $ pour six mois et 9,99 $ pour un an. Je ne sais pas si ça peut marcher, mais impliquer comme ça les lecteurs dans la création d'un monde me semble assez formidable.
Dans dix ans en France, normalement...
09:32
mardi, août 31, 2010
Il y a quelques phrases, des fulgurances, qui me plaisent vraiment dans le roman que je n'en finis pas de finir. Je les trouve, je ne sais pas, probablement drôles. Je ne sais pas si c'est très bon signe. Ni même si tout cela va s'agglomérer pour former un roman.
Au pire, je ferai une compilation d'aphorismes ou de chouettes paragraphes...
19:20
lundi, août 30, 2010
La convention de SF de Grenoble:
Revu les copains, rencontré de nouveaux (Big up à Timothée, Francis et les autres), appris des tas de choses sur les pulps, les nanotechs et un paquet d'autres trucs en général, le tout sans avoir de gueule de bois. On s'est bien marrés et Ugo a même gagné un prix. J'ai connu pire...
mardi, août 17, 2010
Sur des paroles de Jim Dedieu, un vieux morceau de Sugarmain qui serait bien mieux si quelqu'un d'autre chantait.
Je n'ose même pas dire avec quoi je l'ai enregistré...
En bonus, un autre morceau de Sugarmaim.
J'attends toujours un backing band, d'ailleurs, s'il y en a qui sont chauds...
vendredi, août 13, 2010
Comme prévu la semaine est étrange. Pas aussi dure que je le pensais, mais bizarre dans son déroulement. Le matin, je passe du temps à me promener avec ma fille. On regarde les nuages, la rivière et on fait du transport de cailloux, activité propice à la rêverie. L'après-midi, je bosse sur un rythme assez effréné pour rattraper le temps "perdu" le matin. Ça ne marche pas si mal que ça au final, même si le déséquilibre de la journée est assez énorme.
00:16
mercredi, août 11, 2010
Lu le premier Hap et Leonard, Savage Season, jamais traduit. Au début, je me suis dit que c'était une erreur de l'avoir laissé passé car on apprend les origines des deux personnages, mais le manque de rythme et la réluctance à démarrer du bouquin m'on fait changer d'avis. Il sortira bien un jour ici, lorsque la série noire aura épuisé le filon Lansdale et raclera les fonds de tiroir.
Quai d'Orsay est une des bédés les plus formidables que j'ai lu cette année. Blain est un génie graphique et son sens de la narration est tout simplement incroyable dans cet album. Dionnet en parle ici mieux que je ne pourrais le faire (puis j'ai la flemme d'essayer et surtout autre chose à foutre, là, tout de suite...)
11:31
vendredi, août 06, 2010
Semaine chargée. En l'absence de la progéniture, c'était sorties tous les soirs et atelier la journée, soit trop de boulot pour pas assez d'heures de sommeil.
Aujourd'hui et hier, journées avec l'excellent Jim Dedieu, aussi bon pour la salade de riz que pour les exercices de style azimutés et les bons tuyaux popculture.
Après l'avoir ramené à la gare, j'ai déménagé mon bureau dans son emplacement définitif. Depuis l'emménagement (il y a un an), j'aurais fait à peu près toutes les pièces de la maison. Mais cette fois, ça y est, j'ai un bureau à moi, refais de frais, et les livres de poche sont rangés. Des centaines de grands formats sont encore dans des cartons et des milliers de comics à trier m'attendent au grenier. Demain, je vais acheter du parquet pour finir le salon et mettre enfin mes étagères de bibliothèques.
Là, je suis rincé. Je fais une pause sur le banc sous mon porche, avec un verre de vin et un cigare, avant de reprendre la lecture du Galaxies n°9 sur Michel Jeury (yeah!), revue dans laquelle je rédige une nouvelle rubrique consacrée aux nouvelles et où je parle, pour la première fois, d'Harlan Ellison et de la série télé Quoi de neuf, docteur?. Dans la deuxième livraison, je m'attaque à La Photographie de Marathon de Simak.
Les deux semaines qui viennent vont être aussi tendues, entre s'occuper de la petite et traduction, avant Grenoble et Rome...
20:54
samedi, juillet 31, 2010
Il arrive souvent que des oiseaux se cognent à pleine vitesse contre la fenêtre de mon bureau. En général, il repartent. Une fois, l'un d'entre eux a fait une pause dans le bac à fleurs en dessous, sans doute un peu sonné, puis est reparti quand j'ai ouvert la fenêtre. Tout à l'heure, pourtant, celui qui m'a fait sursauté en se mangeant la vitre n'a pas eu de chance. Ma brune qui avait entendu le bruit est arrivé en me demandant si c'était un oiseau (je lui avait raconté, mais elle n'avait encore jamais vu ça). Puis elle est allé voir dehors. Un chat reniflait l'oiseau par terre. J'ai ouvert la fenêtre et le félin s'est tiré. Mais l'oiseau, mal en point, n'arrivait pas à repartir. "Il a une patte cassée", m'a dit ma brune. Elle s'est approchée, pour l'aider, sans trop savoir que faire et l'animal s'est agité comme un fou, cherchant à battre des ailes et à décoller, mais sans succès. Une demi-seconde plus tard, il s'est arrêté de bouger, sur le dos, et ses pattes se sont affaissées, son corps est devenu mou. Il est mort sous nos yeux. C'était un oiseau de taille moyenne, pas un pigeon, mais pas un minuscule moineau non plus. Et le voir mourir comme ça, après avoir lutté pour échapper à son sort (et avoir réchappé au chat), c'était choquant. La façon dont son corps s'est ramolli en deux secondes, comme si on l'entendait pousser son dernier souffle, ça nous a fait mal au coeur. Faut que je fasse quelque chose pour empêcher les oiseaux de prendre le reflet de ma fenêtre pour le ciel...
15:00
vendredi, juillet 30, 2010
Tiens, mon pote Anton a fini son nouveau site.
Il montre quelques planches d'un projet d'adaptation des Liaisons dangereuses qu'on a eu avant que la collection de classiques s'arrête chez Delcourt. C'est beau, non?
20:53
jeudi, juillet 29, 2010
Une des grandes différences entre la presse française et la presse américaine? L'absence d'articles de fond, bien écrits sur des sujets divers allant de la pèche aux gros à Cuba aux portraits de chanteurs en passant par les enfants sauvages (à quelques exceptions près: la revue XXI s'est lancé là-dedans et il y en a peut-être d'autres qui suivent), des textes que l'on trouve dans toutes sortes de publications et dont quelques types se sont amusés à dressé une liste des meilleurs ici. Outre les Hunter Thompson et le Frank Sinatra has a cold que j'ai pompé dans une nouvelle, on trouve dans la liste des textes de David Foster Wallace. Certains ont été publiés dans des recueils, mais je n'avais pas lu celui-ci qui explique magnifiquement en quoi Federer est un bien meilleur joueur que Nadal. Et des beaux textes sur le sport, c'est assez rare pour être signalé.
23:59
mardi, juillet 27, 2010
La veille d'Inception, je m'étais tapé ce gros truc gras et lourd plein de symbolisme à deux balles et d'effets spéciaux à base de rides: L'Etrange vie de Benjamin Button. La purge.
En revanche, le lendemain, hier donc, j'ai regardé Sherlock, le premier épisode de la nouvelle mini-série de Moffat et Gatiss et dire que c'est formidable est presqu'un euphémisme. C'est Holmes transposé de nos jours avec ce que le contexte peut lui apporter de plus. Le détective se sert de la technologie et des portables notamment, mais reste le même personnage, à part du reste de l'humanité et profondément génial. Je ne suis pas un passionné du héros de Doyle, mais lorsqu'il est utilisé comme ça, comment ne pas reconnaître qu'il s'agit d'un des meilleurs personnages créé au 19ème Siècle. Le potentiel est immense et entre les mains d'un grand scénariste comme Moffat (plus en forme que sur Doctor Who), ça dépote sévère. Ca me donne une de ces envies de voir Tintin, moi....
lundi, juillet 26, 2010
Vu Inception (le remake de Matrix, naaan, je déconne). Bon moment de cinoche, mais je reste partagé. Scènes d'actions nazes (surtout dans la neige à la fin) et seule la théorie du "tout n'est qu'un rêve" fait tenir le film debout. Ca reste tout de même à cent lieues au-dessus du film Hollywoodien de base. C'est plein d'idées (qu'on diraient droit sorties d'un bouquin de Christopher Priest, au passage) et de "trucs" graphiques qui en font du vrai cinéma. Malgré mes réserves d'enfant gâté, une bonne expérience...
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Le meilleur Webcomics du monde serait-il écrit par un gamin de cinq ans (et dessiné par son grand frère) ? On dirait que oui. Une interview des deux créateurs ici. Le projet de recueil du scénariste vaut à lui seul son pesant de cacahuètes.
vendredi, juillet 23, 2010
J'ai enfin pu assister à un concert du Festival Jazz and Wine. Après le fiasco de l'an dernier dû à un orage, le mauvais temps nous a encore joué des siennes, puisque par crainte de la pluie, le gig a eu lieu à l'intérieur de la collégiale de St Emilion et pas dans le parc du château Clos Fourtet. Bon, voilà, malgré le son assez limite à cause de la nef, le concert a bien déchiré. Liebman a fait du Liebman et Billy Hart, c'est pas du tatapoum de Dr Avalanche. Ca groove... Seul Jean-Jacques Quesada, l'organisateur du festival, qui s'incruste à tous les concerts avec son sax, n'avait clairement pas le niveau. Pendant un de ses solos, je me suis même dit "putain, il joue comme un blanc". S'il n'y avait pas eu un américain et un allemand aussi white que moi qui déchiraient tout à côté, j'y aurais presque cru. D'ailleurs, Liebman ne s'y est pas trompé. Durant les présentations des musiciens, il a vanté les talents de tous ses acolytes, mais pas de Quesada, le définissant simplement comme un ami très cher. En suivant, James et moi avons visité les caves du château et bu un petit verre de vin, moins bon que ce à quoi on s'attendait. Somme toute, un meilleur concept que bière et foot, ce jazz and wine.
Depuis, j'ai aidé un pote à déménager, j'ai peint mon futur bureau, j'ai acheté du parquet et je suis bloqué chez moi (impossible d'aller en ville boire l'apéro avec les copains) à cause de ce putain de Tour de France qui passe à deux pas. Sans parler du retard pris sur le boulot, en passe de devenir aussi légendaire qu'un maillot jaune au pipi pas trouble...
16:17
mercredi, juillet 21, 2010
Jonathan Ross n'est pas qu'un animateur de talk show et le mari de la pulpeuse scénariste Jane Goldman. ll est aussi fan de bédé, comme l'a prouvé son docu sur Ditko. Aujourd'hui, il interviewe Steranko à l'occasion de la republication de Red Tide (un chef d'oeuvre qu'il faudra bien republier aussi en français). Le maître est assez peu modeste et très bizarre, comme il se doit. Je l'aime encore plus. J'en profite pour signaler une nouvelle fois l'article que j'avais écris sur lui.
15:56
mardi, juillet 20, 2010
La première scène de Toy Story 3 est démente. La construction d'un univers global à partir des pièces d'un puzzle qu'on a sous la main m'a rappelé le jeu que représente le Wold Newton Universe, par exemple, ou la collection Bibliothèque Rouge. Pas mal d'auteurs (dont certains ne le soupçonnent même pas) jouent comme Andy avec ses jouets lorsqu'ils écrivent leurs livres. Ils ne font certes pas que ça, mais une partie non négligeable du plaisir qu'ils prennent à écrire leur bouquin se rapproche sans doute de celui, enfantin, de la construction d'un univers cohérent à partir de morceaux qui ne sont pas censés à priori fonctionner ensemble. C'est sans doute pas une idée nouvelle, mais ça m'a frappé dès la sortie du cinéma, lorsque je me suis demandé pourquoi cette scène m'avait autant marqué.
Je suis beaucoup moins oisif que je ne le voudrais et je serais sans doute meilleur écrivain si je m'adonnais davantage à la contemplation. Je crains fort que notre société ne manifeste une admiration exagérée aux battants, aux zélés. Puisse Dieu me préserver des uns et des autres! Il m'arrive de rester bouche bée quand je songe à cette idée très répandue selon laquelle le seul critère de la réussite est de battre les autres, tous les autres. Je crois que les jeunes d'aujourd'hui rejettent cette attitude; le monde ne pourra qu'en devenir meilleur.
Clifford D. Simak, 1975 (traduction de Pierre-Paul Durastanti).
12:59
vendredi, juillet 09, 2010
Vous voulez me faire un cadeau? Très bien. Merci.
12:43
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Décidément, sur la carte de la musique pop, Minneapolis n'est pas un ville à négliger. Comment est-il possible que je n'ai pas connu les Replacements plus tôt?
mardi, juillet 06, 2010
Je savais qu'un jour ça devait arriver. A force de faire des vide-greniers et de tomber sur des intégrales Michel Sardou, Serge Lama ou Dire Straits, je finirais par tomber sur des disques intéressants, quelqu'un qui solderait les vinyles de sa jeunesse de punk ou de batcave: un commercial cravaté honteux de ses cheveux crêpés sans doute qui se délesterait de ses vieux disques de Cure ou de Joy Division. Dimanche, ce jour est arrivé. J'avais bien remarqué un tas de vinyles intéressants (le single Hot Hot Hot sur le dessus de la pile), mais le temps que je rattrape Iris qui partait à la poursuite d'un Winnie l'Ourson, un type avait entrepris de fouiller la pile. Et je vis donc défiler une grande partie de la discographie de Cure, dont pas mal de disques que je n'avais pas (et même Disintégration, que je venais d'acheter, deux fois plus cher, à un vrai vendeur de disque qui écume ce genre de rassemblements). La goutte de sueur qui se mit à couler sur mon front tomba sur Iris qui me tirait le pantalon pour que je la prenne dans mes bras. Je m'exécutais en lui expliquant qu'on attendait que le monsieur ait fini pour prendre sa place (alors que je pensais :"j'espère que cet enculé va tout reposer sans rien prendre"). Le chineur se retourna, me lança un regard étrange, entre l'agacement et l'impatience, puis posa le tas de 33 tours. Cinq minutes plus tard, je demandais au père de la goth repentie: "J'en prends cinq, vous me faites une ristourne?"
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Ce qui est étonnant à Lourdes, en tout cas ce qui m'a marqué le peu de temps où j'y suis resté, c'est que tout le monde est souriant, à l'aise, amical. Du serveur du restaurant, aux organisateurs de la rencontre, jusqu'au public venu nous écouter parler, tous semblent content d'être là. C'est plutôt agréable et contraste agréablement avec le bus quotidien de neuf heure du matin. Finalement, en plus de tout ce qui avait été prévu, Greg et moi avons parlé de bien d'autres choses: Basil Wolverton, la singularité, le grey goo, IGH, Mad Max etc... Bref, c'était bien. Il y avait même un groupe de chants de montagnards pour faire couleur locale à la fin de l'intervention.
Sinon, hier j'ai fait du béton. Je suis pas peu fier, mais j'ai mal aux bras.
12:05
All we can do with words and images is appropriate them, distort them, turn them against themselves. All we can do is borrow them and waste them: spend what we haven't earned, and what we don't even possess. That's my definition of postmodern culture, but it's also Citibank's definition of a healthy economy, Jacques Lacan's definition of love, and J. G. Ballard's definition of life in the postindustrial ruins.
Vu Splice, le dernier Vincenzo Natali. Très très prenant, très intense, très dérangeant et partant dans beaucoup de directions thématiques sans jamais céder sous le poids de ses enjeux. Le traitement est fin, intelligent. De la vrai SF à la fois prospective, cérébrale et traitant véritablement de science (ou en tout cas de ses implications). Ca faisait longtemps que je n'avais pas vécu une expérience aussi intense au cinoche, peut-être depuis Les Fils de l'homme.
jeudi, juillet 01, 2010
Donc, samedi je suis à Lourdes. Pas dans la grotte, mais à la Cyberbase (me demandez pas, je sais pas où ça se trouve). En vrac, je vais parler d'utopie, de dystopie, d'uchronie, de Niourk, d'American Flagg, de Retour vers le Futur, de Moebius, des Pixies, de Brian Wilson, de Jerry Cornelius, de Watchmen et des Invisibles. On écoutera aussi de la musique et je lirai des extraits de texte. Y'aura des images, de la musique et ça sera climatisé (j'espère). Y'aura aussi Greg qui parlera du portfolio qu'on avait fait ensemble et de tout un tas d'autres trucs cools. Chanmé, de la balle, supra-génial, non?
16:17
lundi, juin 28, 2010
Le véritable affrontement n'était pas entre les Beatles et les Rolling Stones, mais entre les Beatles et les Beach Boys. Tout comme la véritable guerre n'était pas entre Blur et Oasis, mais entre les Boo Radleys et tous ces groupes brit-pop merdiques qui hantaient les pages du NME Maker. Les grands gagnants: Brian Wilson et Martin Carr. Amen.
15:19
vendredi, juin 25, 2010
La majeure partie des séries télé américaines se déroulent en fait dans la tête d'un jeune autiste. La preuve. Une explication. Et l'impressionnante liste des liens entre les séries.
14:35
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Une des choses qui me fascine dans les westerns et les récits mythologiques sur l'Ouest américain est cette proximité historique avec nous, le fait que, contrairement aux récits fondateurs de notre histoire européenne, on puisse toucher du doigt les acteurs des événements les plus mythiques de cette Histoire. Contrairement aux récits sur la Seconde Guerre Mondiale, par exemple, archi-documentés et finissant plus à ressembler à des archives d'actualités tant leur précision est grande, des événements comme le combat à OK Corral (qui n'a d'ailleurs pas eu vraiment lieu à OK Corral) ont vite acquis une stature mythique (à la fois par le manque de sources fiables que par la main-mise rapide de la fiction sur ces faits historiques). Le Vieil Ouest est à la fois très proche, mais par certains côtés aussi éloigné que l'époque des chevaliers en Europe. On peut voir des photos de Wyatt Earp et lire ses récits des événements, mais la fiction (et la mémoire sélective des protagonistes conjugée à l'absence de plusieurs points de vue) a passé dessus une couche de peinture jolie, certes, mais ajoutant du flou.
La vie de Wyatt Earp et tous les films qu'elle a inspiré (j'ai regardé My darling Clementine hier soir, d'où ce post), le Deadwood réel vs celui de la série, les lettres de Calamity Jane (à mon avis fausses), le Warlock d'Oakley Hall (qu'il faudra bien que je lise un jour). Toute cette tension entre faits et légende me fait osciller entre le désir de voir des oeuvres fidèles et un côté "tant pis pour le matériau de base, seul compte le résultat artistique" qui est sans doute fondateur de nombres d'envies de récits chez des créateurs. Quant à savoir si j'en ferai quelque chose un jour. Possible. Prendre une de ces histoires du point de vue du pianiste au fond du saloon, du barman ou de la pute moche qu'on ne voit qu'au second plan pourrait être une approche intéressante.
jeudi, juin 24, 2010
Lors du dernier tournoi que j'ai fait, à Bègles, le type qui s'occupait des inscriptions m'a raconté qu'il détenait le record du plus long échange dans l'histoire de la ligue de Guyenne: 26 minutes. Pour un seul point. Impressionnant. Mais pas autant que ça.
Vu The Lovely Bones, le dernier Peter Jackson. Le moins que l'on puisse dire est que c'est inégal. Avec des ruptures de ton qui gâchent tous les effets. Et une esthétique toc digne d'un magazine pour pré-ado. Mais la mise en scène de quelques scènes reste impressionnante. Dommage qu'on ne ressente quasiment aucun enjeu durant tout le film. Un ratage avec de bons moments. Et de gros problèmes de scénario.
mardi, juin 22, 2010
Est-ce que je vous ai dit que le Forteresse de Solitude de Jonathan Lethem était un des bouquins les plus enthousiasmants que j'ai lu depuis longtemps? Et que la saison 3 de Breaking Bad, malgré les mêmes défauts que les saisons précédentes, déchirait? Et que les premiers épisodes de Treme, la nouvelle série des gars de The Wire, était formidable?
Je parie que j'ai même oublié de vous dire que j'allais parler à la médiathèque de Lourdes, avec Greg Vezon, le 3 juillet à 14h30, d'uchronie, de post-apo et de nos influences respectives.
lundi, juin 21, 2010
Finalement, je sais pas si les vacances me réussissent vraiment. Depuis mon retour, ça n'a pas été la grande forme. D'abord une sinusite tonitruante pour mon crâne, puis une douleur dans la couille gauche, puis droite, puis les deux. Le genre de truc très agréable. Et assez étonnant. Je n'avais mal que debout, l'inflammation s'attaquant à je ne sais plus quel canal ne se manifestant que lorsque le poids des bourses pesait dessus. C'est dans ses moments-là que l'on regrette de ne pas porter de slip, mais que voulez-vous, j'aime la sensation de liberté que procurent les caleçons, ce petit vent qui souffle parfois lorsque tu es en bermuda dehors...
Je suis donc allé signer des livres à Aulnay sous Bois le 12 juin bourré d'anti-douleurs et avec des envies de pisser digne d'une femme enceinte de huit mois et demi. Moment de panique lorsque la bibliothèque où se trouvaient les chiottes a fermé, avant le salon lui-même. Allais-je pisser dans le parc? Je suis finalement arrivé jusque chez mon pote Toto qui avait préparé un grandiose apéro. Boire des bières : mauvaise idée.
Fièvre toute la nuit et le lendemain, l'ami Anton ne m'a pas tant accueilli que recueilli, fiévreux et crevé comme un orphelin de Dickens. Et c'est peu de dire que j'ai pas fait honneur au super repas préparé par l'auteur de Miki. Parfois, je mérite pas mes amis.
Depuis, j'ai passé mes journées à sommeiller devant des matchs pourraves de coupe du monde, à regarder Breaking Bad et à essayer, sans grand succès, de bosser, en me gavant d'antibiotiques (il s'avère qu'il s'agit d'une sévère infection urinaire, assez banale, mais bien corsée). Le pire étant sans doute cette envie de rien, cette lassitude qui me prenait dès le lever, malgré mes douze heures de sommeil. Pour une fois que j'avais de l'avance dans mon boulot, j'ai tout dilapidé d'un coup. Et je suis déjà en retard. La course est repartie....
12:49
vendredi, juin 11, 2010
Evidemment, j'avais oublié d'en parler, mais demain, je serai en train de signer des bouquins (ou pas) aux Futuriales d'Aulnay sous bois. Viendez, y'aura du beau monde.
09:34
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Hier, à l'atelier, internet était en panne. Ca fait beaucoup de bien, finalement.
Je ne poste plus beaucoup, hein? C'est que je relis encore une énorme trad, que j'essaye d'avancer sur des projets bédés, que je lis des nouvelles d'Ellison, American Flagg (pour le prochain podcast), le formidable Forteresse de Solitude de Jonathan Lethem et Vision Aveugle de Peter Watts. J'ai aussi découvert récemment les bédés publiées en Italie par Bonelli et j'y trouve mon bonheur. Il y a vraiment des séries formidables. Tout le monde connait Dylan Dog, mais pas Napoleone (pas traduit, mais on peut lire en italien, c'est facile) ou Nick Raider ou Nathan Never. Les personnages de l'éditeur forment une espèce de galerie de bédé populaire intelligente avec des intrigues et des dessins maîtrisées, visant toujours l'efficacité. Une sorte de Marvel européen, quoi. Sans super-héros. Bref, ma came.
Bon, et puis dans une semaine, je prends ma première semaine de vacances depuis trois ans...
11:32
mercredi, mai 05, 2010
Mon cerveau reptilien a plutôt apprécié Kick-ass. C'est con, trop violent, mais je ne résiste jamais lorsqu'il y un objet tel que celui dans le coffre... En revanche, l'"émission" de CGR pour présenter les bandes annonces ressemble à de la torture à faire passer les pubs pour le Café des lacs ou Cartridge World pour Citizen Kane. Une actrice, mignonne mais sans plus, Léa Seydoux, débite des bêtises sur fond blancs en entrecoupant chaque phrase d'un rire idiot. "C'était génial de bosser avec Ridley Scott parce que.... ben, c'est Ridley Scott." "Je ne savais pas trop ce que je voulais faire de ma vie. Je savais juste, depuis toute petite, que je voulais raconter des histoires. Et a dix-huit ans, je me suis dit qu'il y avait un métier pour ça, pour raconter des histoires, et que ce métier c'était acteur." Presque aussi pertinent que ce journaliste de M6 qui expliquait que les heures de sommeil avant minuit étaient bien meilleures que les autres. Et quand on change d'heure, docteur Apfelgluck?
Ha, et en cherchant sur wikipédia, tout s'explique:
Elle est la petite-fille de Jérôme Seydoux, le président de Pathé, et la petite-nièce de Nicolas Seydoux, PDG de Gaumont, et de Michel Seydoux président du LOSC, club de football de Lille, évoluant en L1.
Elle n'est pas rentré dans le cinéma parce qu'elle connaissait l'ouvreuse, visiblement.
Sinon, une autre perle pêchée sur wikipédia:
Alain passe un CAP de charcutier pour reprendre, sans aucune conviction, le commerce de son beau-père. À quatorze ans, il tourne dans un court-métrage intitulé Le rapt, réalisé par un ami de son père. Il y joue un gangster moustachu qui meurt à la fin. Tout ce qui deviendra Delon est déjà là.
J'ai, un jour, joué avec mes potes, à trouver les films où Delon ne meurt pas à la fin. Ils sont rares.
11:17
dimanche, mai 02, 2010
Hier matin, je suis allé dans un vide-grenier, fouiller dans les bacs de vinyls. Premier bac: quelques musiques de fête de la bière et un 33T de chants nazis. Le ton était donné. Un peu plus loin, un vieux type s'adresse à deux autres personnes et parle assez fort: "J'ai vu que des nègres de sans-papiers allaient faire une marche jusqu'à Paris. Il partent je sais pas d'où et vont jusqu'à Paris. Des sans-papiers! Une marche pour se plaindre! On croit rêver! Je te foutrais tout ça dans des..." Là, rapport à mes rencontres musicales antérieures, j'ai cru qu'il allait dire "camps", mais non, en bon émule Bessonien, il a dit "bateaux". J'imagine qu'il voulait parler de la cale, évidemment.
A part les connards occasionnels, y'a un truc qui me fait limite peur dans les vide-greniers. C'est la similarité des objets vendus par les gens. Ils ont tous les mêmes choses. A un moment donné de leur vie, ils ont acheté ce que leur ont vendu les pubs à la télé et maintenant, ils les revendent. Dans n'importe quel vide-grenier de France, je suis sûr que l'on peut trouver l'intégrale des Agatha Christie, de Dire Straits, de Goldman et de JM Jarre en au moins 10 exemplaires. Je passe sur les DVD de L'Armée des douze singes et les K7 vidéos de Belmondo avec jaquettes de Télé K7. Bon, heureusement, y'a des tricheurs. Hier, j'ai fait le plein de Cure, Depeche Mode, New Order, Beach Boys et Weather Report pour une bouchée de pain. Mais c'était un professionnel qui avait posé quelques bacs à vinyls.
13:35
lundi, avril 26, 2010 Vu Anvil! The Story of Anvil, un documentaire sur un groupe de métal qui a raté le côche dans les années 80 et dont les membres, la cinquantaine, continuent d'espérer le succès. Un de meilleurs films vus récemment.
Lu Panique en Atlantique, le Spirou de Trondheim et Parme. Pas déçu par le scénar, malgré la tendance au huis-clos de Trondheim et cette espèce de narration récursive, qui revient toujours sur elle-même à partir de quelques éléments, cette impression de ne pas avancer, d'une absence de cheminement qui m'embêtait déjà dans Donjon. Le style du dessin me plaît, et même s'il convient à cet univers paquebot 50's, je ne l'ai pas trouvé pas dynamique, plutôt mou et, surtout, l'aspect plaqué, 2D sans profondeur, tout traité sur le même plan et plutôt comme si tout était un décor, ne m'a guère convaincu. On a l'impression d'être dans une série d'illustrations, pas dans une bande dessinée.
Mon pote Greg me conseille souvent des films et il se trompe parfois (mais pas souvent). Et avec Pontypool qui, selon ses termes, "défonçait", on peut pas dire qu'il se soit planté. Bien au contraire. A plusieurs moments pendant le film, je me suis dit: "on frôle le chef-d'oeuvre, là". Pourtant, au départ, on aurait pu se dire que c'était mal engagé: petit budget, acteurs inconnus, huis-clos... Et pourtant tout ce qui pouvait laisser présager le pire se révèle une qualité du film. Les acteurs sont formidables, le huis-clos est superbement géré et n'est pas une pièce de théâtre filmé (en revanche le script a été adapté tel quel en dramatique radio et ça peut le faire) et le manque d'action devient une force. Je ne dévoilerai pas l'argument du film, ça gâcherait tout à ceux qui veulent essayer, mais sachez tout de même que les multiples niveaux de lecture (langage, politique, contamination, médias) sont vraiment denses et passionnants. Vraiment bluffé, tonton Gino.
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Des places se libèrent à l'atelier et Alice explique le pourquoi du comment ici. Si vous regardez la photo panoramique, vous le devinerez aisément, mon bureau est celui sous la femme à poil...
15:52
lundi, avril 19, 2010
Hier soir, dans un excellent (ça devient une habitude) épisode de Fringe est apparu Peter Weller. Et j'ai eu l'impression de voir défiler ma vie pop culturelle. L'acteur bien ridé et chauve a été de tous mes voyages, j'ai l'impression. De Buckaroo Banzaï à Robocop d'abord, ce dernier était interdit au moins de treize ans, j'avais eu peur de ne pas pouvoir entrer dans le cinéma, puis avec Planète Hurlante (du Dick) et le Festin Nu (du Burroughs), c'est comme si Weller avait accompagné mon cheminement ciné et littéraire. J'extrapole sans doute un peu, mais le revoir comme ça, sans y être préparé, m'a vraiment donné cette impression. Depuis 2004, Weller est retourné à la fac et a topé un diplôme d'Histoire de l'art. Il est spécialisé dans la Renaissance italienne. Et ça, c'est la classe.
Je suis plongé dans le Contre-jour de Pynchon et je vais sans doute y passer du temps. Temps qui, en cette période de relecture pénible, me manque. Et je délaisse ce blog. Pas la moindre seconde pour parler de ce qui me passe par le crâne et comme en plus il fait beau les weeks-ends, je ne peux pas résister à l'envie de dire oui quand Iris me demande d'aller faire du "Bhyo" (du vélo). Ha oui, c'est que je suis devenu expert en une autre langue en construction. Pas beaucoup de vocabulaire, mais des prononciations bizarres qui demandent d'un peu se creuser la tête pour savoir parfois de quoi il s'agit.
Et si vous trouvez que je délaisse vraiment trop ce blog, sachez qu'en vérité, c'est la faute du volcan...
08:52
mardi, avril 13, 2010
Nouveau Palais des Déviants en ligne. On y parle de Doctor Who, de Frederik Pohl et, en compagnie de Simon Sanahujas, de Conan et de Tarzan.
11:26
vendredi, avril 02, 2010
Gamin, je suis allé faire un séjour chez mon correspondant espagnol, Javier. On s'amusait bien, mais il faisait une chaleur à crever et on allait tous les après-midi à la piscine avec ses potes. Et tous les jours, on entendait la dame de l'accueil de la piscine municipale appeler des gens pour qu'ils viennent répondre au téléphone. A chaque fois, Javier et ses potes se marraient comme des baleines. Face à mon incompréhension, ils ont fini par m'expliquer qu'il y avait un petit malin fan des Simpsons qui faisait les mêmes blagues que Bart à Moe à la dame de l'accueil. - El senor Camela al telefono, por favor. Benito Camela... Le plus drôle était le soupir fatigué de la dame lorsqu'elle comprenait. J'apprends aujourd'hui que l'idée des Simpsons est tirée de vraies blagues téléphoniques qui ont eu lieu dans le New Jersey dans les années 70. Et Red, le patron du bar, était moins sympa, mais encore plus drôle, que la dame de la piscine en Espagne.
samedi, mars 27, 2010
La première balle a été tirée. Et elle a atterri dans le pied. En me mettant à la place du grand lecteur de bédé que je suis (et pas à celle de l'auteur que je suis aussi et qui a signé l'appel du numérique), je trouve que payer 2 euros pour "louer" un album pendant dix jours n'est vraiment pas le bon système. Le calcul est simple: Diffuseur/ distributeur et libraire coutent 50 à 60 % du prix d'un livre à l'éditeur. En ôtant ces intermédiaire et en le remplaçant par le coût de la bande passante (pas aussi cher qu'on essaye de nous le faire croire) on devrait pouvoir acheter des albums en ligne à moitié prix sans que la marge de l'éditeur, ni celle de l'auteur ne soient rognées. Six euros pour un album. Equipé d'une bonne liseuse/tablette, j'en achèterai sans doute beaucoup plus. Mais deux euros pour louer une bédé (pas un film qu'on se passe un samedi soir en rotant sa binouze et sa pizza), mais un livre que, personnellement, j'aime relire à quelques années d'intervalles, le compte n'y est pas pour moi. Deux euros pour dix jours. Niet. Six euros pour toujours. Banco. Je serai étonné que le portail marche bien au niveau ventes. Euh, pardon, location, les ventes sont annoncées pour plus tard.
Le train est parti et le conducteur essaye de mettre du charbon dans un moteur électrique. On n'est pas rendus.
19:39