dimanche, juin 29, 2008
Hier soir, en sortant du restau vers 23h30, le patron nous demande: "Vous allez voir le feu d'artifice?" "Putainmerdecon, je lui réponds, encore un feu d'artifice?" Ca fait déjà deux soirs que peu avant minuit, les bords de Garone étincèlent d'une musique ringarde et de déflagrations colorées qui nous empêchent de dormir, pile au moment où nous nous couchons. Tout ça pour la fête du vin, une immense beuverie (officiellement dégustation, mais avec 13 verres offerts pour le prix d'entrée, ça se transforme bien vite en énorme soulerie) située sur les quais. Et donc, tous les soirs pendant les quatre jours que dure l'orgie, pim pam et repam: feu d'artifice pendant vingt minutes. N'importe quoi.
Du coup, on est allé le voir leur putain de feu d'artifice d'hier soir. C'est long, c'est chiant, c'est beau parfois (mais pas longtemps et plutôt beau comme un but de quarante mètres que comme une planche de Moebius), mais bon, voilà quoi...
Et ce soir, pas question de se coucher avant que l'ultime divertissement de masse à base pétards colorés ne soit passé.
Tiens, sinon, un chouette blog avec même un article sur Robojox. Et quelqu'un qui a vu Robojox est forcément un bon gars.
19:55
Avec Diary of the dead, Romero, pourtant plus un perdreau de l'année, enterre tous les jeunes loups qui se la sont pété avec Cloverfield et Rec. Il offre, comme d'habitude, une réflexion (légère, mais réflexion tout de même) sur la société qui l'entoure et un spectacle d'horreur rempli d'idées sympathiques (un cervelle qui fond à la soude, un Amish sourd qui balance des explosifs...). Ce qui reste le plus bluffant lorsqu'on regarde tous ses films de Zombies, c'est que ce sont les moins chers qui restent les meilleurs et que, malgré tout, le réalisateur a toujours su capter l'époque et renouveler son propos en fonction du monde qui l'entourait. Le réveil des Zombies est sa page blanche sur laquelle il peut traiter de tous les sujets dont il a envie. Alors ici ça ne vole peut-être pas bien haut en terme de critique, mais ça reflète au moins le monde occidental tel qu'il est en appuyant bien là où ça fait mal. C'est déjà bien plus que n'importe quel morceau de pelloche hollywoodien...
Centres de rétention, démantélement progressif et annoncé de la Sécu et des retraites, chasse à l'homme de sans-papiers, taxe sur les ordinateurs pour financer le cadavre de la télé publique, trucage des chiffres du chomage, Grenelle de l'environnement foutage de gueule, j'en passe et des meilleures... Le premier qui prononce les mots solde ou 4X4 en ma présence se prend un high-kick Seagal style (ouais, je suis plus tout jeune) dans sa gueule.
La dernière production de Judd Apatow, Forgetting Sarah Marshall, est sans doute aussi une des meilleures. Drôle sans être lourde, romantique sans être con, la comédie est une bonne surprise. Des acteurs au poil, un scénar (écrit par le comédien principal) qui évite les clichés, une bande son du tonnerre (Smiths, Frank Black). Tous les bons ingrédients.
Je suis en train d'écouter la version remasterisée du Unknown Pleasures de Joy Division, et je ne sais pas si c'est moi qui me fait des idées ou si c'est à cause du MP3, mais j'ai l'impression que les nouveaux "producteurs" ont arrangé quelques pétouilles. Le pain de basse sur Shadowplay est beaucoup plus difficile à entendre et Curtis chante un peu mieux sur New Dawn Fades (voice pitcher, sans doute).
Ou c'est moi...
En tout cas, ça me donne envie de revoir le film sur Curtis et le documentaire aussi, tiens, tant qu'on y est.
16:25
Il fait toujours huit cent degrés, tant à la maison qu'à l'atelier. Je transpire des doigts.
Vu Origine. Très beau film d'animation malheureusement plombé par un scénario à la Miyazaki (entre Mononoké et Nausicaa) dont les enjeux ne sont jamais clairement défini. Alors certes on évite le manichéisme, mais on n'est jamais impliqué dans l'histoire. Dommage, car graphiquement le film est une merveille.
12:21
Il est fort cet Aaron Sorkin. La fin de la saison 3 d'A la Maison Blanche donne au spectateur une énorme envie de voir la suite. Pourtant, tous les arcs sont quasiment clos et pas de trace de cliffhanger; simplement une sorte de bande annonce super bien foutue sur ce que la suite pourra être. Un affrontement entre Bartlet et son rival aux élections, les troubles amoureux de Lyman, la remontée de Seaborn et la chute de Cregg. Bref, on anticipe sans savoir et on ne se demande pas qui va vivre ou mourir (comme à la fin de la saison 1, par exemple): du grand art.
14:48
Enfin lu le troisième tome de Je suis légion de Nury et Cassaday. Scénario très touffu, peut-être un peu trop complexe, mais rempli de bonnes idées et de personnages bien équilibrés. Bons dialogues, travail de recherche convaincant et bonne utilisation d'une idée archi-bateau. Cassaday fait du Cassaday et fournit le quota d'images chocs et de pêche. C'est d'ailleurs quelque chose qui me bluffe chez lui, cette façon de donner du mouvement et du rythme alors que chaque image peut-être lu comme un tableau. On m'objectera que c'est le propre de toute bédé, mais il y a quelque chose chez lui qui exacerbe cet effet.
13:41
Les pre-air, les pilotes tournés avant que la série entière ne soit vraiment commandée, sont de retour. Maté Fringe, la nouvelle série de JJ Abrams, une sorte de X-Files modernisé à base de pseudo-science. Un peu mou du genou et dépourvu d'une idée vraiment bluffante, cet épisode d'une heure vingt lance une gigantesque mythologie dont on se dit forcément qu'il ne s'agit que d'esbrouffe. Lorsqu'on voit comment Abrams a mené sa barque avec l'arrière-plan fascinant qu'offrait Alias, on ne peut qu'être inquiet avec celui-ci. Il y aura sans doute des stand-alone fascinants (Daryl Morgan anyone?), ceci dit.
C'est Rock & Folk qui demande souvent ce qui est rock aujourd'hui? Je n'ai aucune réponse à apporter à cette question, mais je peux dire ce qui n'est pas rock. Par exemple, qu'une de ses chansons soit reprise pour devenir un hymne de supporters de foot (hahaha, j'ai toujours détesté les Whites Stripes).
Lu les épisodes 4 et 5 de Northlanders, la nouvelle série de Brian Wood. Ca devient vraiment très bien. Les dessins de Gianfelice s'améliorent d'épisodes en épisodes. DMZ, de son côté, est toujours aussi bon, sans doute une des meilleurs séries Vertigo du moment.
J'ai déjà dit que la rééd de l'album de Dennis Wilson est formidable?
12:05
Tombé hier, par hasard, à la téloche, sur A l'intérieur. Très bonne suprise que ce film français totalement gore et barré, le genre de long-métrage si déviant qu'il n'aura jamais droit au traitement du remake américain. Béatrice est excellente en psychopathe et le résultat est dérangeant à souhait.
Acheté la magnifique réédition de l'album solo de Dennis Wilson, Pacific Ocean Blues: une merveille.
11:19
L'iniative du dernier numéro de Chronic'art est sans doute inédite, ok. Mais la seule question valable reste: la lecture de ce numéro restait-elle possible et agréable une fois la supercherie (mot un peu fort, je vous l'accorde) révélée? Clairement non. Aucun intérêt. Les gars du magazine se sont fait un plaisir onaniste semble-t-il...
12:22
Je sais bien qu'il y avait hier soir un concert de rock progressif à Bercy, mais moi j'étais au milieu des relents de sueur et de bière rance, dans un no man's land d'anciens entrepôt à Bègles pour voir les Thugs. Je n'ai jamais vraiment compris l'engouement pour ce groupe et je pense avoir décelé un élément de réponse pendant qu'ils jouaient. Je me suis aperçu que je n'aimais pas du tout leurs morceaux punks alternatifs basiques qui les font ressembler à du sous Husker Dü ou à un quelconque groupe punkoïde lot-et-garonnais, mais que j'apprécie énormément leurs chansons lentes, chaudes et atmosphériques, très mélodiques. Je suis persuadé que beaucoup des spectateurs présents hier pensent exactement le contraire, ce qui augmente, de fait, le public. Chacun vient voir la partie du groupe qu'il aime (sans doute que certains apprécient les deux) et au final, le BT59 était plein comme une huitre après une marée noire. Rien à dire sur Dead Pop Club, étrange mélange entre Fugazi et Get-up Kids. Carré et efficace. A côté les Thugs avaient vraiment l'air de venir directement d'une autre époque, avec leur son de batterie à l'ancienne, leurs morceaux parfois ultra-simple et leur mise en place rythmique limite. Mais globalement le concert était très bon dans le genre "rescapés d'un monde révolu" et les fans semblaient plus que satisfaits. Et il aurait été impossible de se faire autant chier que devant un match de l'équipe de France...
11:31
An unidentified robber entered [Courtney] Love's Hollywood home and snatched clothing, jewelry, and Cobain's ashes, which were kept in a 'pink teddy bear-shaped bag along with a lock of his hair.
Le dernier album de Weezer aurait pu être un vrai retour en grâce. Ne nous méprenons pas, le groupe n'a jamais été rien d'autre qu'un pourvoyeur de superbe power pop et Pinkerton, bible de l'émo, représentait simplement le pic créatif d'un des meilleurs songwriter pop actuel. Inutile de chercher plus que des chansons pop qui font remuer la tête dans un disque de Weezer. Le Red Album remplit donc bien son contrat. Cuomo ne cherche pas à faire du métal ou de la variétioche, mais fait du Weezer et de l'excellent Weezer. Les singles sont excellents, les morceaux plus ambitieux BrianWilsonesques à souhaits (The greatest man that ever lived, une symphonie de poche estampillée 90's). Là où le bat blesse, c'est que le chanteur a autorisé ses acolytes à composer et à chanter leurs propres chansons. Dommage. Trois titres du milieu de l'album viennent donc sensiblement gâcher ce qui aurait pu être un des meilleurs albums de la discographie du groupe. On peut toujours se fabriquer l'album idéal en virant les titres des faire-valoir et en y ajoutant les divers bonus, essentiellement des reprises, qui fleurissent sur les différentes éditions de l'album.
Alerte télé. Oui, jeunes gens, un bon film ce soir. Malheureusement c'est sur RTL9, ce qui signifie doublage, 28 coupures pubs pour des 0809 incitant à venir tchater avec Mamela ou Salopa, et probablement un bon vieux recadrage des familles. Mais Spartan de David Mamet reste un putain de bon film. Si vous le pouvez, jetez-y un oeil.
12:13
Hier soir, j'ai regardé Armageddon sur M6. Expérience fascinante que de regarder un navet recadré et coupé deux fois par des pubs ahurissantes. Le film est nul, mais je le savais avant, hé, con.
Lu ça:
Belle introduction, plutôt bien écrite et évocatrice, au genre. Je reste fasciné par les bluesmen du delta du Mississippi, ceux des premiers temps, dont la musique ne faisait pas qu'évoquer, mais transpirait la boue, les chaînes aux pieds, les couchers de soleil sur le fleuve et la peine. Dans mon esprit, ce delta où je n'ai jamais mis les pieds ressemble à la plaine de la Garonne dont j'ai, enfant, arpenté les recoins, entre champs de maïs et cours d'eau incandescent. Nulle raison objective à cela, il me semble, juste une juxtaposition intime qui ressemble un territoire fantasmé par un autre, bien connue qui, faute de mieux, fait sans doute l'affaire.
J'ai beaucoup travaillé sur un nouvelle qui mêlerait Blind Willie Johnson et Space opera, mais je suis complètement bloqué sur le début. Impossible de me lancer de façon satisfaisante. Ca ne sort pas, ne coule pas. Encore trop de questions. Toujours trop de questions.
15:07
La quatrième saison de Lost est, à mes yeux, la meilleure. Les fils se dénouent peu à peu et la façon dont les scénaristes jouent sur les codes narratifs télévisuels est superbe. On connaît la fin, qui survit ou non, et l'intérêt n'est pas de savoir ce qu'il va se passer, mais comment cela va se passer. L'aspect mythologique s'étend lui aussi. Nous n'aurons sans doute jamais toutes les réponses, mais peu importe, le voyage aura été bon. Et puis ils ont compris ce qui manque aux épisodes de séries télé: un auto-radio qui beugle Gouge Away...
09:09