mardi, juin 26, 2012
Ce matin, accompagné la classe de ma fille au parc. On a vu des animaux, pique-niqué et fait de la tyrolienne et j'ai passé mon temps à chercher les quatre gamins dont je devais m'occuper. J'en ai même perdu une de vue pendant une trentaine de secondes. Quand j'ai enfin prononcé à haute voix "Mais elle est où, Lilou?", c'est elle-même qui m'a répondu: "ici." Je la tenais par la main depuis le début.
M'ont épuisé les salopiauds.
J'arrive sur la fin de l'unique saison de Terriers (me reste un épisode à voir), une série, vous l'aurez compris, annulée au bout de treize épisodes et qui, sans prétention, se révèle un divertissement haut de gamme dans le genre The Shield (niveau divertissement), mais mieux gaulé dans l'écriture.
Non, je ne vais pas voir Lou Reed ce soir à Bordeaux. Peur de me faire chier. Pour le même prix, je préférerais aller voir Herbie Hancock, mais c'est vraiment trop cher pour voir un bouddhiste roter son magret et son Château Margaux sur un piano à queue.
Sans parler des Bordelais pure souche estampillés "esclavage", sweater en coton sur les épaules, s'abreuvant de "Je n'aime pas trop le djazz, d'habitude, mais là j'avoue que c'est pas mal" entre deux applaudissements polis.
18:04
In 1959, when Whitney Balliett, the New Yorker's jazz critic, published a collection of his columns, he titled the book The Sound of Surprise. The promise of the unexpected, wrote Balliett, was jazz's most precious quality. In a year which went on to include the release of trumpeter Miles Davis' Kind of Blue (Columbia), saxophonist John Coltrane's Giant Steps(Atlantic), pianist Dave Brubeck's Time Out (Columbia) and saxophonist Ornette Coleman'sThe Shape of Jazz to Come (Atlantic), you could say Balliett was stating the obvious.
Five decades on, surprises in jazz are harder to find; great swathes of the music are locked in replication, the endless rehashing of past glories. And five decades after Balliett's book, the DNA of the musicians has changed, too; college courses churn out alumni for whom jazz is more a career than a calling. There is nothing wrong with the preservation of repertory or the acquisition of technical excellence, but without passion, and an engagement with the wider world, no music will prosper.
Aujourd'hui sortent deux bons disque.
Le nouveau Guided By Voices, le deuxième de l'année tout de même, avec d'excellents morceaux du formidable Tobin Sprout (qui peint des ray-guns pas dégueulasses lorsqu'il ne fait pas de la musique avec ses vieux potes).
Et le nouveau Motion City Soundtrack, meilleur, à la première écoute, que le précédent, malgré un single moins percutant.
Ca ne m'empêche pas d'écouter la compilation de John Peel de 1989.
Ca fait toujours plaisir d'être cité sur France Info. Le nouveau roman vient de sortir. Espérons qu'il sera aussi bien accueilli que le recueil.
Les week-ends de dédicaces et autres conférences sont terminées jusqu'à la rentrée. L'été sera tout de même chargé. Une grosse trad et une bonne plâtrée de planches à boucler. J'ai déjà un planning chargé pour la saison prochaine avec des gros salons et des surprises à annoncer.
Et il va falloir que je trouve le temps d'expulser quelques histoires qui tournent en rond dans ma tête, en commençant sans doute par la dernière sur laquelle je vais sans doute jouer à quitte ou double (elle sera soit très bonne, soit totalement ratée, il n'y aura pas de juste milieu).
15:22
La mort de Bradbury est le dernier clou du cercueil de la SF disent-ils ici (à 21'50).
Quel ramassis de conneries à la seconde, tout de même.
Ceci étant, je suis de plus en plus enclin à penser que la SF, en tout cas ce qui est regroupé sous ce vocable (un genre majoritairement anglo-saxon du vingtième siècle) est sur la fin. Il n'y a eu aucun mouvement de renouvellement du genre depuis 1984, aucune relance. Ca continue, tant bien que mal, sans grand éclat. La vieille dame SF telle qu'elle existait au vingtième est en train de mourir. On lui tient la main, car on continue à beaucoup l'aimer. (Exactement ce que je fais avec le jazz ou le rock n'roll, par exemple). On la lit, on continue à s'extasier, on y croit parfois, mais on n'en attends plus rien, au fond.
Et on espère se tromper.
Elle renaitra sans doute. Bientôt. Sous un autre nom, tout comme elle existait avant sous un autre nom, dans un autre pays et dans un autre siècle (c'est un peu Jenny Sparks, quoi).
On la voit aussi dans la multitude d'enfants et de petits-enfants qu'elle a eu avec d'autres genres. C'est peut-être ça son héritage, cette dilution qui recèle le même pourcentage de daube et de chefs d'oeuvre que le reste (loi de Sturgeon).
On parle beaucoup de ce genre de choses avec Seb Cevey, lorsqu'on travaille sur l'édito d'Angle Mort. Nos débats sont sans doute plus intéressants que le résultat final. Il rédige, je le fais chier, il me répond de manière intelligente, je le fais changer d'avis sur certains points, lui sur d'autres et on finit par une synthèse qui, je l'espère, est un peu plus intelligente que ce que nous aurions pondus seuls.
A ce propos, nous sommes en retard pour la publication du prochain Angle Mort, mais ça ne devrait plus tarder. Et il y aura encore du bon.
15:37
Bon, la curiosité l'a emporté. Je suis allé voir Prometheus.
Contrairement à pas mal de déçus, je n'en attendais rien ou pas grand chose. J'ai passé un bon moment, regrettant simplement un scénario un peu facile (mais qu'attendre de Damon Lindelof, certainement pas des éclairs de génie).
Le problème de cette geek culture qui tend à prendre le pouvoir à Hollywood (et parfois ailleurs), c'est qu'elle érige en chef d'oeuvre des films qui n'en sont pas. Alien est un très bon film d'horreur, une série B dans l'espace. Et c'est déjà beaucoup.
Attendre monts et merveilles de Prometheus sur la base de quelques jolies images ne pouvait que conduire à la catastrophe. Les plus remontés contre le film sont ceux qui l'encensaient et se pourléchaient les babines avant sa sortie.
Une vieille rengaine, quoi.
14:50
Dernier soir, samedi, au Primavera Sound de Barcelone.
Sharon Van Etten: mignonne, super guitare (la même que moi). Ca le fait.
Veronica Falls: gentillet. De la musique de cave qui ne le fait pas trop sur de telles scènes.
Atlas Sound: ça aurait pu être très intéressant. Mais pas concentré. Je discutais avec un joueur du Barça et son sidekick au t-shirt Going Blank Again.
En revanche, je décide juste après de zapper Beach House pour aller voir Dominique A. Je ne l'ai pas regretté une seconde. Assaut sonique conséquent, patate et paroles évocatrices. Superbe. Ca serait presque parfait s'il avait des mélodies dignes de ce nom et qu'il ne se contentait pas de scander ses vers.
Le festival s'est achevé sur Shellac. Tatapoum sauvage. Ils passent ce soir à Bordeaux, d'ailleurs, tout comme Beach House. C'était plus que très bien aussi. Steve Albini s'adresse aux ET et s'excuse pour la musique de merde diffusée sur les radios, mais pas pour John Peel. De la simple politesse.
Litres de bière ingurgités: 2,5 (le bon rythme).
Dans deux jours sort mon nouveau roman, Infiltrés. Pensez à vos fils, petits-neveux et grands-parents...
09:02
L’histoire de Nick Garrie et de son premier disque The Nightmare of JB Stanislas est longue
et complexe. Je vous la raconterais sans doute une autre fois, lorsque je
serais sorti de la moiteur de cet appartement barcelonais (et que Rob Dickinson
aura arrêter de hurler qu’il se confesse). Sachez juste qu’enregistré en 1969,
l’album n’est jamais sorti avant une reissue
sur un label espagnol en 2010. Et hier, pour la première fois, Nick Garrie
jouait le disque tel qu’il l’avait enregistré, avec un groupe et cinq cordes.
Le résultat ne fut pas exempt de quelques erreurs, mais aussi très beau, très
émouvant, le chanteur ne cachant pas son plaisir. La standing ovation finale a
été plus que méritée.
Je m’attendais à le voir arriver avec sa guitare et à jouer
les morceaux comme il le fait habituellement, seul, la surprise n’en a été que
meilleure.
Les Chameleons ont balancé leur son vaporeux en plein dans
la gueule d’un public au moins aussi vieux que moi. This music was made in
Manchester, England. Et ça se sentait.
I break horses fait du shoegaze avec des claviers distordus,
ce qui pour un puriste tatillon et casse-couille comme moi, est un peu facile. C’est
très bien, même s’il manque d’un petit quelque chose. Il ne se passe quasiment
rien sur scène, un reproche un peu constant que je ferais à ce type de groupes.
Lorsque Cure est arrivé sur scène, on s’attendait à un
défilé de tubes et de chansons taillées pour les festivals. Ce à quoi nous
avons eu droit. Mais pas que… Après un Bananfishbone en milieu de concert,
Robert et les vioques se sont lancés dans des rappels un peu improbables pour
ce type d’endroit. Mais comme le public (de connaisseurs, apparemment),
semblait en redemander, pourquoi se priver ? Fight, Dressing up, Push, The
Kiss, The Blood etc…
En gros, vraiment super pour un vieux fan comme moi.
Au bout de trois heures, ceci dit, mollets en bois. Dodo.
Pas vu M83.
Les choses sérieuses ont donc commencées hier
avec Archers of loaf, des grunge/slacker plus que sympa. Lee Ranaldo a assuré
ses chansons pop avec son backing band de papys (dont Steve Shelley) puis Death
Cab for cutie s’est lancé dans une heure de best of pro et sans bavure (voire même
un peu trop pro).
Je connaissais peu Beirut, mais j’ai été
séduit par ces chansons toutes sur le même modèle, sans véritable couplet ou
refrain, mais simplement une mélodie reprise différemment vocalement ou à la
trompette. Le charisme tout en simplicité du chanteur fonctionne à merveille.
The XX assurent à mort. Très carré, voix qui s’entremêlent
parfaitement et un maître d’œuvre qui fait la majeure partie du boulot
derrière. Contraste entre une partie instrumentale limite stérile et des voix
pleine d’émotions.
Litre (s) de bière ingurgité (s) : 1 (je
vieillis et la queue d’une demi-heure aux buvette aide bien)
Tout à l’heure : Nick Garrie, Other
Lives, The Chameleons, I Break Horses, Cure, M83.