mercredi, août 11, 2010
Lu le premier Hap et Leonard, Savage Season, jamais traduit. Au début, je me suis dit que c'était une erreur de l'avoir laissé passé car on apprend les origines des deux personnages, mais le manque de rythme et la réluctance à démarrer du bouquin m'on fait changer d'avis. Il sortira bien un jour ici, lorsque la série noire aura épuisé le filon Lansdale et raclera les fonds de tiroir.
Quai d'Orsay est une des bédés les plus formidables que j'ai lu cette année. Blain est un génie graphique et son sens de la narration est tout simplement incroyable dans cet album. Dionnet en parle ici mieux que je ne pourrais le faire (puis j'ai la flemme d'essayer et surtout autre chose à foutre, là, tout de suite...)
11:31
Détesté "Quai d'Orsay", vil exercice érigeant Villepin en grand homme, album mou, pas d'humour, pas de critique, que du consensuel. Un album pour téléramistes. Pige pas ce que tu as trouvé de bien là-dedans (à part le dessin, bien sûr, splendide).
# posted by André : mercredi 11 août 2010 à 18:46:00 UTC+2
Mais enfin, André, c'est super drôle. Villepin est un blaireau qui ne lit qu'un livre, un gars qui brasse du vent et qui écoute ses amis philosophes. Si cette bédé l'érige en grand homme, je suis Soeur Sourire. Son personnage me fait penser à mon ancien patron, celui que j'ai quitté en le traitant d'enculé. Des mots, de l'emphase, du vent (voire des pets en sourdine). Et certains passages de l'album sont hilarants (le sens de la narration et le jeu sur les expressions de Blain y sont pour beaucoup, certes). Pour une fois que j'aime un livre qu'a aimé un quelconque critique de télérama... ;-D
# posted by Gino : jeudi 12 août 2010 à 00:01:00 UTC+2
Je suis à mi-chemin: j'ai adoré Quai d'Orsay, pas de problème, mais c'est au niveau de "Villepin grand homme", que je suis moins catégorique que vous deux: l'album ne montre pas Villepin en grand homme, pas plus qu'il ne le montre en guignol. Il fait les deux à la fois. C'est d'un côté une girouette qui change d'idée comme de chemise, fait tourner ses collaborateurs en bourrique pour des lubies, se base sur un bouquin dont il cite les maximes comme un bréviaire, mais en même temps, ce n'est pas non plus un pantin décérébré. Il comprend certaines situations, il a une vision qui dépasse celle de ses conseillers, il a raison dans des domaines qui ne sont pas ceux de la politique au jour le jour. D'où le portrait d'un homme en porte-à-faux, parfois totalement à l'ouest, parfois en avant sur tout le monde, et qui, finalement, est trop décalé avec le milieu où il évolue pour vraiment obtenir des résultats.
Et puis, faut arrêter de coller le nez au littéral: évidemment que le personnage est basé sur VIllepin. C'est transparent. Mais ce n'est pas *lui*, non plus. Faut dépasser l'anecdote et voir le type général.
J'ai adoré l'album, justement parce qu'il ne classe pas d'un côté les bouffons et de l'autre les gens sérieux. Tout le monde passe tour à tour, selon les circonstances, des deux côtés. Et ça, c'est pas si fréquent ni si facile.
# posted by Anonyme : jeudi 12 août 2010 à 22:36:00 UTC+2
En gros, ce que tu essayes de nous dire, c'est qu'à nous deux, en mélangeant deux moitiés de nos cerveaux, André et moi, on avait lu le truc correctement. ;-D
# posted by Gino : vendredi 13 août 2010 à 00:09:00 UTC+2
Non, je voulais dire qu'il était bon que j'apparaisse, tel un Salomon contemporain, pour tempérer vos dérapages communs et symétriques.
En même temps, j'aime bien ta suggestion, elle est marrante. Bougez pas, tous les deux. je vais chercher une hache et on va vérifier si ça marche.
# posted by Anonyme : vendredi 13 août 2010 à 17:32:00 UTC+2
Ca ne t'étonnera pas que je te dise que j'ai adoré Quai d'Orsay: hilarant et sans doute assez vrai. Full disclosure: je suis abonné à Télérama.
# posted by Julien : samedi 14 août 2010 à 14:49:00 UTC+2