lundi, novembre 02, 2009
Les Utopiales, donc. Intense. Des amis, de la bière, des nouvelles connaissances, des branlées au billard et le plaisir de retrouver tous ces gens que je ne vois pas assez souvent.
En rentrant, je découvre cet article de Fabrice, qui rebondit sur des propos que j'ai pu entendre à des comptoirs ou des tables giraféennes. Le seul truc qui me dérange dans ce texte vient de la roublardise de Fabrice qui évite soigneusement de mentionner le mot fantasy. Qu'il n'ait jamais écrit de pure SF me paraît évident. Mais j'aurais pu signer son deuxième paragraphe en changeant seulement quelques mots. Remplacer Heinlein par Tolkien, par exemple. Ce que je veux dire par là, c'est que peu importe l'endroit d'où l'on vient précisément, on habite le même pays mental, le même ideaspace (j'ai soigneusement évité le mot imaginaire ici). La destination est différente pour chaque auteur, mais la base qu'elle utilise, des vaisseaux spatiaux ou des épées et des mages est la même: elle décalamine les neurones, ouvre des possibilités, transforme les enfants mal dans leur peau en monstre d'imagination et de délires. Je suis assez d'accord sur la conclusion de Fabrice (et son paragraphe d'ouverture fait vraiment du bien à entendre), mais j'espère que tout ça n'est pas trop pris au sérieux, ni par lui, ni par les lecteurs. Il y a dix ans l'anthologiste dont il est ici question, Serge Lehman, sortait une antho avec les mots sense of wonder, rêve et aventure en bandoulière. Le steampunk français, ses références et ses courses-poursuites, explosait. Encore quinze ans plus tôt, le groupe Limite cherchait et expérimentait. Ce retour au style, à l'écriture est évidemment cyclique. Dans dix ans, on se repétera la gueule dans l'espace. Il n'y a pas de progrès, mais des vagues. N'allez pas croire par là que je préfère un camp ou l'autre. Je suis le genre de mec qui peut, dans une même soirée, lire Pierre Michon et un recueil de Superman des années 50. Mais j'aime bien me poser sur une plage et regarder les déferlantes...
19:08
Mais exactement, mec (je veux dire par là que je suis d'accord avec toi). Et, non : c'est pas vraiment une affaire d'état. Mais la posture qui consiste à répéter sans cesse que rien n'est important, que tout est tempête dans un verre d'eau - je ne parle pas de toi, hein -, a tendance à m'irriter un peu ces temps. Surtout quand on se donne la peine d'écrire un poste pour l'affirmer.
# posted by fabrice : mercredi 4 novembre 2009 à 12:58:00 UTC+1
Je ne dis pas qu'il y a tempête dans un verre d'eau, j'essaye de dire que tout cela est cyclique. Les débats sont sans doute salutaires, mais bon voilà, j'ai pas envie d'épiloguer éternellement là-dessus sur des forums. Tu as exprimé ton ressenti de manière sincère, j'ai répondu dans mon petit coin du web ce que m'inspirait ton texte. Ce qui est important, en revanche, est ce qui va sortir de ça. Big Fan en premier lieu pour toi et "ce dont je t'ai parlé l'autre jour" pour moi. Tout ceci m'importe bien plus évidemment.
# posted by Gino : mercredi 4 novembre 2009 à 16:37:00 UTC+1