Versus d'Antoine Chainas est un sacré livre. Pas qu'il s'agisse d'un tour de force, non plutôt d'un(e) (attention, les clichés arrivent) tabassage en règle / plongée dans la noirceur d'un personnage déglingué / exploration du quotidien policier dans une grande ville française / travail sur des âmes brisées / coup de pied dans les couilles des lecteurs de Marc Levy. On pense à David Peace pour les ténèbres qui planent, bien différentes sous ce soleil noir, que dans la grisaille anglaise, avec cependant un côté éminemment français, cette gouaille, ce parler poulaga bien particulier qui surprend dans un livre si récent et au thème si peu propice à la blague. Il y a du San Antonio dans ce style, notamment avec des énumérations qui reviennent souvent, logorrhée d'un des personnages principaux qui rappelle des procédés similaires chez Bérurier. Reste qu'on n'avait pas aimé un polar de la sorte depuis la découverte de Joe Lansdale et avant ça, pour placer le livre dans une filiation plus "évidente", depuis Les Racines du mal. Je vous épargne les "révélations du polar français" et "auteur à suivre". Antoine Chainas vaut mieux que ça.
09:38
attention aphorisme : le polar c'est l'art d'écrire à droite et d'être lu à gauche. :) oui bon, j'ai pas dit que j'étais sacha guitry non plus...
# posted by mica : mardi 22 septembre 2009 à 14:44:00 UTC+2
hum, "logorrhée verbale" ça le fait pas :)
# posted by Jean Ruaud : mardi 22 septembre 2009 à 21:00:00 UTC+2
Clair. Je devrais dire que c'est genre, pour insister, ou que c'est toujours comme ça avec les Auvergnats, un truc comme ça. Mais ça passerait pas... :-D
# posted by Gino : mardi 22 septembre 2009 à 23:00:00 UTC+2
pas grave, hein, ça arrive aux meilleurs de la profession :D
# posted by Jean Ruaud : mercredi 23 septembre 2009 à 12:27:00 UTC+2