A lire le livret accompagnant Alone 2, le second album de démos de Rivers Cuomo, le leader de Weezer, on regrette vraiment que l’ambition du musicien de remplir des stades l’ai poussé à s’éloigner des compositions qui avaient formées un grand disque, Pinkerton. Dans ces lignes où il se livre avec une grande honnêteté, Cuomo explique que le manque de succès du deuxième album de son groupe l’a conduit à revenir à des formules pop plus simples et à tourner le dos à la complexité grandissante qu’il intégrer dans ses chansons. Son souhait de toucher le plus grand nombre nous a sans doute privé de morceaux aussi fascinants que ceux de Pinkerton et on se prend à rêver de ce qu’il nous aurait offert s’il avait accepté de faire une carrière à la Robert Pollard. Le second regret provient lui de l’écoute du disque. En passant ces démos, on se dit que, décidément, Cuomo a le don pour écarter de superbes morceaux qui auraient largement eu leur place sur les albums de Weezer (au détriment d’autres qui ont atterri sur les disques et qui sont plus que dispensables). Et donc oui, cette collection de démos couvrant les années 92 à 2007 est bien meilleure que le dernier Red Album du groupe. Outre le copié/collé des Pixies (I was scared), celui de Nirvana (Paperface, morceau de jeunesse) et une reprise du Don’t worry baby des Beach Boys franchement foirée, on retrouve ce qui fait la qualité des meilleurs morceaux de Cuomo. Des mélodies inattendus sur des suites d’accord clichés, des ballades d’une tristesse à faire pleurer un supporter de Barack Obama le jour de l’investiture, des chansons pop catchy et même un hymne destiné à l’équipe des USA de foot pour une coupe du monde dans laquelle ils ont été ridicule (le résultat donne un morceau plein d’espoir en l’avenir, on peut toujours rêver). En bonus, et comme dans la première collection de démos sortie l’année dernière, Rivers Cuomo offre trois morceaux de son opéra-rock jamais terminé : Songs from the black hole. Et pointe alors un troisième regret : celui que cet album qui aurait pu être magnifique n’ai jamais vu le jour… Mais l’espoir de voir sortir toutes les démos de ce disque de moins en moins mythique augmente de jour en jour. En même temps que celles de voir un album de Weezer retrouver le niveau d’antan ? N’exagérons rien et profitons simplement de cette plongée dans les archives d’un des songwriters pop les plus intéressants des années 90.
17:57
C'est vraiment ce qui ressort de la lecture du livret: de se dire dans quel putain d'univers parallèle nous serions si Pinkerton avait eu du succès. Ca m'a fait très sincèrement mal au coeur de lire le commentaire de Rivers à ce sujet.
# posted by Anonyme : mardi 25 novembre 2008 à 21:13:00 UTC+1
Ouais, ou plutôt si Rivers lui-même ne prêtait pas tant attention aux chiffres de ventes. S'il ne cherchait pas à être adulé par tous, sa musique serait bien meilleure... Le Rivers que l'on découvre là m'est assez antipathique.
# posted by Anonyme : mardi 25 novembre 2008 à 21:20:00 UTC+1
à mon avis francky est un enfant de coeur à côté de rivers... c'est dire... debussy disait de wagner qu'il était un "vieux sorcier" car il utilisait des effets de manches faciles qui fascinaient les gens (encore aujourd'hui), on pourrait dire que rivers cuomo est un plus-très-jeune sorcier des mélodies sucrées et fédératrices ("tous ensemble!"), qui , comme wagner, procède par une vraie mystique de l'ego et du pouvoir. Dans ce métier, pour faire beaucoup d'argent à long terme , le culte égotique du pouvoir est le seul moyen, robert smith et rivers cuomo l'on compris, frank black, le pauvre, a fait une erreur de casting : kim deal! Sans elle, pas de pixies... donc pas d'argent... Mais les pixies avec elle sont beaucoup moins rentable pour lui, les éternelle histoires de pourcentages... et d'ego.
# posted by Anonyme : mercredi 26 novembre 2008 à 14:27:00 UTC+1
C'est pas faux ce que tu dis, sauf qu'il y a des contre-exemples et que Charles ne les a pas intégré. Les Beatles ne marchent qu'en dynamique de groupe/tension. Led Zep aussi. Et ce sont, historiquement, des groupes bien plus gros que Weezer et Cure réunis. Il aurait intégré Deal un peu plus, les Pixies devenaient plus gros que U2...
# posted by Anonyme : mercredi 26 novembre 2008 à 15:26:00 UTC+1
tout à fait d'accord, je restais dans la logique de ces personnages rivers et robert... ce n'est pas l'anar que je suis qui va te contredire... pour ce qui est de devenir comme les u2 c'est autre chose. transformer un produit de l'artisanat en produit de masse est travail au-dessus des forces du gros charles, il a bien essayé avec les derniers albums de pixies mais sans y réussir. J'ai l'impression qu'il aime l'argent (comme tout le monde) mais qu'il aime encore plus sa liberté.
# posted by Anonyme : jeudi 27 novembre 2008 à 16:35:00 UTC+1