jeudi, juillet 31, 2008
C'est marrant ce que Mélanie Fazi raconte au début de ce message, c'est un peu ce que j'ai ressenti en démarrant à l'atelier. J'y fais la même chose qu'à la maison, mais les journées se déroule différemment... Vous aurez remarqué au passage que Mélanie Fazi a ouvert un blog et même qu'il est bien, nom de nom.
18:17
Lu Le Chasseur Déprimé de Moebius. Derrière une préface de Dionnet qui nous ressort sa sempiternelle histoire sur Jack Kirby, papy Giraud balance en roue libre une enième aventure du Major Grubert. Narrativement, ça n'a aucun intérêt sinon de prouver que Giraud n'a plus grand-chose à raconter (a-t-il déjà eu quelques chose à dire autre que graphiquement), mais au niveau dessin, ça reste magnifique. Qui a un telle maîtrise de son art dans la bédé actuelle? Cette sorte de ligne claire à laquelle Moebius est arrivé et qu'il est le seul a utiliser ainsi reste hors du commun. Giraud a toujours eu peur du moment où il ne pourrait plus dessiner car sa main tremblerait. Pour l'instant, ça va plutôt très bien.
Lu aussi The Autobiography of me too free (as a bird), de Bouzard. Suite des aventures pseudo-biographiques de l'auteur et de ses relations avec sa compagne, son chien et ses potes du bistrot Chez Jacquot, sorte de version charentaise du Combat Ordinaire. C'est très drôle. On n'en demande pas plus...
16:22
Pas résisté à la tentation et lu Au coeur de la mort, le troisième volume des aventures du privé Matt Scudder. Un bon petit polar qui n'atteint pas la dureté et l'efficacité de Huit Millions de façons de mourir, un livre plus tardif de la série. Ce qu'il y a de bien, après une visite de Manhattan, c'est que l'on se représente tout de suite les quartiers, les endroits sur la carte et les rues cités dans les polars new-yorkais. Le quadrillage et les numéros des rues permettent de situer immédiatement les endroits en questions. La lecture n'en est pas facilité, non, elle se renforce d'un niveau supplémentaire bien agréable.
En repensant à l'article sur les dictionnaires et la guerre des linguistes de David Foster Wallace, je me dis que les américains parlent sans doute aussi bien anglais que les québécois, français. Autant dire que cela doit être catastrophique...
14:37
Hier, journée bateau. Petit trimaran sur un lac suffisamment venteux, pique-nique et soleil. J'aurais au moins eu un jour de vraies vacances.
Fini à l'instant de regarder The Signal, un étrange film qui emprunte autant au gore qu'au film d'auteur et qui mêle de façon maline horreur, fantastique et SF. Sorte de film à sketches avec les mêmes personnages, les ruptures de ton entre les trois sketchs sont brusques et donne un aspect bancal au film dont l'atmosphère pâtit. Mais ce petit modèle de fusion est suffisamment intelligent et bien réalisé pour bien fonctionner, y compris sur l'amateur de gore bas de front que je suis. Si l'on s'attache au sous-texte, c'est là que le film devient véritablement effrayant. Je laisse ma télé éteinte pendant une semaine, moi.
Boulimie de lecture en ce moment. Mes envies surpassent largement le temps que j'ai à leur consacrer. J'ai néanmoins réussi à m'enfiler Hypérion (une des immenses lacunes à ma culture SF et loin d'être la seule) avant d'enchaîner avec l'essai Consider The Lobster de David Foster Wallace (passionnant, drôle et érudit) puis d'entamer Croisières sans Escales d'Aldiss, Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer et de me retenir (pas pour longtemps) de commencer Au Coeur de la Mort de Lawrence Block.
Je ne sais pas pourquoi je fais de telles listes sans grand intérêt. Peut-être un moyen pour m'obliger à finir ces livres.
14:47
Ce post de Dave me parle et ce genre de grain de sable me fait me sentir proche de lui, comme de quelques autres. C'est étonnant, ces communautés d'esprits, ces confluences de goûts. J'ai parfois l'impression qu'il n'y a qu'une poignée d'êtres vivants qui apprécient tel ou tel groupe de la même façon que moi. Et ça ne marche qu'avec les disques, pas avec les livres ou les films. Ces sensations immédiates, ce choc primitif adolescent (qui se perpétue à l'âge adulte, heureusement, mais pas avec la même intensité) ne peuvent être produit que par la musique, qui est toujours associée à d'autres choses: émotions particulières, contexte etc.
Quand David dit: "je me dis que ce disque m accompagnera toute ma vie. je me dis que je vieillis, car ils me ressemblaient, ces shoegazers"
Je me dis qu'à ce niveau là, nous n'avons pas besoin de mots pour nous comprendre. Je me dis que les années 90 étaient une époque formidable pour être adolescent. Je me dis que je devrais finir mon livre.
13:47
Le trailer de Watchmen est conforme aux attentes. Ils ont même poussé le mauvais goût jusqu'à l'accompagner d'un titre des Smashing Pumpkins. Les Smashing Pumpkins, bordel de merde!
10:01
I need my own pirate TV station. I wanna go to the moon. I wanna do this duet with Morrissey. I wanna keep making good rocking music that takes me. I just wanna be reduces to skin and bones. I want my songs to paralyse me.
Black Francis, 1990
Putain, si ça sonne pas comme le personnage de Planet of sound, ça...
12:20
Le monde de l'édition bédé va sans doute subir une révolution dans les mois qui viennent. Ca commence déjà à bouger avec l'annonce de l'implantation de Kodansha au US et les rumeurs de l'arrivée de Shueisha en France. Les éditeurs français vont voir leurs marges de bénéfices dues au manga se réduire comme peau de chagrin si le "péril jaune" s'implante de façon durable (ce qui n'est pas dit étant donné les différences d'approches et de conception du boulot et du marché.) Dans ce cas, vont-ils se lancer dans la concurrence frontale et faire produire des mangas à la française Ankama style, par exemple, ou prendre des risques en lançant des nouveaux formats en laissant les manettes à des créateurs qui ont été biberonnés aux bédés du monde entier? Je serai pour que les deux se fasse simultanément, mais je n'ai guère d'espoir. Une seule chose est sûre, il faut que les tenants, aggripés à leur certitudes, des formats cartonnés franco-belges se remettent en question, ou passent la main. L'avenir de la bédé n'est plus là. Je ne dis pas que ce format cessera d'exister, mais il devra cohabiter avec d'autres formats populaires. On m'objectera qu'il y a bien d'autres formats, mais les seuls véritablement grand-public, sont ceux des mangas et des séries cartonnées qui datent de mes robes. Je ne suis pas pour une révolution, les tours sur soi-même ne m'intéressent pas, mais pour une multitude de micro-explosions nucléaires qui feront bouger les lignes et amèneront des nouveaux publics vers les créations des auteurs français. Encore faudraient-ils que ces derniers viennent chatouiller la qualité de leurs homologues étrangers en ce qui concerne la bédé de divertissement grand-public...
13:54
Ca revient un peu comme une litanie, mais c'est vrai. Je n'ai guère le temps de poster ici. Pour tout avouer, je suis un peu cramé. J'ai traduit quelques millions de signes depuis novembre sans prendre plus de trois jours de repos de suite (mes dernières "vacances" remontent à Noël) et je suis embringué dans deux bouquins qui me mèneront jusqu'en décembre sans grand espoir de repos étant donnés les délais. Bon, je ne me plains pas non plus. Je bosse dur, mais c'est assez important en ce moment. Les projets hors travaux alimentaires avancent bien, mais comme d'habitude, je ne peux/veux pas trop en dire. Sachez seulement que je suis sur plusieurs projets bédés avec des gens de plusieurs continents. Je n'ai même plus le temps d'enregistrer mes morceaux débiles et ma dernière acquisition, une magnifique guitare électrique (qui, me murmure-t-on, a auparavant appartenue à un membre des Thugs) n'est guère sortie de son étui. Lu le premier volume du Journal de Manchette. Assez pénible, je dois l'avouer. Son style behavioriste appliqué au journal fait ressembler l'ensemble à une liste de course. Et c'est geignard. Le mec est mal, mais le seul mot qui lui semble résumer sa situation est celui de "fatigue". L'ensemble est à peine plus intéressant que ce blog. Vous imaginez. Seules quelques petites phrases dans lesquelles joue à plein la synchronicité sont agréables. Les rencontres avec A.D.G. ou les lectures de "classiques" SF pourraient être franchement passionnantes si elles étaient développées. Ce qui n'est que trop rarement le cas. Avec Manchette, comme avec beaucoup d'auteurs, je vais m'en tenir à l'oeuvre et ne pas m'aventurer dans la biographie.
17:22
Aujourd'hui, j'ai une pensée pour ce Renaud qui a perdu une de ses maigres causes. Il ne lui reste plus que la corrida et c'est vraiment pas grand-chose. Comme dirait Desproges : "Le pauvre homme..."