vendredi, février 29, 2008
Mon disque du moment : le EP de Santogold. Le morceau Lights out est le meilleur morceau pop que j'ai entendu depuis très très longtemps (des années?) et le reste varie du très bon à l'excellent. L'album est annoncé pour bientôt. Je parie qu'elle va faire la couve des "journaux à la mode"...
15:31
De son vivant, Bernard Lenoir aurait sans doute pu qualifier Jakobinarina de groupe de « tatapoum » et il n’aurait pas eu tort. Mais depuis l’ère glorieuse où le John Peel français n’avait que cette expression à la bouche (mais si, vous savez bien, celle où tous les groupes venaient de Seattle, ou le prétendaient en tout cas), les choses ont bien changé. Les combos pop-punks de qualité se font rares et les prétendants anglais aux chansons courtes et entraînantes tombent dans les travers de tous les suiveurs des Libertines d’un côté et des Kooks de l’autre.
Les Jakobinarina, eux, semblent n’avoir que faire de ces groupes phares dont n’arrivent pas à se départir toutes les one-hit wonders qui se succèdent sur la couve du NME. Ces six islandais balancent leur sauce (tempo 140, rarement plus de trois minutes) et parviennent à leur but, avoué ou non, faire bouger la tête de l’auditeur. Certes, la voix rappelle les inflexions d’Eddie Argos des Art Brut et la musique n’est pas d’une originalité folle. Les paroles, comme l’indique le titre de leur premier single (His lyrics are desastrous) jouent sur une colère adolescente mal canalisée et banale. Qu’importe. Lorsqu’on a 17 ans, que l’on vive en Islande à Manhattan ou à Castelnau de Grattecambe, on ressent les mêmes choses. Les Jakobanirina (moyenne d’âge vingt piges) sont énervés, désabusés et plein d’énergie. Comme l’étaient avant eux les Ramones et… inutile de continuer, vous avez compris.
The First Crusade offre donc quelques pépites pop-punk (His Lyrics are desastrous notamment est réjouissante) au milieu de quelques morceaux plus anecdotiques. L’album file vite et fait transpirer avant de s’évanouir à toute blinde sans laisser beaucoup de souvenirs. Un peu comme tout ce que l’on fait lorsqu’on a dix-sept ans, en quelque sorte…
15:55
Une réponse à des propos de Finkielkraut par l'ACBD. Au passage, Ogier sort une énormité sur Persépolis (quoi? la bédé en question n'a pas dépassé le cercle des critiques bédé!! Et ben merde). Au-delà de ça, ce droit de réponse, globalement juste, était-il vraiment nécessaire? Doit-on envoyer une lettre ouverte chaque fois que Finkielkraut dit une grosse connerie? Les gardiens du temple aiment défendre leur bifteck. Je serai plutôt d'avis de laisser s'étouffer dans leur dédain tous les aveugles (incultes?) qui profèrent de tels propos...
14:19
It's thursday, I'm in love et la musique est bonne, comme disait Jean-Jacques (heureusement, d'ailleurs).
Bref, ce sont les désormais légendaires Sorties de la Semaine.
- Premier album de Throw me the statue. Enthousiasmant. Entre Beach Boys et Guided by voices. Regardez bien la pochette on peut y voir un sticker Gino's approved.
- Le premier album de Pete and the pirates sort donc cette semaine. Pas encore écouté, mais leurs singles laissaient envisager le meilleur. Confiance, donc.
- Réed en CD de deux EP d'Idaho. C'est beau. Idaho, c'est beau (quel slogan!).
- Single de Wet Paint, Save the Whale. On dirait un bon vieux Pavement des familles en plus pêchu. Hop, dans la compil 2008.
- Album de I was a cub scout: pop à guitare et synthé vieillots. Un régal.
-Kenneth Ishak, un norvégien influencé par Jay Mascis et Brian Wilson. Le mélange est savoureux et à parfois des accents d'Elliot Smith.
- La suite des aventures de Rocky Votolato (mazette, quel nom!) dont j'ai adoré les deux précédents albums. Il revient avec un disque enregistré avec des potes et plus seul avec sa gratte. Un songwriting toujours aussi bon.
Je lis beaucoup de comics, donc, comme je disais il y a quelques jours. Petit point sur les séries que je suis.
- Conan: Toujours aussi sympa. Assez fidèle à l'esprit de Howard et même les fill-ins sur la jeunesse du perso sont bien foutus.
- DMZ: De plus en plus de stand-alone pour cette série qui s'enrichit énormément grâce à son background et à ses personnages secondaires. J'aime vraiment beaucoup le boulot de Wood en général.
- Casanova: Je ne peux malheureusement pas en dire autant des scénars de Matt Fraction. Ses Punisher sont passables (merdiques, même, si on les compare à ceux de Garth Ennis, un grand scénariste mésestimé) et son Casanova malgré toutes ses qualités (mélange improbable de SF 50's, d'espions d'univers paralléles et de références pas tout le temps bien digérées ou adéquates, le tout enrobé dans un graphisme stylisé) ne me convainc que par l'enthousiasme déployé, les choses tentées et pas par le résultat final. Une jolie expérience donc, qui ne finit pas dans une belle explosion, mais sur un petit précipité de cristaux minuscules. Et le bla-bla final dans chaque numéro est vraiment, vraiment de trop. Il y a des limites à l'expression "se regarder écrire", elles sont ici atteintes.
- American Virgin se termine et j'ai bien apprécié l'ensemble de la série. Un peu foutraque, mais abordant des sujets rarement vus en bédé (et même de ce côté-ci de l'Atlantique où les bédés de bobos trentenaires squattent tout l'espace dans le genre "moeurs contemporaines".)
- Doktor Sleepless ne me plaît pas trop. J'ai l'impression qu'Ellis s'y répète et n'apporte rien. Sa série est un réceptacle pour ses idées, mais il en oublie de gérer un minimum son intrigue. Certains se sentent floués (dont moi) et d'autres adorent. Je peux les comprendre, mais je préfère mille fois Transmetropolitan.
Faker a vite mal tourné malgré des prémices intéressants et frais et The Programme ne se révèle être qu'une énième histoire de super-héros réalistes (Reviens, Milligan!). Le premier arc de Vinyl Underground ne m'a pas enchanté et l'anthologie Brawl, par contre, est super chouette, barrée à souhait.
J'en oublie sans doute, mais je lis aussi de vieux Spirou, en ce moment. Un jour, en discutant avec Loïc Dauvilliers, il m'a dit qu'il trouvait que Spirou était un personnage dur à écrire, parce qu'on ne pouvait rien en faire. Au contraire, cette coquille vide (dans l'absolu, chaque auteur peut la remplir plus ou moins à sa guise) permet de TOUT faire. Je m'étais alors dit que lorsque j'aurais la bonne idée, j'écrirais une aventure de Spirou. Je sais que c'est très présomptueux, mais l'idée est là. Je ne sais pas si elle est bonne, mais je l'écris. On verra. Aucune arrière-pensée de publication (c'est mission impossible), juste le plaisir de se frotter à ces personnages.
11:43
Il faut toujours lire ses contrats. Bon, peut-être pas en entier, mais certains paragraphes sont importants. Ceux où il est question de thune notamment. Hier, j'en ai reçu un où la somme annoncée était de mille euros inférieure à celle convenue auparavant. C'était une erreur, ce que je veux bien croire parce que jusqu'ici tout s'est super bien passé avec l'éditeur en question. Mais quand même. Ca surprend.
Warren Ellis publie une bédé en ligne. FreakAngels. Me demandez pas, je n'ai pas encore lu. Je suis plongé dans 10 000 bédés à la fois (ma pile de comics semble inépuisable) et dans l'essai sur Heinlein des amis Bellagamba et Picholle. Moi qui ne connaît quasiment pas l'auteur, je me régale. Je suis aussi en plein labyrinthe de personnalités grâce au bouquin de Daniel Keyes: Les milles et une vies de Billy Milligan. Rien à redire. Un cas extrêmement passionnant bien raconté. En parlant d'articles bien foutus, j'ai lu le numéro 1 de la revue XXI et c'est très bon. Un magazine de ce type manquait en France. Seul Emmanuel Carrère n'assure pas le strict minimum dans son article informatif, mais sans angle et sans profondeur (comme d'habitude, le gars s'empare d'un sujet intéressante pour en faire... pas grand-chose).
A l'heure où la musique se dématérialise, je viens d'acheter un nouveau meuble pour ranger mes CD qui, après une accalmie, recommence à s'entasser dangereusement près de ma chaîne (dôtée d'un pick-up, les jeunes, too old school).
18:04
Vous les croyiez mortes, disparues avec 2007, emportées par le tourbillon que devient ma vie.
Hé bien non! Elles sont de retour.
Les Sorties de la semaine!
- Premier événement, le nouveau single annonciateur d'un album, d'un de mes maîtres: Bob Mould. The Silence between us. Les guitares sont de retour, l'auto-tune aussi, malheureusement. Bob est chiant quand il se prend pour Cher... Reste le songwriting et le son de guitare chaud et impeccable. Par un jour ensoleillé comme celui-ci, c'est un avant-goût de l'été.
- Nouvel album de Robots in disguise avec une chanson tubesque (que je prédis déjà dans la compil 2008, pas vrai Toto?): The Sex has made me stupid. Move your ass, buddy.
- Nouveau single de Blood red shoes, tendu comme une arbalète, You bring me down. Merveilleuse et judicieuse utilisation des claps.
C'est avec la plus grande fierté que je vous annonce, chers lecteurs, que mon pote Jim Dedieu et ses acolytes ont été sélectionnés pour la compétition de février organisée par DC Comics sur leur site Zuda.
Allez lire leur truc, inscrivez-vous, votez. C'est de la balouze et ça serait vraiment bien qu'avant de conquérir l'Amérique, ils commencent par gagner cette compéte.
Cette nuit, entre deux insomnies, j'ai fait le premier rêve lucide de ma vie. Je suis entré dans une grande salle et je me suisalors aperçu, sans trop savoir pourquoi, que je rêvais. Et je me suis dit: "La seule façon d'en être sûr est de voler." Aussitôt, j'ai décollé et pendant une trentaine de secondes, j'ai plané à la demande, Superman-style. Ce n'est que lorsque j'ai voulu changer d'endroit que je me suis réveillé. Sensation très agréable de liberté absolue. Après m'être rendormi, j'ai volé de nouveau au-dessus d'une ville aux détails incroyablement précis. C'était tellement impressionant, là encore, que je me suis réveillé presque aussitôt. Je me demandais si ceux qui en parlaient n'exagéraient pas. Et bien non. Il me tarde déjà de recommencer. C'est vraiment merveilleux.
19:06