La première fois qu'on s'est croisé, c'était le 10 septembre 1994. Je ne me souviens même plus de la salle dans laquelle tu as joué, c'est dire. Il me semble pourtant que c'est cette fois ci que nous t'avons attendu, comme les fans béats que nous étions, à la sortie du concert. Tu es sorti en caligae, pas plus grand que moi (merde alors) en nous traitant de crazy kids, un sourire aux lèvres. Tu as signé nos billets et Damien t'as dit que j'étais ton plus grand fan (depuis, j'en ai vu des pires). Avant de partir, je t'ai fait rire en me lançant dans une Jacques Tati dance que tu n'as pas vu venir. A vrai dire, je me suis étonné moi-même. Je t'avais vu. Tu étais un être humain normal, tu existais. Je pouvais cesser d'être un adolescent. La deuxième fois, c'était le 23 mai 1996 et cette fois, tu es d'abord passé à la Fnac en fin d'après-midi, normalement pour répondre à une interview. Tu es arrivé avec un type tout fier qui avait préparé plein de questions et qui regardait ta guitare comme un ennemi. Il avait raison. Tu l'as interrompu au milieu de la première question et tu as chanté quelques chansons en acoustique, rien que pour nous. C'était chouette. A la séance de dédicace qui a suivi, tu as écrit "Words, only words" sur le livret de Teenager of the year que t'a tendu Neult. Sacré toi. En 99, tu n'es passé qu'à Toulouse. J'ai été infidèle. Pardonne moi. Pareil en 2001. Je n'étais décidément pas ton plus grand fan. Le 25 octobre 2003, tu es revenu dans ma ville. Et ça a été grand. Tout avait changé depuis le début de notre relation. Je n'étais plus au premier rang en train de hurler, mais sagement assis en haut des gradins de Barbey. Tu n'as pas eu l'air de m'en vouloir et tu m'as même joué des morceaux des Pixies, comme pour me montrer qu'entre nous, il y avait encore des choses à vivre.
Depuis je t'ai revu avec les lutins, deux fois, mais il y avait trop de monde avec nous. Je n'étais plus ton plus grand fan. La planète entière l'était devenu.
Tu reviens le 18 juin chez moi et je ne serai pas là pour t'accueillir. Excuse-moi. Si tu m'avais prévenu un peu plus tôt, j'aurais pu m'arranger, mais tu sais, les billets d'avion, tout ça.
Je comprends bien que ça ne sera pas pareil sans moi, mais que veux-tu, il va bien falloir que tu te débrouilles.
Si tu peux, essaye de jouer Threshold apprehension assez fort pour que je puisse percevoir, depuis l'autre côté de l'atlantique, les vibrations. Je suis sûr que tu en es capable.
vendredi, juin 08, 2007
La différence entre un groupe qui prend plaisir à jouer et un autre déjà blasé, fatigué par d'incessantes tournées est facile à percevoir. Maxïmo Park est clairement dans la première catégorie. Il suffit pour s'en convaincre de regarder le sourire du chanteur à la fin de chaque morceau, lorsque le public bordelais (pour une fois chaud comme la braise) applaudissait à tout rompre. Il faut dire qu'il y avait de quoi. Énergie, bonheur communicatif et morceaux efficaces: un bon mix pour enflammer le BT59 une nouvelle salle bien adaptée à ce genre de concerts. Le groupe a une drôle d'allure. Un chanteur qui ressemble à un Yann Cervodvo qui aurait volé le capet de Beleg, un clavier sosie de l'angliche de Lost et la plus improbable section rythmique que je n'ai jamais vu: un batteur premier de la classe avec raie au milieu et un bassiste aussi classe que Ron Jérémy. Bref, une belle bande de galapians qui assurent et ont fait remuer les têtes comme seuls certains groupes ricains savent le faire. Bien mieux que Kaiser Chief grâce à l'enthousiasme et à la fraîcheur déployée. Mon concert de l'année pour l'instant (j'en ai pas vu beaucoup il faut dire).
Drôle d'expérience d'écriture et double co-signature. Ugo et moi avons enfin écrit à deux. Et il ne s'agit pas d'un texte, mais de deux nouvelles pour l'antho de Richard Comballot sur Philip K. Dick. C'est une expérience assez étrange, comme à chaque fois, mais qui me plaît toujours autant. Heureusement, d'ailleurs, parce que cet été, j'écris un roman avec un autre pote. Le synopsis très détaillé est déjà en boîte. Ça promet d'être intéressant et instructif.
10:34
lundi, juin 04, 2007
Nous, on a les Naast et les quiches de Plasticines qui continuent de faire croire que les filles ne savent pas jouer. Au Québec, ils ont des gamins qui assurent...
16:41
1 comments
Interview de Beigbeder dans Chronic'art: le grand vide. Poséidon (le remake): efficace. La dernière saison des Sopranos: Yeah Baby. Le style télégraphique: facile (sale feignant).
14:01
samedi, juin 02, 2007
Je n’avais encore jamais de bouquins d’Harvey Pekar, même si j’avais bien aimé American Splendor, le film tiré de son œuvre. Mon dépucelage s’est donc effectué en compagnie de The Quitter (le dégonflé en français). Le graphisme inspiré et virevoltant de Dean Haspiel aide à faire passer la pilule d’un récit pas désagréable, mais qui, après avoir posé les yeux sur du Joe Matt par exemple, et malgré la sincérité de l’auteur, ne s’impose pas comme exceptionnel. On ne s’emmerde pas, c’est maîtrisé, mais la vie de Pekar étant ce qu’elle est et la manière dont il raconte son histoire ne la transcendant jamais, ça ne décolle à aucun moment. La place du gars dans l’histoire de l’autobio en bédé n’est sans doute pas à remettre en question et il est bon de voir qu’il continue son travail. Reste que ce précurseur ne fait plus de bandes dessinées dans l’air du temps et qu’il est sans doute déjà devenu un classique. Et ça, c’est déjà pas mal.
Il n’y a pas de razzies en bédé. S’il y en avait, je parierais le huitième crampon d’une vieille adidas de Zizou que la dernière partie de Detonator chez Bamboo gagnerait celui du plus mauvais dessin. J’avoue que je n’ai jamais vu ça (et pourtant, j’en ai lu des daubes lorsque mon boulot consistait à chroniquer des bédés toute la journée). Ça en devient même fascinant. Jetez-y un œil si vous avez l’occasion. (cela dit le reste de l’album est tout à fait correct, c’est vraiment le dernier épisode, sans doute avec un dessinateur de remplacement, qui est hallucinant).
Lu les six premiers numéros du Iron Man de Warren Ellis. Pas emballé.
20:02