vendredi, novembre 30, 2007
Les pans du mystère Songs from the black hole continuent de se dévoiler: Blast Off est sur le myspace de Cuomo. On peut enfin entendre le morceau en entier, avec le début, en attendant l'album de démos qui permettra de combler tous les trous...
16:45
Je cherche un endroit où dormir du 24 ou 26 janvier 2008, à Angoulème (les nuits du jeudi et du vendredi) et la pêche est compliquée. Alors pour mettre toutes les chances de mon côté, je fais appel aux lecteurs de ce blog. Si vous avez des plans ou un canapé-lit à louer, contactez-moi. Merci.
09:16
Les Savy Fav ne sont pas des perdreaux de l’année. Les new-yorkais ont formé le groupe en 1995 et ont sorti trois albums et une compilation, avant de plier boutique en jurant qu’ils reviendraient un jour. Personne n’y a cru et pourtant, un quatrième disque, Let’s stay friends vient d’atterrir dans les bacs. Emmenés par Tim Harrington, frontman barbu et dégarni plus proche de Rob Reiner que de Perry Farrell, le groupe n’a jamais ressemblé à un autre. Il y a bien eu la cohorte de compadres estampillées nineties (de Pavement à Brainiac), sans que jamais Les Savy Fav ne puissent être catalogué dans un sous-genre indé précis. Chez les auditeurs restés sous le charme de leur incisif et magnifique album The Cat and the cobra, l’attente était forte… Let’s Stay Friends s’amuse à ne pas prendre l’habitué à contre-pieds en le lâchant d’entrée dans une ambiance pop amerloque aux relents de Modest Mouse que vient taillader une second morceau au riff saignant, tout en caisse claire, dans la pure tradition rock’n roll du groupe. Le groupe a remis les pendules à l’heure Ils sont de retour, toujours à l’aise et vont pouvoir envoyer la sauce dans d’autres directions : on passa ainsi d’un single dansant imparable au groove à faire frémir Bootsy Collins (Patty Lee) à une morceau parsemé d’éléments électro (What would wolves do ?) en passant par une ballade americana (Come and goes). Les Savy Fav, peu avares, balancent leurs torpilles dans toutes les directions. Tous les titres ne font pas mouche, mais l’album hante le conduit auditif de sa belle diversité aux accents post-hardcore, faute d’un terme qui lui siérait mieux. Pour convaincre les réticents, signalons tout de même la présence d’invités issus d’Enon (tiens, des anciens Brainiac !!), de Metric et de Modest Mouse. Et ouais, c’est comme ça, chez Les Savy Fav, on a des potes et on les invite, histoire de rester amis…
Une des meilleures série de SF en bande dessinée de l'univers est difficilement trouvable et n'a jamais été traduite en français. Mais American Flagg est pourtant ici.
16:16
Les critiques polies auraient dû me mettre la puce à l'oreille. Pourtant, je suis parti confiant, au cinoche, pour voir le dernier Coppola, L'Homme sans âge. La veille, j'avais baillé devant Le Dahlia Noir de De Palma et j'espèrais mieux. Au bout d'une demi-heure, il me tardait que cette "méditation sur le temps et le langage" s'arrête tant cette mise en image de fumeuses théories, globiboulga mystico-philisophique, est pénible à regarder. Heureusement que l'actrice principale (déjà vue dans Control et La Chute) est plus qu'agréable à l'oeil, elle. Reste que le temps ne passe pas vite devant un tel navet, pas assez mauvais pour qu'on puisse en rire (quelques dialogues sont dignes de Nanarland, toutefois), mais loin d'être assez bon pour qu'on préserve Coppola en n'osant pas avouer que son film est raté.
08:48
En proposant de faire jouer le rôle de flics aux fournisseurs d'accès, le rapport Olivennes fait peser le risque de condamnations automatisés contrebalancées par des recours lents et manuels comme l'explique ici Doctorow. Si les députés laissent passer cette loi liberticide, les majors du disque auront elles-mêmes enfoncé les clous de leurs cercueils. Un tel déni de réalité et une telle inaptitude à s'adapter (alors que l'engouement pour la musique, en grande partie grâce au téléchargement, n'a jamais été aussi fort) n'ont de cesse de me fasciner. Une fascination morbide, évidemment...
08:45
La révolution est en marche. Le premier lecteur de e-books grand public vient de sortir chez Amazon. Malgré le prix élevé (400 $) et des premières critiques mitigées, l'objet est le cheval de troie d'une invasion qui va sans doute modifier le quotidien de beaucoup de lecteurs. A noël prochain, je pense que nous serons nombreux à vouloir l'équivalent du kindle (mais s'il est plus pratique et beaucoup moins cher). Moi-même, je serai ravi de lire mes journaux du matin sur un tel gagdget plutôt que sur mon écran. Et il sera bien plus facile également de lire des nouvelles pour Fiction ou les romans en cours des copains (L., amigo, je ne t'oublie pas...). Reste le problème de la bande dessinée. Mais le zoom et un format électronique adapté parviendra à réfler cela, il me semble.
Que les sceptiques qui se disent que je divague pensent à l'importance qu'a pris le portable et internet (entre autres) dans leur vie quotidienne en l'espace de quelques années. Dans deux ans, les rames de métro seront pleines de personnes lisant des e-books. J'espère que certains parmi eux seront plongé dans ça.
Le mot Kindle me fait tout de même penser au kipple de Dick et ça, c'est sans doute pas bon signe.
Rien à voir, mais une de mes nouvelles va paraître dans la revue Black Mamba en janvier. J'en reparlerai bientôt.
Victoire! Killing joke était dans un carton chez mon grand-père, sous une pile de Métal Hurlant (dont j'ai certains en double d'ailleurs, il faudrait que je vérifie...)
17:32
Une soudaine et impérieuse envie de relire le Killing Joke de Moore et Bolland vient de me prendre à la lecture d'une interview de ce dernier dans le pénultième Comic Box. J'ai cette bédé. Je vois très bien dans quelle édition, d'ailleurs. J'ai cette bédé, mais où? Je me souviens qu'elle a longtemps traîné sur la table basse d'un de mes apparts précédents, mais j'ai depuis perdu sa trace. Lorsqu'on vit dans un endroit trop petit pour y stocker tout ses livres, on est obligé d'en laisser là où il y a de la place. J'ai très peu de bédés chez moi. Elles sont pour l'essentiel chez mes parents ou dans des cartons, dans le sous-sol de mon grand-père. Aujourd'hui, je bosse à la campagne, chez mes parents, je vais enfiler une lampe frontale et me plonger dans les archives (qui a dit "de l'impossible"?) pour retrouver cet album.
Ca commence par Craig Davis, un barbu qui hoche la tête devant son mac tandis que du bruit blanc s'échappe des enceintes. On découvrira à la fin que le gars mélangeait un bruit de vague avec l'intro de California Girls en boucle. Ouais. Ensuite, les High Llamas s'emparent de la scène prou-prout (Tnba oblige, on est assis dans des sièges confortables avec un tout petit petit son, je ne porte même pas mes protége-oreilles). J'ai rarement vu un groupe aussi fade, manquant à ce point de saveur. Leur prestation est comme leur disque: totalement dépourvue d'intérêt. Ces types s'amusent depuis des années à écrire des chansons avec le son idéal qu'ils ont en tête, disons celui du Busy doing nothing du vieux Brian. Et ça ne fonctionne pas. Leurs morceaux sont vides de toute substance, de coeur, de tripe, comme s'ils avaient un alphabet mais qu'ils n'arrivaient qu'à faire des phrases sans queue ni tête.
Heureusement, Fennesz a été un peu plus convaincant. Sa guitare My Bloody Valentinienne et ses samples bien choisis ('Til I die, notamment) ont sauvé la soirée de l'échec total.
Aujourd'hui, fin du week-end Beach Boys avec la visite de l'expo If everytbody had an ocean au CAPC. Comme d'habitude avec l'art contemporain, j'oscille entre émerveillement pour certaines idées, énervement face à du foutage de gueule caractérisé et incompréhension. Je trouve aussi souvent qu'il y a trop de prétention (tout art doit être un minimum prétentieux pourrait-on me répliquer) dans le but avoué et les moyens pour y parvenir. La thématique en quatre partie (Capitale du surf, La chaleur du soleil, Smile et Sans Soleil) apportait une bonne structure à l'ensemble. J'ai surtout été marqué par les sérigraphies de Sister Corita Kent dont voici un exemple.
Je le ressentais fortement, mais ils l'écrivent bien mieux que je ne l'aurais fait.
Semaine faste niveau cinoche: Deux comédies drôles et sensibles (bien que balayées de bout en bout par une lourdinguerie enthousiasmante): Supergrave et Encloque, mode d'emploi.
Et un chef d'oeuvre de film noir: Les Promesses de l'ombre, le dernier Cronenberg. Script en béton, acteurs habités (surhabités, dans le cas de Cassel) et scène de baston d'anthologie. Impressionnant.
Je viens de mater le concert de Macca à l'Olympia. Question à Mica: pourquoi les foules chantent-elles toujours superbement juste? Y a-t-il une explication scientifique ou musicale à ce phénoméne? Les gens qui sont dans le ton surpassent ceux qui beuglent comme des veaux? Ou bien la moyenne des justes et des faux aboutit-elle au mieux?
11:21
Je viens de me rendre compte que Writing to reach you de Travis est un foutage de gueule en règle de Wonderwall d'Oasis. Non seulement, ils reprennent les mêmes accords avec une bien meilleur mélodie, mais ils sont explicites dans les paroles.
Every day I wake up and it's Sunday Whatever's in my head won't go away The radio is playing all the usual And what's a wonderwall anyway
Je sais que ce groupe n'a pas beaucoup de crédit, mais c'est vraiment le bon groupe de pop anglais archétypal à mes yeux.
Je me tiens un rhume infernal et je suis sur les rotules, alors hier soir, je suis allé me coucher tôt. J'ai écouté la fin de l'émission de Bernard Lenoir. C'est incroyable, une capsule temporelle. Il passe toujours les Smith et dit encore "Caresse et bise à l'oeil". Rien ne change. Je ne sais pas si c'est inquiétant ou rassurant. Sans doute un peu des deux...
15:59
Contrairement à pas mal d’auteurs de ma génération, qu’ils oeuvrent dans le roman, la bédé ou que sais-je encore, je n’ai pas été formé par les jeux de rôles. J’ai bien fait quelques parties, mais je n’ai jamais appartenu à ce monde. Ma « formation » s’est faite ailleurs : dans les pages de vieux Métal Hurlant, dans des Spécial Strange consommés en fast-read et échangés aussitôt dans une bouquinerie, et puis aussi dans d’innombrables romans de SF. Lorsque j’ai commencé à m’intéresser aux auteurs français du genre, la tête de proue s’appelait Serge Lehman. Un type qui écrivait, concoctait des anthos et clamait haut et fort, à l’approche de l’an 2000, son amour et son respect pour le genre. On le voyait même à la télé, c’est dire. Je trouvais son boulot passionnant, son activisme réjouissant et son attitude vantarde, mais saine. Je sais, pour en avoir parlé avec eux, que pas mal d’auteurs de SF qui ont à peu près mon âge partagent mon opinion (ils se reconnaîtront). Après quelques années d’éclipse, Lehman revient et cette fois, il investit le champ de la bande dessinée. Secondé par le talentueux dessinateur Jean-Marie Michaud, son album La Saison de la coulœuvre, est une formidable réussite. Premier volume d’une série, le livre se décompose en trois chapitres de 23 pages : la traduction aux US est déjà pensée, semble-t-il… Inutile de décrire ou de résumer l’histoire, non seulement ce serait comme gâcher une partie du plaisir, mais en plus je m’y prends habituellement comme un manche. Sachez simplement que l’on retrouve un background solide, le classique personnage point de vue qui permet au lecteur de découvrir le lieu du récit (l’intersection 55) et une intrigue qui utilise pleinement les possibilités du médium. Lehman n’est pas du genre à transposer une histoire et il ne s’agit pas là d’une nouvelle ou d’un roman adaptés en bédé. L’auteur se sert des spécificités du neuvième art : la couleur, le découpage, les décors en pleine pages, tout est pensé pour que le récit se confonde avec l’objet qui le porte. Lehman connaît bien l’œuvre d’Alan Moore et même s’il utilise certains tics du barbu de Northampton (je ne parle même pas ici du serpent final), on reconnaît tout de même sa patte. Ses obsessions sont là, son histoire du futur aussi et même si une case typiquement Morrisonnienne s’introduit au cœur de l’album, on ne peut accuser Lehman tant sa propre recherche croise parfois les questionnements de l’écossais. Le Picte est là et il y aurait une étude à faire sur ses rapports avec la figure sacrée du lecteur ou de l’auteur (appelons-la comme ça faute de mieux) chez Grant Morrison. Niveau graphique, Michaud joue l’aquarelle avec grand talent et même s’il rappelle parfois l’époque Métal, ses influences n’engloutissent jamais l’originalité qu’il déploie dans les décors et les costumes. Certes, certains couvre-chefs font beaucoup penser à du Moebius, mais comment évacuer une telle figure tutélaire lorsqu’on fait de la SF de ce genre en France.
La Saison de la coulœuvre repousse la frontière des possibles de Lehman et étend son champ d’action. Je reste un lecteur prêt à le suivre où qu’il aille.
14:09
C'est officiel depuis aujourd'hui, mon prochain bouquin, un roman jeunesse intitulé L'Héritier du chaos, sortira en mars ou avril 2008 en compagnie de quelques autres titres de la collection Royaumes perdus et notamment Les songes de Tulà, un récit maya de Claire Panier-Alix.
Dans un autre registre, les liens quotidiens de Greg sont souvent des petites perles. Ces deux là ne sont pas mal dans le genre hilarant.
17:53
Un dimanche soir dans un pub de Little Venice, à Londres. Je me suis arrêté pour boire une pinte avant de rentrer et je lis quelques comics achetés un peu plus tôt. Puis je m'attaque à un journal anglais et tombe sur la section TV où j'apprends que la nouvelle saison de MI5 (Spooks, là-bas) recommence le soir-même. Le critique n'est guère enthousiaste. Pour lui la série n'est pas mauvaise, non, mais elle manque un peu de chair et elle ressasse toujours les mêmes histoires. Je suis plus que surpris, je suis effaré qu'une telle fiction soit si peu considérée. Il ne s'agit peut-être que d'un cas isolé, ou d'un type levé du mauvais pied. Je n'en sais rien. Il mériterait tout de même de se cogner l'intégrale de Navarro et les oeuvres complètes de Josée Dayan, le gazier qui fait le difficile... Tiens, d'ailleurs en parlant de Josée Dayan. Euh, non, rien. On en reparlera. Ou pas.
18:56
J'ai déjà parlé ici de l'album "maudit" de Weezer, Songs from the black hole. Le 11 décembre, Rivers Cuomo sort une compilation de démo où l'on retrouvera quatre titres tirés de ce concept-album : Blast Off, Who You Calling Bitch, Dude We're Finally Landing et Superfriend. L'album sera donc presque complet pour les complétistes qui ont déjà les quelques titres qui circulent sur le net. C'est un peu comme si Brian Wilson avait sorti officiellement ses acetates de Smile, quoi. Le gars en parle ici.
19:24
Pas mal de bons trucs, cette fois-ci, dans la rubrique préférée de François Fillon: les sorties de la semaine!
- Un groupe de LA qui a visiblement adoré New Order. De quoi tortiller son cul sur des dance-floors. Avec l'album, Hexes for exesMoving Units va assurèment plaire à Momo!
- De la pop à la fois osée et basique, limite naïve, comme on n'en fait plus. The Ladybug Transistor de Brooklin sort un nouvel album.
- Encore un groupe de Brooklin, dont j'aime autant le nom que la musique (il faut bien l'avouer) et qui joue un hardcore assez frais: Gay for Johnny Depp.
- Deux groupes de Glasgow, un de pop enlevée, Frightened Rabbit (écoutez Be Less Rude, wahou), un autre, Crash my model car, tout aussi popisant. Y'a pas à dire, l'écossais a de la mélodie sous le bras. Album pour les premiers, single (Maybe) pour les seconds (le LP arrive).
La vidéo de Maybe.
- L'album de The Brunettes, Duo rétro d'Auckland. Du miel.
- On notera enfin, le nouveau disque de Sigur Ros et le premier album des prometteurs Wombats.
Je vous laisse avec une douceur, spéciale cacedédi à Christine Lagarde (Chris, ton idée de faire du vélo, je kiffe grave, même si ça fait froid aux mains en hiver, coquine). Une one-hit wonder, vieille comme mes robes. Whipping Boy. Qu'est-ce que cette chanson était bien. Qu'est-ce que l'album était naze...
Comme d'habitude, j'ai fait mon petit pélerinage à Cora. C'est que chez moi, Cora, y'a pas. Suma, Prisunic, Mammouth, ok, mais Cora, jamais vu avant d'aller plus haut que le Rhône. Et Cora, c'est sympa. J'ai topé Le Jour de la Bête et Maniac Cop pas cher. Bon, ok, versions pourries, mais pas cher quand même. Puis Maniac Cop en DTS et sur un écran LCD 126 cm, c'est pas la peine. Ca mériterait juste une vieille VHS, en réalité. Comme tant d'autres perles des 80's.
18:55
Entre deux promenades en forêts et quelques grosses bouffes, j'ai eu le temps de lire ça et ça. Les deux étaient très bien.
A un moment, nous roulions en Alsace et Patricia Kass s'est mise à beugler dans l'auto-radio. Finalement, l'esprit encore embrumé par le Gewurtz, je me suis dit que tomber sur Kass en ces lieux, c'était comme écouter Cabrel en Lot-et-garonne, Johnny Clegg en Afrique du Sud ou Sonic Youth downtown Manhattan, cette adéquation fortuite devient presque trop. L'épiphanie cède la place au dépaysement. Et de toute façon, Patricia Kass, n'importe où, c'est vite trop.
Samedi, j'aurais bien aimé voir ça. Faute d'y avoir traîné mes guêtres, je laisse Rica raconter.
18:16