vendredi, octobre 05, 2007
Il y a trois jours, je suis allé chez un notaire à Sainte Bazeille. Le mieux, pour vous situer l’endroit, c’est de le comparer à ces petites villes qui bordent des routes nationales. Elles se ressemblent toutes : façades grises, trottoirs minuscules, un bar et une église. Parfois, on y croise un passant égaré, souvent vieux, qui marche lentement ou attend pour traverser (le record d’attente est d’ailleurs détenu par un certain Michel P. de La Réole qui a attendu plus de 7h avant de pouvoir se rendre à la boulangerie de l’autre côté de la route, mais passons). Ce genre de village me fait penser à ces décors de vieux westerns hollywoodiens. Derrière les enseignes, il n’y a rien. Les façades sont factices et soutenues par des poutres de bois. Je me plais à imaginer qu’en France, ces endroits ne sont construits que pour faire croire aux touristes que des gens vivent bien là, alors qu’en réalité, seules des boules d’herbes séchés tournent, poussées par le vent, sur la terre battue que les fausses maisons cachent. Ces villages n’attendent que leur Ragle Gumm. À Sainte Bazeille, pourtant, il y a une vie au-delà de la route. C’est un endroit paisible, où il fait toujours beau (il faut s’y habituer, les gars, c’est comme ça) et qui possède sa propre maison de la presse, bien pratique lorsqu’on n’est pas abonné à Hot Vidéo. Et puis, il y a un notaire. Et j’y suis allé. Ouais. Et j’ai vu les trois feuilles sorties d’imprimante les plus chères que je n’avais jamais vues jusqu’alors (je n’étais pas chez J.K. le jour où elle a fait cracher de sa vieille et fidèle Hewlett Packard les derniers pages de l’histoire de son héros à lunettes). Cette expérience unique et ébouriffante m’adonnée une idée. Ouais, je suis comme ça, moi. Imaginez : une série télé qui raconterait le quotidien d’un cabinet de notaire dans un village minuscule comme Sainte Bazeille. Un mélange entre Urgence, NYPD Blues (ouais, carrément, je vous l’ai dit, je suis comme ça) et Grey’s anatomy. Du mystère (Mme Z. avait-elle déposé un testament ?), des enquêtes (avec qui a couché le patron du bar-tabac de la place pour que sa femme demande le divorce ?) et de la passion (Monique, la secrétaire quarantenaire cochonne parviendra-t-elle à mettre Maître R. dans son lit alors que l’institutrice le drague, mais qu’elle n’est pas tout à fait libre car on ne sait pas si son mari est mort en Iran ou pas ? Ouais, bon, ok, là j’extrapole un peu, mais comme ça sera pas diffusé tout de suite, ça sera cohérent, vous verrez).Çaa peut cartonner, merde. Et si on tourne à Sainte Bazeille, on fera des économies sur la bibine, le ricard est à 80 centimes chez Dédé, le concurrent du bar de la place (beaucoup plus en vuenéanmoins,s car il est le rendez-vous des rugbymen locaux). Pensez-y, cadres de France 2. C’est du tout cuit. Si en plus Frédéric Diefenthal est libre, c’est carton assuré.
Ce que vous devez retenir de ce post, les kids ?
C’est que si mon ignoble et répugnant blog ne sort pas premier à une requête google sur « Sainte Bazeille », ça vaudra dire que ce monde court à sa perte.
14:59