Dans Bons baisers de New-York, Art Spiegelman revient sur toutes les couvertures qu’il a faites, et celles qu’il na pas faites aussi d’ailleurs, pour l’hebdomadaire américain, le New-Yorker. De 1993 à 2002, il a créé des illustrations de couvertures pour ce magazine destiné à la moyenne bourgeoisie new-yorkaise. De tradition, le journal ne suscite guère de polémiques, mais certains dessins de Spiegelman vont provoquer des mini-scandales qu’il détaille d’ailleurs lui-même. Il commence par raconter la genèse de ses illustrations et évoque, quand il y a lieu de le faire, les conséquences qu’elles ont eu sur sa carrière au sein du journal et sur les lecteurs du New-Yorker. Prenant pour thème des sujets contreversés et donnant un avis que les américains qualifieraient volontiers de « politiquement incorrect », Spiegelman ne fait qu’exprimer un avis par des dessins, certes forts, mais, somme toute, peu provocateurs. On voit donc le fossé entre une certaine presse et les lecteurs qu’elle représente et la réalité du monde d’aujourd’hui. Bons baisers de New-York offre aussi quelques belles pages sur le 11 septembre et une introduction sans intérêt de Paul Auster (mais qui la refuserait ?). L’ensemble montre une grande partie de la production de Spiegelman depuis Maus et jusqu’à ce qu’il commence sa bédé pour le journal allemand Zeit et reprise en France dans Courier International. En prime, il y a même une critique en bédé de Kavalier and Clay...