mercredi, décembre 19, 2012 Mad, ma vie, c'est une sorte d'autobiographie de Jean-Pierre Putters vue exclusivement sous l'angle de la revue qui est aussi son bébé, Mad Movies. On y retrouve son art du calembour, on y plonge dans le Paris des nostalgiques des salles de quartiers et on y suit l'évolution du magazine, de ses débuts à 2001, date où le boss à revendu l'affaire.
On lit, en filigrane, quelques haines et règlements de compte et les intervenants qui viennent rendre hommage à Putters dévoilent quelques traits de caractères en répondant tous aux mêmes questions. On devine aussi une guerre de succession qui n'a pas dû être sympa, après son départ, tout ceux qui parlent semblant être remontés contre la période Djoumi (que j'aimais bien, perso, malgré ou peut-être à cause de ses excès).
On se prend à rêver d'un gros libre sur l'histoire du magazine, un truc comme le bouquin sur Métal Hurlant de Marmonnier avec des témoignages de tous ceux qui ont fait la revue.
L'anecdote qui fait mal, c'est de voir toutes les couvertures de Mad et de se dire qu'on le lit régulièrement depuis 1987.
Safety not guaranteed est un film basé sur un fait réel.
Hopla, je vous arrête tout de suite, ce n'est pas du tout ce que vous croyez. Le fait réel en question est une petite annonce parue dans un magazine et disant: "Recherche personne pour repartir dans le passé avec moi. Ce n'est pas une blague. Vous serez payé au retour. Devez apporter votre propre arme. Sécurité non garantie. Je n'ai fait ça qu'une fois."
Bon, évidemment c'était une blague.
Mais le film que ça a inspiré n'en est pas une. C'est même excellent. Super scénar qui joue à plusieurs niveaux sur le riff du passé, supers dialogues (la phrase "ce n'est pas seulement un fille, mais un lieu et un moment" est magnifique dans son contexte, je trouve), une simplicité qui renforce le propos. Bref, une belle surprise.
J'ai déjà oublié Looper, moi...
L'histoire incroyable et pourtant véritablement vraie du jour:
Médiathèque de Gradignan, section jeunesse, je lis une histoire à ma fille. Un type debout face à moi, qui est là, avec ses gamins, m'écoute et finit par m'interrompre:
"Il me semble avoir reconnu votre voix, c'est pas vous qui faites Le Palais des déviants? J'aime beaucoup votre émission et en plus vous y dites du bien de moi."
C'était Cécil, le dessinateur, entre autres, de Holmes sur scénario du camarade Luc Brunschwig. S'en est suivi une discussion aussi intéressante qu'inattendue...
Looper. Assez déçu. Concept intéressant, mais pas vraiment traité et aucune logique interne au récit. Le gars prend des éléments qui vont lui servir pour son histoire sans soucis de cohérence. L'histoire aurait pu être la même avec moins de high concepts et le film s'en serait peut-être mieux porté. En même temps, la réal est tellement peu inspirée que les scènes chocs sont les seules que l'on retient après la projection.
Vous me remettrez une petite louche de Primer, pour ma part.
Je regarde un peu ce qui se fait en tablette en ce moment. On verra sans doute quand les prix auront baissés après noël. Je n'ai pas d'I-phone (j'ai un dumbphone comme dit Séb) et je ne pratique donc pas les applis.
Mais l'évolution des interfaces ne va pas dans le bon sens, je trouve. Plus de simplicité dans la façon d'aborder les objets informatiques veut aussi dire de moins en moins de connaissance sur ce qui se trouve sous le moteur.
Il y a 25 ans, lorsque je chargeais un jeu sur mon Amstrad, je devais taper une ligne de code, toute simple, mais tout de même. Je savais que ça existait. Je savais qu'il y avait un langage qui faisait fonctionner tout ça. Je n'ai aucune compétence de programmation (j'ai réussi à fabriquer, de bric et de broc, mon site, mais c'est bien tout), mais je sais tout de même ce qu'est du code, une interface, toutes ces choses que la plupart des utilisateurs d'aujourd'hui, aidés par la simplification des utilisations, ignorent complètement.
Il est sûr que cette simplification des usages permet au plus grand nombre d'utiliser l'informatique, mais est-ce un bien que d'aller dans le sens de l'ignorance ?
Des interfaces toujours plus simples, tactiles, enfantins (d'ailleurs les enfants savent instinctivement se servir d'une tablette) sont-elles vraiment une évolution positive ?
A part pour le commerce, hein ?
Je ne sais pas réparer une bagnole. Je sais qu'elle démarre quand je tourne la clé et je sais la conduire. Un utilisateur de tablette est dans la même position avec son appareil. Dans un cas comme dans l'autre, je trouve ça dommage (j'adorerai pouvoir éviter de filer des thunes à un escroc de garagiste).
Et c'est la même chose avec internet. Les premiers utilisateurs ont dû s'accrocher pour fabriquer leur site, pour trouver des camarades qui avaient la même passion qu'eux etc. La créativité était "obligatoire".
Aujourd'hui, on ne fabrique plus de site, mais on se "crée" une page facebook.
On pourra sans doute classer ce post dans mon dossier "c'était mieux avant", mais à côté des usages du plus grand nombre, restent encore des créations intéressantes, des gens qui tente d'améliorer les outils (j'ai encore un peu peur de Linux, je suis frileux et je ne me trouve pas assez compétent, mais le concept me botte), du bon, quoi.
Et à part lire des bédés et les journaux, je ne sais pas vraiment ce que je vais pouvoir faire d'une tablette.
12:21
Dormi quatre heures. Passé la soirée dans un bar... à ne pas boire une goutte d'alcool et à servir de figurant dans le film de mon pote Jérôme Meynardie. Au début, c'est rigolo, mais au bout de quelques heures, la fatigue aidant, ça devient dur. Dur de ne rien faire.
Et évidemment, c'est aujourd'hui que nous allons enregistrer un nouvel épisode du Palais des déviants. Le professeur sait bien que même avec peu de sommeil, je reste une brute. Ca doit être ça.
09:45
Fini Karoo. Pas le chef d'oeuvre annoncé dans une sorte d'unanimité critique et publique, mais un excellent bouquin qui mêle la pudeur et le dévoilement avec une subtilité rare.
Du même auteur, mais au poste de scénariste, j'aime aussi beaucoup Breaking Away (La Bande des quatre), un film tout aussi subtil et drôle sur le passage à l'âge adulte dans une petite ville partagée en deux.
Et pour une fois, ce film est vraiment sur le cyclimse.
Un peu effaré par les commentaires laissés ça et là par des petits jeunes (j'espère que ce sont des petits jeunes) sur le fait que Plus ou moins geek ne soit plus maintenant dispo gratos sur internet. Que certains râlent, j'arrive encore à le concevoir, mais que quelques-uns à qui on explique que sans le financement d'une chaîne de télé, il n'y aura plus d'émission et qu'il est est donc normal que ce soit en exclu sur cette chaîne payante, que ceux-là, donc, disent qu'ils préféreraient que l'émission n'existe plus plutôt qu'ils ne puissent plus la voir ou qu'on (je ne sais pas qui, mais quelqu'un) les trahit m'interroge un brin sur la mentalité qu'a engendré la possibilité d'avoir énormément de contenu gratuit.
Chez certains, une minorité j'espère, l'idée qu'on puisse tout avoir et tout de suite semble être devenu une telle habitude que payer pour obtenir un meilleur contenu paraît à la limite de l'insulte. Ouais, c'est ça, certains des râleurs se sentent insultés qu'on leur demande une contrepartie pour le travail fourni.
C'est assez effrayant.
La frustration et l'envie font partie du plaisir d'arriver à dégoter des artéfacts il me semble. Je regrettais, moi aussi, de ne pas avoir Canal Plus lorsqu'à douze ans, je voyais les bandes annonces en clair pour Conan le Barbare en sachant que je ne pourrais pas le regarder ensuite. Je n'en ai été que plus content de découvrir le film quelques années après.
Loin de moi l'idée de comparer les deux, mais du fait de regretter de ne pouvoir voir un programme au sentiment de "trahison" ressenti par certains, il y a une marche qui m'apparaissait gigantesque. Je me leurrais, visiblement. Ça me fait aussi penser, toute proportion gardée, au "George Martin n'est pas votre pute" de Neil Gaiman et plus généralement à tous ces fans (spectateurs, lecteurs, auditeurs, joueurs) qui pensent qu'une oeuvre leur appartient.
Et je m'arrête là parce que tout ça est très complexe et que je réagis un peu à vif à des commentaires débiles, finalement sans grand intérêt, et, qui plus est, qui ne me concernent pas directement.
Mieux vaut sans doute que je reste dans ma grotte à tenter d'écrire.
Hier, reçu les dernières nouveautés dickienne chez J'ai Lu. Et c'est en rangeant Blade Runner dans ma bibliothèque à côté du Maître du Haut Château que ça m'a frappé. Deux romans de Dick, un avec une postface de bibi et l'autre du professeur Etienne Barillier. Jusqu'ici, je n'y avais jamais pensé, mais j'ai eu une soudaine bouffée de fierté. Pas d'avoir collé maladroitement mon nom à celui du maître, mais de participer à ces rééditions en ajoutant des textes qui, je l'espère ont un intérêt. Et surtout, surtout de l'avoir fait avec mon pote, comme si on était arrivé, tous les deux, à faire quelque chose d'un petit peu important dans nos vies. C'est con, hein ?
09:49
Je ne sais pas combien d'entre vous sont abonnés à Canal Sat, mais jeudi soir à 20h45, débute la diffusion de la nouvelle saison de Plus ou moins Geek sur Planète + No limit. Avec des reportages bien mieux gaulés, des interventions bien plus pertinentes, un décor cent fois plus beau, du liant, de bons moments de rigolades etc.
On a déjà enregistré pas mal d'émissions et le résultat est bien meilleur que l'année dernière. Je suis ravi de participer à cette aventure. D'abord parce que je parle de ce que je veux et que j'alterne les sujets grand public avec des choses bien plus pointues (a-t-on déjà évoqué American Flagg à la télévision française ?) et ensuite parce que les quelques retours que j'ai me prouvent que ça vaut la peine. Régulièrement, je croise des téléspectateurs, jeunes ou moins jeunes d'ailleurs, qui me remercient de "leur avoir fait découvrir Philip K. Dick" (sic) ou de "les intéresser à Asimov". Et honnêtement, entendre dire ça me suffit amplement. J'espère que ça va marcher aussi bien avec Harlan Ellison ou Michel Jeury...
Au programme de jeudi soir, plusieurs émissions où je parle de Steve Ditko, de Hellblazer, d'Andreas et d'Harlan Ellison justement.
En plus du plaisir à participer à l'émission proprement dite, il y a les à-côtés. En coulisse, toute l'équipe est formidable, de vraies amitiés se créent et on se marre énormément. J'espère que ça se voit à l'antenne et que si, en la regardant, vous prenez un dixième du plaisir qu'on a à faire l'émission, la mission sera accomplie.