lundi, mars 26, 2012
En publiant mon recueil de nouvelles, je ne m'attendais pas à avoir des retours positifs d'autant de lecteurs et de libraires. Sans fausse modestie, je pensais que la plupart des gens qui s'intéressent aux genres avaient lu pas mal des textes formant Comme un automate dément reprogrammé à la mi-temps et qu'ils ne les avaient pas *tousse* appréciés plus que ça. Il se trouve que pas mal de monde était passé à côté de la majorité des nouvelles et que parmi ceux-là, certains trouvent du plaisir à les découvrir. Je reçois des mails, des demandes d'interviews et des invitations dans des librairies et des salons. Vendredi encore, j'ai participé à un débat avec Rémi Sussan à la librairie Charybde grâce à Laurent Coureau de la Spirale, qui organisait et à Hugues Robert qui nous a accueilli très chaleureusement. De bien belles rencontres, des lecteurs sympas et enthousiastes, un débat de qualité, de l'andouillette et du boudin. C'était parfait...
Vu Bellflower, drôle de croisement entre une histoire de chagrin d'amour calibrée Sundance prise en levrette par Mad Max. Un film de gamins de 17 ans qui tente le coup de l'intériorité du geek de personnage principal pour mettre en image la douleur d'un cocufiage et d'une rupture. Aussi fin qu'un album d'emocore (pas des masses, donc), mais pas mal dans le genre écorché vif et douleur crépusculaire. Si j'avais encore 17 ans, ce serait devenu mon film préféré pendant au moins trois mois. Vu mon grand âge, ça restera simplement un joli moment un peu creux (dit celui qui est en train d'écouter le dernier Saves the day...).
Lu Neonomicon, relecture des mythes Lovecraftiens par un Alan Moore en mode X-Files. Je n'en attendais rien et j'ai pris une bonne claque. Même en pondant du script pour la thune, un peu par-dessus la jambe, entre deux chapitres de l'immense Jerusalem, le vieux barbu en remontre encore à 99 des scribouillards actuels. Un constat sans doute assez triste.
Il y a un peu plus d'un mois, suis allé voir Pull en concert, chose que je n'avais pas faite depuis un bail (c'était un concert de reformation). Pull, c'est un groupe bordelais de types de mon âge, sorte de Guided By Voices/Pavement/Sebadoh de St Pierre qui doit sans doute rêver Lacanau en Santa Monica (ou pas, mais ça m'amuse de le penser). Ca enfile à la coule des perles de petits tubes qui n'ont rien à envier à leurs homologues ricains. Alors certes, ça manquait de répéts, mais l'ambiance et le plaisir de jouer dans une cave bien connue compensaient les plantades.
Sur scène, les gars avaient vieillis, perdu des cheveux, grossis, tout ça un peu à la fois, mais pas trop quand même. Juste un miroir du public, quoi. Comme moi et Niko qui me tenait la main, une larme à l'oeil en se disant que lui aussi, malgré sa peau de pèche et son esprit de sacripan juvénile, allait un jour vieillir.
J'ai pensé à tout ce que je pourrais raconter sur Giraud, comment il a changé ma vie, comment je l'ai rencontré, les horizons qu'il m'a ouvert. Puis je me suis dit que je n'allais pas ajouter au concert d'hommages tous plus sincères et émouvants les uns que les autres. Je vais garder tout ça pour moi. Ca ressortira peut-être un jour sous une forme ou une autre.
Je reste tout de même à la fois surpris et ravi par l'impact que sa mort semble avoir, pas seulement pour la communauté bédé, mais pour le public dans son ensemble. Je n'avais pas vu ça depuis la mort d'Hergé (et cette couve de Télé 7 jours où Tintin pleurait).
Deux infos, par ailleurs:
- Philippe Boulier m'a interviewé pour le blog Bifrost.
- Le vendredi 23 mars, je signerai à Charybde en compagnie de Rémi Sussan pour une soirée L'apocalypse n'aura pas lieu organisée par l'excellent webzine La Spirale.
Vous viendrez, n'est-ce pas?
11:48