Je n'ai pas trop aimé le Chronic City de Jonathan Lethem. Vraiment pas. Trop froid, distant à mon goût, comme si les personnages n'étaient que des personnages et en avaient conscience. Un malaise à chaque paragraphe, pour en arriver à me dire: ce livre n'est pas pour moi.
J'ai préféré son recueil d'articles et d'essais tout récent: The Ecstasy of influence.
Le texte qui donne son titre au recueil est pas loin du chef d'oeuvre à mon avis, dans la façon dont il met en action son parti-pris. Il y a aussi de bons textes sur l'écriture, sur New-York, sur James Brown et évidemment sur Phil Dick.
Et je vois que Gibson vient lui aussi de sortir un recueil dont Paul Di Filippo dit beaucoup de bien.
Bon, en même temps, avec des journées de boulot qui commencent trop tôt et finissent trop tard, je n'ai même pas le temps de lire les bédés que m'a offerte ma maman: le tome 2 de Quai d'Orsay (notre West Wing à nous) et Portugal.
Et je n'ose pas m'attaquer à l'Exégèse dont j'ai déjà lu une précédente édition et qui me fait de l'oeil depuis des semaines et qu'a supervisé... Jonathan Lethem.
Sinon, j'ai répondu à une interview pour actusf. Ca se lit ici.
16:30
Mieux vaut tard que jamais. Le quatrième épisode de Plus ou moins geek dans lequel je parle du joker et où j'annonce la mort de Jerry Robinson avant l'heure (Liz Tessier, tu dois être fière).
C'est en regardant un docu sur les scénaristes hollywoodien que j'ai pour la première fois entendu parler de Behind the mask, un meta-slasher, sorte de Projet Blair witch qui ne s'intéresserait pas à une sorcière, mais à un tueur nommé Leslie Vernon. L'idée m'avait bien plu et je m'étais dit qu'un jour...
Alors lorsque j'ai vu le DVD à trois euros dans mon supermarché préféré, j'ai sauté sur l'occase de le regarder. On y voit un boogeyman de film d'horreur pour ados, un genre d'amalgame entre Freddy, Jason et Michael Myers, totalement conscient de ce qu'il fait et de ses prédécesseurs. Une équipe de reporters le suit dans les préparatifs de sa grande nuit d'action, on rencontre son mentor et on comprend ses motivations avant un coup de théâtre qu'on sent venir d'assez loin, mais dont la logique reste plaisante. La réflexion sur le genre n'est pas si con sans jamais tomber dans le didactisme.
Une excellente série B destinée surtout à ceux qui connaissent bien les slashers. Oui, je pense à vous David F., Greg V. et Fred M.
Aujourd'hui, c'est relecture d'épreuves pour mon roman jeunesse qui sortira en juin (je crois) chez Rageot et qui s'appellera Infiltrés!.
Je déteste ça, relire les épreuves.
Pendant la période de Noël, pour parler du gros barbu en rouge sans trahir le secret devant notre fille, ma brune et moi avons échangé quelques phrases en anglais. Comme ça, sans trop y réfléchir, naturellement.
Je me suis ensuite rappelé de mes grands-parents paternels qui parlaient parfois patois à table et éclataient de rire tandis que je ne comprenais rien (étrangement, je ne me rappelle pas mes grands-parents maternels échanger dans leur dialecte italien. Mais est-ce moi ou avaient-il décidés de ne plus parler la langue ? Intégration, intégration.). Pour eux aussi c'était naturel. Tu m'étonnes, ils avaient appris cette langue en même temps que le Français. Ils ne cherchaient pas à me cacher quelque chose, mais les moments de complicité ou de blagues se traduisaient peut-être mieux ainsi. Je n'en sais rien.
Peut-être se moquaient-ils gentiment de leur petit-fils ?
Je comprenais quelques mots ou de rares phrases de ce languedocien influencé par le gascon mais je n'ai jamais vraiment pu parler cette langue.
Mais ai-je eu le choix, la possibilité de le faire ? Il n'y avait pas de cours d'occitan dans mon lycée. Et là encore, mes grands-parents ne parlaient pas l'occitan qu'on apprend dans les écoles de la république, mais un dialecte bien particulier et localisé dans un rayon très faible. Une langue qui n'existe déjà quasiment plus, faute de locuteur.
C'est aussi triste que des oiseaux mazoutés, non?
Sur la route, le rouleau original est un bon livre et en le lisant, je revois mon opinion sur Kerouac. Je n'avais jusqu'alors lu que les trois quarts de la trad de 1960, il y a un bail. 1994, si j'en crois le ticket de caisse de la Fnac retrouvé dans le folio pour comparer les deux versions et qui me servait de marque-pages. Le 19/09/94, pour être précis. Ce jour-là, j'avais aussi acheté le dernier album de Sugar, File Under Easy Listening (pas le meilleur, mais un sacré disque tout de même, enfin, une sacré cassette, puisque je l'avais pris en cassette. J'aimais déjà écouter du rock à fond dans la voiture) et Saints, un EP des Breeders.
Bref, en plus de la nouvelle trad, férocement meilleure, le para-texte du rouleau original est formidable. En tout cas pour tous les obsédés de versions, de manuscrits et de création littéraire en train de se faire, auxquels j'appartiens.
J'ai changé d'opinion, donc, sur le roman que je trouve enlevé, complètement bepop en effet, là où la trad précédente faisait plutôt penser à Aimable et son ensemble. Ca remue limite presque trop pour moi qui préfère sans doute la dèche d'Henry Miller, son hédonisme gastronomique simple et casanier à l'errance perpétuelle et aux zigs-zags flamboyants et fatigants de Jean-Louis. Car, oui, Kerouac s'appelait Jean-Louis, ai-je appris. La preuve:
Aujourd'hui, pour démarrer l'année, c'était lego et crêpes. Un programme somme toute sympathique. Ha, et j'ai commandé The Polymath, le docu sur Samuel Delany.
Je crois que j'aurais dû garder plus de tickets de caisse...
19:27