vendredi, septembre 30, 2011
J'anime des ateliers d'écriture bientôt, pour ceux que ça intéressent (scrollez un poil). http://www.espace29.com/agenda/ateliers-workshops/
10:57
Je dois être un brin pervers.
J'ai encore maté un film de Zack Snyder. Et comme d'habitude, je suis resté coi devant tant de bêtise et d'argent gâché dans... rien.
Voilà, il n'y a rien dans ce film. Des nanas bien foutues qui se battent avec des gros guns contre des nazis zombies et des dragons, une soi-disant dénonce de la condition des femmes à l'écran (comme dans les journaux TV, on montre ce qui a choqué, avec des ralentis, si possible) et une intrigue à tiroir qui tente d'être un brin intelligente, mais qui échoue avec moins de panache que Maxime Bossis en 82.
Même l'image est moche et le passage aux persos tout en synthèse des scènes d'action restant trop visible.
Snyder pourrait à la limite être un bon faiseur (les combats sont compréhensibles, il gère bien l'espace), mais par pitié que quelqu'un lui explique qu'il n'est ni scénariste, ni "auteur"...
La musique symbolise à mes yeux tout l'échec du film: des reprises de bons titres sabotés par des arrangements FM. Iggy Pop a dû se retourner dans sa tombe en entendant ce Search and Destroy ânnoné par une gamine de Beverly Hills botoxée...
Ce qui m'a encore foutu plus les boules, c'est que j'ai trouvé Red Belt, le dernier Mamet à 3 euros, dans le bac à soldes du Leclerc du coin.
Le monde à l'envers...
15:48
Brigade Spéciale (Roma a mano armata), c'est comme un film de Bébel, mais Italien, et surtout bien mieux réalisé. Pour résumer le tout, on pourrait dire que le long-métrage ressemble très exactement à la façon dont le personnage principal du commissaire conduit son Alfa-Roméo. Tout en accélérations brutales. Pour aller chercher le pain, le gars doit pousser les rapports à fond et déraper lorsqu'il arrive devant Banette.
Action non-stop, méchants aux trognes incroyables, scènes de violences bien senties (la tête contre un flipper, un gars à qui le flic fait avaler une balle de flingue), c'est du n'importe quoi bien plus jubilatoire qu'un polar français de la même époque (c'est pas Lautner, quoi).
Ca a aussi un bon côté droitisant rigolo, dans le genre vigilante bourrin, justicier sur les toits de Rome.
Et vu que j'en ai acheté plein pas cher de la défunte collec de chez Neo Publishing, je vais continuer à écouter du faux funk rital...
Copper Blue de Sugar est l'un des premiers disques que j'ai acheté. Je crois que j'ignorais encore à l'époque l'existence de l'annonce passé par Santiago et Francis qui recherchaient une bassiste aimant Hüsker Dü.
L'autobio de Bob Mould fait la part belle à ce groupe qu'il considère probablement comme son meilleur (Sugar, pas Dü). Le début des années 90 est l'époque où il recevait un peu des lauriers qu'il méritait pour son travail de précurseur de la décennie précédente.
Le livre retrace une vie passionnante même pour qui ne se passionne pas pour les vans de tournées. Mould est un gars complexe qui ne semble pas édulcorer grand chose. Mais le meilleur passage, et de loin, est celui où il raconte son passage à la WCW, la fédération de catch, où il a oeuvré comme auteur pendant quelques mois. Un véritable tourbillon qui me conforte dans l'idée, si besoin été, qu'il y a vraiment quelque chose à faire sur les coulisses de cet univers hors norme.
Ami jeune, si un jour on te demande ce qu'est la pop anglaise, tu pourras dire que, quand c'est bien fait, ça ressemble fortement à un single des Rifles.
On en parlait l'autre jour avec un pote. La seule voie possible, c'est celle de moins travailler. Ou au moins travailler autrement. Douglas Rushkoff en parle et Rush Limbaugh lui répond. C'est intéressant même si pas assez développé, d'un côté, et pathétique, de l'autre...
15:50
Les Trois jours du Condor est loin d'être un chef d'oeuvre. Pas de vraie scène marquante, un scénar correct, mais sans scène hyper forte et une histoire de fesse assez ridicule où la Dunaway est une pauvre petite nana qui meurt d'envie de se faire malmener par le beau gosse des temps anciens, le Brad Pitt de nos mères, Robert Redford. Dans le genre thriller paranoïaque, on préférera Marathon Man ou Les Hommes du président (la présence de Dustin Hoffman semble être un atout).
Mais le personnage de Condor m'a paru ultra intéressant. D'abord parce la première chose qui est écrite dans son dossier, c'est qu'il aime les bédés (il cite d'ailleurs Dick Tracy au tout début du film) et car son boulot consiste à lire les fictions publiées sur la planète et essayer d'y déceler des idées ou de trouver s'il n'y a pas eu de fuites de plans de la CIA. Une idée brillante. Je ne sais pas si un tel poste existe dans les agences de renseignement, j'en doute.
Et ensuite, Condor est un véritable hacker. Il travaille sur un ordinateur dans son quotidien (on est en 1976), mais c'est surtout un expert en réseau téléphonique. La scène de piratage téléphonique au Hollyday Inn est d'ailleurs à mes yeux magistrale. On y voit un bon vieux hacking que l'on qualifierait désormais d'"à l'ancienne", mais qui pour l'époque était osé. Robert Redford dans le rôle d'un hacker. Qui l'eut crut ?
D'ailleurs Kevin Mitnick; le légendaire hacker se faisait appeler "Condor", ce qui j'ignorais il y a encore deux secondes avant de taper "Condor + hacker" sur google (ou que j'avais dû lire, mais pas retenir).
Tout ça pour dire que cette culture me fascine à tel point que j'ai écrit un bouquin dont le héros est un hacker. Le titre est encore à définir, mais une chose est sûre, il ne s'appellera pas Galaxy 5000. J'ai proposé Cannonball. On verra.
Sortie juin 2012, si tout va bien.
Or donc, vu Red State, le dernier Kevin Smith, écrit, réalisé, monté et distribué par ses soins. Il en assure même le SAV en faisant ses petits Q&A après chaque projection.
Légère déception. Je m'attendais à un film d'horreur pure, plus tendu, et me retrouve au final avec un objet bancal, mi-Hostel mi-Waco où Kevin Smith montre à la fois ses talents et ses faiblesses. Talents de dialoguiste, évidemment, dans un système où même les scènes d'action sont parasitées par de la parlotte. La scène ou John Goodman parle au téléphone tandis que sifflent les balles en est un parfait exemple. Étonnamment, le peu de gunfight du film est bien mené et Smith se révèle un excellent monteur. La photo est superbe (ni faussement crasseuse, ni inutilement surexposée) et les acteurs fabuleux.
Reste que le propos est aussi fin qu'une saillie de Michel Leeb et l'exécution assez maladroite, dans le rythme et l'équilibre même du film. D'excellentes idées (ces trompettes du jugement à la fin sont magnifiques), mais plombées par une manie du réalisateur qui raconte plus qu'il ne montre, qui fait parler plus qu'il ne filme véritablement. La scène de Goodman devant les agents du FBI à la fin en est le summum.
Mine de rien et malgré les défauts du film, Smith s'est réinventé juste avant d'arrêter de faire du cinéma (il a annoncé que son prochain long, Hit Somebody, sera son dernier). Dommage, j'aurais été curieux de voir la suite...
17:26
Dans cet article, Robert Pépin dénonce ce qu'il appelle, la "traduction Arletty", une fausse gouaille qui ne correspond en rien à l'anglais. Moi, je veux bien, mais en lisant Corbeau à Hollywood, l'excellent bouquin de Joseph Wambaugh, on a l'impression de lire une traduction "Michel Sardou". Les dialogues entre flics d'Hollywood ressemblent à du mauvais Audiard avec tout un tas d'expression inusitées de nos jours. L'impression de regarder un épisode de The Shield dialogué par Jean Lefebvre.
Quelqu'un pourrait dire à ce monsieur Pépin qu'on ne dit plus "faire un pompier" depuis 1974, ni plus trop "nénette" d'ailleurs et qu'une note pour expliquer qui est Sarah Jessica Parker ou que les détenteurs d'armes cachent souvent leur flingue dans la boîte à gants de leur voiture, c'est pas vraiment nécessaire ?
Mais sinon, le livre est vraiment super, Wambaugh rendant très bien le quotidien des flics contemporains de Hollywood... contrairement à Robert Pépin.
12:51
Comme prévu, je n'ai guère eu le temps de bloguer la semaine dernière. Pas même pu visiter Epinal, transbahutés que nous étions du gite dans la campagne au studio d'enregistrement sur les hauteurs de la ville. Dire que c'était intense serait un euphémisme. Revenir dans mon bureau solitaire est toujours un peu difficile après ce genre d'expériences de groupe passionnantes. Surtout pour des relectures, exercice qui me passionne autant que l'étude des moeurs des gallinacés espagnols.
Au final, on s'est bien marrés et j'espère que le résultat sera aussi rigolo que les conditions dans lesquelles il a été obtenu. J'ai dit au moins une grosse bêtise par chronique (mais je me suis aperçu de quelques unes, ça va faire des bandeaux rigolos, j'espère) et j'ai eu quelques conflits capillaires, mais dans l'ensemble, c'était vraiment chouette...
Pendant ce temps, je recevais une énième réponse d'un éditeur concernant Allison, le roman que les éditeurs aiment plus ou moins (certains sont enthousiastes et d'autres plus réservés, mais aucun n'a réellement trouvé le livre mauvais), mais que personne ne veut publier. Je dois avouer que je suis sans doute un peu à court de cartouches pour l'instant, mais je me garde en réserve le conseil de Robert Heinlein en parlant des manuscrits : "Vous devez le maintenir sur le marché jusqu'à ce qu'il trouve preneur".
Je vais devoir prospecter un peu plus, ma connaissance du marché de l'édition étant proche du QI de Ribéry. Si vous avez des idées...
15:54
François a déjà tout dit à propos du tournage de + ou - Geek.. C'était super bien. On s'est vraiment amusé et le résultat devrait être rigolo. Merci à tous les participants.
Je vous tiendrai au jus des dates et horaires de diffusion dès que j'en saurai plus.
09:17