Autobiographie déguisée et déformée par le prisme des super-héros, Supergods mêle intimement l'oeuvre et l'artiste. Morrison y dévoile ses obsessions et donne sa vision de quelques personnages dont on ne le savait pas aussi fan (Flash et Wonder Woman, notamment. Des reprises se préparent à mon avis.).
Sa vision de l'histoire éditoriale de sa carrière est également passionnante et il s'autorise quelques piques, parfois bienvenues pour dégonfler certaines baudruches, sur certains de ses contemporains.
Ouvrage à la fois vulgarisateur et que peuvent apprécier les spécialistes de l'auteur, on apprécie de découvrir son avis sur certaines séries et surtout le récit détaillé de son expérience mystique (dickienne? ou mckennienne) d'enlèvement par des extra-terrestres.
Le personnage que Morrison finit par projeter (avec aussi le docu qui lui a été consacré) est bien plus sympathique que les bougonnages incessants et les attaques ad nominem du barbu de Northampton (allez-y, tombez moi dessus). En gros, Momo assure aussi bien dans son analyse que dans sa communication. Mais je suis sans doute partial, c'est le fan en moi qui parle .
Never let me go est le film le plus étrange que j'ai pu voir dernièrement. A la fois super intriguant, prenant et totalement décevant. Je n'ai pas envie de vous griller quoi que ce soit, alors sachez juste qu'il s'agit d'une uchronie. Une uchronie en creux puisqu'on ne s'intéresse jamais à la grand Histoire, mais qu'on suit juste trois personnages dans une histoire d'amour. Je ne savais rien sur le film avant la première image et la surprise a été bonne. Jusqu'à ce que je commence à réfléchir au contexte et au comportement des personnages (attention, je vais spoiler, là, alors rendez-vous après le prochaine paragraphe pour ceux qui ne veulent rien savoir).
/Spoiler
Je n'ai pas cru au comportement des personnages qui jamais ne se rebellent, jamais ne remettent en questions quoi que ce soit et se comportent comme des pantins, ce qui, au final, accrédite la thèse inverse que le film semble vouloir projeter. Ils aiment, produisent de l'art ce qui les rend humains, mais leur colère ne s'exprime que par des cris en l'air (par le perso d'Andrew Garfield) et leur sort leur parait logique, inéluctable. Et malgré leur éducation, non, je n'arrivais pas à y croire.
/Spoiler fini.
A la fois une bonne surprise, puis une déception. Une vraie uchronie au cinéma, avec un point de vue original, mais à laquelle j'ai trouvé impossible d'adhérer. Mon super pouvoir de suspension de l'incrédulité n'a pas fonctionné ici.
Semaine prochaine à Epinal pour le tournage de l'émission télé. J'essaierai de tenir au courant de ce qui se trame.
16:07
A trop vouloir refaire les classiques de son enfance, on finit par les vide leur âme.
C'est exactement ce qui est arrivé à J.J. Abrams avec Super 8. Mêler Cloverfield à E.T. ou Explorers était une idée correcte, mais l'exécution est plate, sans surprise et déroule sur un tapis de bons sentiments une histoire qui n'ose jamais le second degré (la fin d'Explorers, ça c'était osé). Abrams connaît tous les trucs (le coup du bijou en argent est finement joué, il faut l'avouer), mais sa réalisation ne transcende jamais un script qui joue trop sur le retour dans un paradis perdu du cinéma qui fait rêver.
Et les lens flares, sont une catastrophe...
Richard Ayoade n'est pas seulement le mec qui fait croire qu'internet est dans une boite...
Il a aussi réalisé Submarine, un film adapté d'un roman gallois qui parle d'adolescence, de dépression et qui est une histoire d'amour à la fois banale et hors du commun.
Loin des clichés sur les lycées et leurs statuts sociaux simplifiés et artificiels, le film met en scène un héros foutrement banal et à la fois complètement unique. Le genre de type qu'on finit par se rendre compte qu'on est, finalement. Se surimposent la rencontre avec une fille qui semble bien plus banale, le divorce, la maladie et un Paddy Considine looké en Jeanbilou rosbeef. C'est souvent drôle et souvent bien vu. La métaphore sous-marine assez bien vue dans ce qu'elle décrit.
Les chansons d'Alex Turner des Arctic Monkeys qui parsèment le film sont les plus belles que j'ai entendu récemment dans le genre Belle and Sebastian, folk mou du genou. On aurait presque envie d'aller à Swansea, après ça. Une belle surprise.
17:38
Parce que moi aussi je peux faire du name-dropping, je dois avouer que, ces deux dernières semaines, j'ai passé de bons moments (euphémisme) avec Etienne, David, Manon et Ugo (and families).
Achetez leurs livres, nom de nom! J'en ai assez de nourrir des auteurs affamés à coup de barbecues, de Tariquet et de Ben & Jerry's.
J'ai aussi passé de bons moments avec Fred M., Jim D. et Julien Bud, entre autres, mais ils n'écrivent pas de livres. Gardez vos sous.
Des nouvelles des émeutiers à présent.
Seb Cevey, résident londonien probablement cagoulé en ces temps flamboyants, et moi-même (actuellement en tong), avons rédigé un édito qui soulève quelques points qui nous paraissent intéressants (et dont probablement tout le monde à part nous se fout). Ca fait plusieurs fois qu'on a l'impression de mettre le doigt sur des choses qui devraient faire sainement débat sans que cela soulève le moindre sourcil. Soit personne ne nous lit. Soit tout le monde s'en branle.
Et si c'est la deuxième solution, les constats que l'on fait ne sont pas prêts d'être modifiés, quoi que l'on essaye de faire avec Angle Mort.
En attendant, le numéro 4 est paru. Achetez-le. Cette fois, je suis sérieux. On a besoin de rémunérer nos collaborateurs pour continuer. C'est vraiment pas cher pour la qualité des nouvelles publiées. Et l'interview de Dunyach, par exemple, complète et éclaire merveilleusement sa nouvelle.
Bref, j'ai pas l'impression qu'on se fout de la gueule de ceux qui payent.
15:44
La phrase qui m'a fait marrer, à propos de Swervedriver: "Je ne vois pas en quoi ils étaient des shoegazers. Les seules chaussures qu'ils voyaient étaient celles des gamins qui slammaient sous leurs yeux."
09:02