dimanche, janvier 23, 2011
En lisant Un paysage du temps de Gregory Benford, j'ai remarqué la présence d'un personnage entrevu par un des protagonistes principaux et dont le nom me disait quelque chose: David Selig. Il me semblait bien qu'il s'agissait du nom du héros de L'Oreille interne de Silverbob. Et c'est bien le cas. Les implications de ce cross-over rapportées aux mini-univers du bouquin de Benford m'apparaissent déjà ahurissantes et quelqu'un les a déjà sans doute étudiées (en tout cas, je l'espère).
Et je dois être un véritable pervers (j'avoue que les labos me fascinent), mais j'ai adoré Un paysage du temps. Presque autant que L'Oreille interne. C'est dire.
J'avais juré de pas me laisser reprendre. Mais je continue d'acheter certaines séries de comic-books en cours en français et il m'arrive même de craquer, par flemme d'aller chercher sur Amazon un bouquin qui est là, sous mes yeux, et de prendre une traduction. C'est ainsi que j'ai acheté le Green Hornet de Kevin Smith. Au-delà de la compétence ou non des traducteurs, ils devraient tout de même faire preuve d'un minimum de bon sens, du genre comprendre ce qu'ils lisent en anglais avant d'essayer de le traduire et pas simplement poser une phrase traduisant mot à mot l'anglais dans la bulle. Il y a des moments où ce n'est clairement pas le cas. Au final le lecteur français se retrouve avec des planches entières qui ne veulent rien dire. Dans les deux ou trois derniers albums traduits que j'ai lu (tiens, même les Dallas Barr comprennent des anglicismes assez indignes), j'ai toujours trouvé au moins une page incompréhensible, ou de l'anglais transparent, ou une confusion, bref, des défauts qui me poussent de plus en plus à acheter tout en anglais. Soutenez les traductions, disent les forumers dans l'espoir de pouvoir lire tel ou tel titre. Je me demande si ça vaut vraiment le coup de les lire dans ces conditions...
Qu'il est loin le temps où Manchette traduisait Watchmen.
Deux jours à Paris, dans la plus pure tradition du j'ai-tellement-de-gens-à-voir-que-ça-va-être-hyper-intense-et-que-c'est-super-mais-je-mets-deux-jours-à-m'en-remettre...
J'ai donc rencontrés deux vrais éditeurs pour le boulot (dont une qui lit les âneries de ce blog et qui persiste à vouloir me publier malgré tout, courage ou inconscience probablement (ceci une éditrice qui mentionne Macadam à deux voies, comme ça, entre la poire et le dessert, j'en veux d'autres)). Et d'autres éditeurs, la famille Photoshop, mais pour la déconne. Revu des vieux potes évidemment (dont une que je n'avais pas vu depuis pas mal d'années, mais avec laquelle la conversation à repris comme si on s'était parlé la veille), des nouveaux et même regarder un docu sur Moebius à la fondation Cartier à côté d'un Dominique Pinon endormi (heureusement qu'il ne ronflait pas). Et puis j'ai papoté avec mon "consultant", qui, en plus de m'apprendre dix choses à la minute m'a l'air d'un gars sympa, mais je ne peux pas détailler trop sous peine de gâcher des surprises...
16:30
‘Je m’aperçois seulement maintenant que beaucoup de musiciens d’autres groupes menaient une double vie à l’époque. Ils étaient homos à la ville et punk-rockeurs machos à la scène. Pour être francs, Hüsker Dü n’a jamais affiché la couleur. On n’aurait rien démenti, mais personne ne nous a non plus posé la question.’
Vendredi 28 janvier, réunion pour la désignation du Grand Prix de la Ville d'Angoulême.
— Bon, les gars, alors, qui on choisit cette année? — Christophe ? Emile ? Il reste pas mal de copains qui l'ont pas eu. — Ha, non, Christophe, on lui a promis pour 2013. Emile, il a fait qu'une série pour les gosses, pas encore d'album majeur, sérieux. Il l'aura un peu plus tard. — Bah, alors moi, j'ai quelqu'un à proposer. — Je t'en prie, Marcel, vas-y. — C'est Roro, un pote avec qui je joue à la belote. Regards circonspects. — Mais il fait pas de bédé ? — Non, mais Georges non plus... Eclats de rire. — Et Joann. — Enfin, Lewis, il a déjà eu le prix spécial... — Ouais, mais bon, c'est Joann, quoi. — Heu, on pourrait le donner à un scénariste pour une fois... Nouvel éclat de rire. — Allons, Robert... — Mon pote Harvey, qui est mort cette année, aurait mérité cet honneur, par exemple. Regards gênés. — Ouais bon, restons sérieux. Le premier qui dit Van Hamme se prend mon poing dans la gueule... — Du calme, Charles, on va bien trouver quelqu'un. — Ouais, allez, sortez vos carnets d'adresses. Et comme on a eu José y'a quatre ans, on a fait notre quota d'étranger, on peut encore nommer des copains français pendant un bon bout de temps... — Et un Japonais, non ? Eclat de rire général. Régis et François sont écroulés de rire. — Bon, alors Nicolas ? Ou Riad ? — Ca me plaît déjà plus. — Allez, les gars. On vote.
Je crois que j'exagère à peine. Il suffirait juste d'une vision un peu moins étriquée et même pas de courage, mais d'éthique, pour nommer des gens qui méritent vraiment ce genre de prix. Allons, Moore? Urasawa ? Burns ? Sacco ? Je pourrais en citer un paquet.... 10:12
Je viens de relire Un homme nommé Chaos de Jonathan Lethem et je trouve que ça laisse de l'espoir pour les écrivains qui démarrent par des livres anecdotiques. C'est agréable, bien gaulé (malgré la trad pas serrée), mais pas vraiment un chef d'oeuvre. On est donc loin de Forteresse de Solitude (ça, c'est de la trad). A propos, j'aime bien le blog du frère de Lethem, premier rappeur blanc, selon la légende, et graffeur mythique de NY.
Vu le début de Matrix, l'autre soir, que j'avais complètement oublié. Au-delà de la tonalité général Gibson meets Dick, c'est vrai qu'il y a pas mal de points communs plus précis avec Les Invisibles. Mais bizarrement, j'ai plus envie de relire Planetary, là, tout de suite.
14:54
2011 s'annonce plus riche en publication pour moi.
Au programme, une nouvelle "Nous finirons bien par tous les avoir" illustrant un dessin de Greg Vezon aux éditions Motamo en début d'année (tout petit tirage, mais bel ouvrage assurément), le premier tome d'une série de bédé, Blackline, aux éditions du Lombard en février, une autre bédé encore secrète (l'adaptation d'un gros best-seller) ainsi qu'un roman jeunesse, James Bond style (mais en fauteuil roulant), aux éditions Rageot. Allison, le roman shoegaze, est encore en lecture un peu partout (priez Baal et Klaatu pour moi) et le recueil de nouvelles pas encore terminé (je suis dessus, je suis dessus, pas taper).