Dans la même collection que ce bouquin sur Loveless, j'avait déjà lu et beaucoup plus apprécié le volume sur Doolittle. Celui-ci n'est pas très bien écrit, avec un auteur qui raconte sa vie et oublie un peu trop son sujet. On apprend pas mal de choses intéressantes sur la façon de travailler du groupe en studio (la moitié des morceaux est en mono, il n'y a pas plusieurs couches de guitares et l'usage du vibrato est essentiel), mais l'essentiel ne me semble qu'être effleuré. L'auteur fait tout de même une compil intéressante des morceaux ou albums proto-loveless dont je me suis inspiré pour créer une playlist spotify. Mon modeste cadeau de noël sonique... Au passage, j'ai découvert Arthur Russel, dont je ne connaissais pas l'existence et dont certains titres sont assez bluffants.
Plusieurs amis m'avaient conseillé de regarder The Man from earth, un petit film indé tourné pour 200 000 dollars et tiré d'un scénar de Jerome Bixby, auteur de nouvelles adaptés pour Twilight Zone et de quelques épisodes de Star Trek (dont un des plus célèbres, Mirror, mirror). Malgré l'impression de théâtre filmé, le film réussit un sacré tour de force. Maintenir l'attention pendant une heure et demi grâce surtout à des dialogues extrêmement travaillés. Là où un épisode de 25 minutes de la Quatrième Dimension a parfois un ventre mou et peine à captiver, le long-métrage, qui repose pourtant sur un argument très SF années 50 digne de la série, ne souffre d'aucune longueur. La réalisation, en revanche, est loin d'être géniale. Le choix d'enfermer tant de personnages dans une si petite pièce et de filmer leurs intervention d'une manière plan-plan n'est pas très heureux. Le côté téléfilm de la mise en scène renforce l'impression de se trouver face à un long épisode de Twilight zone, une petite sucrerie jouant avec délice sur quelques clichés de la SF du vingtième Siècle.
11:06
Il y a un moment fascinant dans le DVD sorti récemment de Nirvana, live at Reading. Au début de Sliver, Cobain chante la première phrase complètement faux. On le voit alors regarder Novoselic d'un air amusé, comme s'il se disait que ça craignait un peu, mais qui finalement, c'était drôle. Puis il continue la chanson en gardant cette rupture de tonalité entre les passages chantés "comme sur le disque" et les "fausses notes" incongrues. Cette scène m'a parut assez révélatrice. On y voit un type se gourer, et pas qu'un peu, puis, passé le moment de stupeur amusée, embrasser ce qui était une erreur pour en faire, peut-être pas un atout, mais au moins en tirer quelque chose de différent, transformer son écart en valeur ajoutée. Je me suis dit, probable psychologie à la petite semaine, que les qualités de la musique de Cobain venaient de là. De ses erreurs et de sa façon de s'en servir. Et j'ai aussi pensé qu'il avait dû plonger trop souvent dans ses erreurs, tout au long de sa vie. Et bizarrement, je n'y vois rien de triste. Au contraire.
Mis à part ça, le concert est vraiment excellent et me fait regretter le volte-face effectué avec Momo alors que nous étions en route pour acheter des places pour la dernière tournée... Et snobs que nous étions, nous prétendions vouloir y aller pour la première partie: les Buzzcocks...
17:47
Virtuosité, perfection, renouveau d'un genre, Let the right one in (Morse, en français) a accumulé les louanges, méritées pour la plupart. Je doutais que l'on puisse parvenir à offrir de nouveau de l'étrangeté avec le thème du vampire, mais la prouesse est bien là, aussi palpable que les mètres de neige entassés à chaque plan de ce suburb de Stockholm où se passe l'action. Le tout culmine dans une scène d'anthologie qui m'a évoqué le deuxième album de Catherine Wheel plutôt que Nevermind et le malaise diffus s'efface dans le plan final, avant de revenir dès que l'on repense au sort du premier accompagnateur d'Eli, image future d'Oskar.
Avant même d'aller voir le monstre de foire Avatar, j'ai l'impression qu'il ne sera pas à la hauteur...
11:10
L'événement de la soirée d'hier était à Pessac et Julien était là. On retiendra surtout de cette reformation que c'est pas beau de vieillir.
J'ai tout de même réussi à gagner aujourd'hui, malgré ma gueule de bois, dans mon entrée en lice au tournoi de tennis de Caudéran. Normalement le rêve s'achève demain, avec le deuxième tour et un adversaire classé.
00:13