lundi, novembre 30, 2009
Même sentiment de légère frustration au concert de The Horrors et devant The Box, le dernier Richard Kelly. Pour le groupe, le passage au live révèle les faiblesses des morceaux et l'artifice de la prod absent, le non charisme des zozos devient difficile à supporter. Quant au film, comment dire. Mêmes défauts qu'avec Southland Tales. Kelly cherche à faire passer son propos dans des sphères qu'il n'a sans doute pas encore les épaules pour arpenter. Le délire à la Body Snatcher ne fonctionne pas du tout et les scènes d'exposition familiale sont un manuel de "ce qu'il ne faut pas faire" en la matière.
A part ça, l'événement de la fin de semaine se prépare gentiment et ce blog pue de plus en plus le formol.
13:13
In the morning I am a recluse, lost in memories Ideal situations and convulsions I'm never in and I can't remember They built portholes for Bono, so he could gaze Out across the bay and sing about mountains Maybe. You are what you own in this land You can be King and it all depends on the view and what you can see And around here nobody tells me what to do anymore
We don't need nobody else We don't need nobody else We don't need nobody else We don't need nobody else
Why say words that I do not mean They only serve to amuse, ridicule and destroy, Hardly ever to teach I hit you for the first time today I didn't mean it It just happened You wouldn't let me go to the phone, You wanted to make love and I did not Now I know the distance between us Christ we weren't even fighting, I was just annoyed Silence and you started to cry, that really hurt You said, yeah and you thought you knew me
We don't need nobody else We don't need nobody else Just you and me Just you and me
Consider this as the wine takes hold And sinks into your veins I try to force it but it's not there Love gives you comfort And comfort makes you dim She's in the kitchen Putting beads in her hair
It all came out tonight The queen of drugs broke down and cried 'Cause she'd been shagging her best friends guy She knew the form, she knew the lie She wasn't shy and she refused to try That's why I'm gazing out of portholes And I'm wondering why
We don't need nobody else We don't need nobody else Just you and me
17:15
Le meilleur documentaire sur Philip K. Dick est dispo sur la toile ici. Certains d'entre vous se reconnaissent-ils dans le public de Metz? Je viens de finir la bio d'une de ses femmes, Anne. On en reparle bientôt, sur un autre support.
16:10
Je ne sais pas si c'est la pose, le manque d'audace, le trop plein de sérieux qui manque à la majorité de la bédé grand public actuelle, mais je n'avais pas pris autant le plein de sense of wonder depuis des année qu'hier soir en lisant l'Action Comics n° 242 de juillet 1958, dans lequel Otto Binder et Al Plastino racontent une aventure appelée The Super-duel in Space. Superman y rencontre pour la première fois Brainiac (avec un singe sur l'épaule, ce qui m'évoque des développement très Burroughiens) qui miniaturise des villes à tout va. Première apparition du méchant vert, donc, mais aussi de Kandor, la ville en bouteille Kryptonienne. Il y a plus d'idée et d'audace dans une planche de cette histoire que dans les dix dernières années des comic-books DC et Marvel, à de rares exceptions près (et à mes yeux la plupart des exceptions sont dues à Morrison. Et j'ajoute que cela n'est pas vrai pour les autres éditeurs dont les créateurs font souvent preuve de plus d'imagination, moins engoncés peut-être dans des années de continuité).
Les Beaux gosses, le film de Riad Sattouf, garde bien l'esprit de ses bandes sur les collégiens. Ca faisait longtemps que je n'avais pas autant ri devant un film.
Une interview où l'on peut entendre ma voix fatiguée ici.
11:13
Quelques jours à St Sebastian et Bilbao. Bière pas chère, pintxos succulents, pluie et une grosse claque: le musée Guggenheim. Exposition principale Frank Lloyd Wright. Fabuleusement fabuleux. En annexe, un retour sur des vidéos de la collection du musée dont certaines étaient des tours de forces (Ryan Trecartin ou la Doppelganger Trilogy (La trilogie Doppelgänger, 2001-04), de Slater Bradley) et des peintures cubistes, impressionnistes surréalistes etc. Pas loin du syndrome de Stendhal devant des Picasso ou des Fernand Léger, le Gino. Le grand moment synchronique du séjour reste d'être tombé sur deux de nos meilleurs amis au détour d'une ruelle du casco viejo, en route pour l'apéro. Deux soirées se sont donc ainsi terminées dans un rade rock décoré de cases de comics agrandies à débattre de la vie et à jouer au flipper comme des minots de 15 ans. Aujourd'hui, dur retour à la réalité. Déjà tombé plusieurs planches. Le boulot avec Hervé avance bien. Les planches de Pasquale sont superbes. L'album s'annonce bon.
14:04
Ado, j'aimais bien Antoine de Caunes. Il faisait des trucs marrants à la télé et présentait la meilleure émission musicale, Rapido. Il avait l'air cool, intelligent et sympathique. Avec le temps, je commence à penser que sa "carrière" ne doit qu'à ses origines familiales et à ses relations avec les bonnes personnes. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il s'agit d'un imposteur, mais son manque de talent évident dans nombre de domaines prouve qu'il n'en est pas loin. En plus d'être mauvais acteur et le moins drôle du duo qu'il formait avec José Garcia, De Caunes est un piètre réalisateur. Son film sur Coluche que j'ai vu hier en est un bon exemple. Malgré les moumoutes, les voitures vintages et les imitations de personnages plus ou moins connus (reconnaître Reiser avant de voir ses dessins restait compliqué), le film est raté de A à Z. Il faut bien avouer qu'avec un sujet pareil, difficile de passionner les foules. Le pseudo suspense sur la candidature de l'humoriste aux élections n'est pas vraiment digne des Trois Jours du Condor ou de Marathon Man (d'où d'ailleurs l'absence du moindre dentiste). Le côté vie privée du personnage n'est pas exploité à fond, le réalisateur hésitant entre plusieurs optiques pour finir par n'en choisir aucune. Un véritable biopic à la Man on the moon, pour boursoufflé qu'il aurait été, aurait sans doute bien plus fonctionné tant les années 80 de carton-pâte et certaines scènes (le manager qui fait voler la poudre) semblent trop réductrices.
J'ai fini la soirée en lisant le American Splendor paru chez Ca et là. J'ai trouvé ça vraiment excellent et j'ai repensé à Fred J. qui m'a parlé de Carver ce week-end. Ca peut sembler peut-être illogique, mais non en fait.
Rien à voir, mais demain, l'excellent Pat Marcel dédicace à 16h chez Mollat. Voici la présentation qu'a fait Loïc de l'événement.
Patrick Marcel ne se contente pas d'être un excellent traducteur d'auteurs de l'envergure de Mary Gentle ou Neil Gaiman, c'est aussi un érudit de l'entertainment de l'Imaginaire. Livres, séries télé, comics, BD, films, Patrick Marcel est un puits de science qui restitue son savoir avec un bonheur et une bonne humeur communicatifs. Ne le ratez donc pas à son passage à la librairie pour la dédicace de ses Nombreuses Vies de Cthulhu qu'il a publié en septembre aux Moutons Electriques.
J'ai encore des choses à débriefer des Utopiales. Il faut notamment que je parle du concept dont m'a parlé Hal Duncan. En attendant, allez donc écouter Etienne parler de Fantomas. Il est né pour la radio...
11:42
Les Utopiales, donc. Intense. Des amis, de la bière, des nouvelles connaissances, des branlées au billard et le plaisir de retrouver tous ces gens que je ne vois pas assez souvent.
En rentrant, je découvre cet article de Fabrice, qui rebondit sur des propos que j'ai pu entendre à des comptoirs ou des tables giraféennes. Le seul truc qui me dérange dans ce texte vient de la roublardise de Fabrice qui évite soigneusement de mentionner le mot fantasy. Qu'il n'ait jamais écrit de pure SF me paraît évident. Mais j'aurais pu signer son deuxième paragraphe en changeant seulement quelques mots. Remplacer Heinlein par Tolkien, par exemple. Ce que je veux dire par là, c'est que peu importe l'endroit d'où l'on vient précisément, on habite le même pays mental, le même ideaspace (j'ai soigneusement évité le mot imaginaire ici). La destination est différente pour chaque auteur, mais la base qu'elle utilise, des vaisseaux spatiaux ou des épées et des mages est la même: elle décalamine les neurones, ouvre des possibilités, transforme les enfants mal dans leur peau en monstre d'imagination et de délires. Je suis assez d'accord sur la conclusion de Fabrice (et son paragraphe d'ouverture fait vraiment du bien à entendre), mais j'espère que tout ça n'est pas trop pris au sérieux, ni par lui, ni par les lecteurs. Il y a dix ans l'anthologiste dont il est ici question, Serge Lehman, sortait une antho avec les mots sense of wonder, rêve et aventure en bandoulière. Le steampunk français, ses références et ses courses-poursuites, explosait. Encore quinze ans plus tôt, le groupe Limite cherchait et expérimentait. Ce retour au style, à l'écriture est évidemment cyclique. Dans dix ans, on se repétera la gueule dans l'espace. Il n'y a pas de progrès, mais des vagues. N'allez pas croire par là que je préfère un camp ou l'autre. Je suis le genre de mec qui peut, dans une même soirée, lire Pierre Michon et un recueil de Superman des années 50. Mais j'aime bien me poser sur une plage et regarder les déferlantes...
19:08