lundi, avril 27, 2009
L'appel a été relayé partout et notamment en page d'accueil de Libé, mais c'est aussi là.
Mis en parallèle avec les propos d'Attali (vraiment pas cons pour une fois), ça donne une autre image que celle que les médias officiels balancent à coup de vol, piratage, mort de la création etc...
18:22
Un matin sur deux, dans le bus, j'ai l'honneur de me retrouver avec le branque de la place Nansouty. Un type qui a du avoir un traumatisme cranien et qui parle tout seul, très énervé, en pestant sur l'état de la France et des gens qui l'entourent. Et bien ce matin, il souriait. Si c'est pas un signe annonciateur de la fin du monde, ça.
11:15
Mes ballades du moment vont du western spaghetti au blues du delta (tiens, une idée me vient à l'instant, pourquoi ne pas faire un western qui se passe dans le Mississippi avec des bluesmen?). En mélangeant la biographie de tous les personnages que Meteor Slim croise au cours de sa vie d'errance musicale, Duchazeau parvient à créer, notamment grâce à ses décors au trait gras, une évocation fantomatique d'une époque et d'un lieu qui étaient sans doute fort différents de la façon dont nous, européens du 21ème Siècle, la rêvons. Outre l'aspect immersif, la documentation sans faille et l'amour palpable de l'auteur pour son sujet, l'album pêche notamment dans sa narration. Les longs passages musicaux ne fonctionnent en bédé que si le lecteur connaît les véritables chansons. L'effet est alors agréable, mais le coup est risqué. D'autre part, le côté compilation de rencontres semble se faire au détriment de la biographie du personnage imaginaire qui donne son nom au titre. Quelques scènes sentent l'herbe sèche et la chaleur des studios d'enregistrement fait transpirer, mais sur la longueur la grosse faiblesse rythmique (la longueur est aussi sa qualité, mais la vie de Slim semble être traitée par-dessus la jambe) de l'album fait manquer la cible à ce pavé qui promettait bien plus que ce qu'il n'est. La grande fiction sur le blues du delta n'est pas encore là. Poursuivant ma quête, je m'attaque bientôt à Crossroads, un vieux Walter Hill où le jeune de Karaté Kid part à la recherche d'un enregistrement mythique de Robert Johnson. Même pas peur...
17:57
Petit week-end que l'on pourrait qualifier de Jean-Pierre Perniesque, dans les bastides de la vallée du dropt et de la Dordogne. Loin des écrans, des téléphones, des tramways... et du soleil.
C'est sans doute la première fois que je lis une pièce de théâtre contemporain (outre les Ionesco datant du lycée), mais pour lire du David Mamet, je suis prêt à ne pas faire le bégueule sur le genre. Malgré quelques tirades impeccables et une bonne dynamique, je reste un peu sur ma faim. Sans doute parce que le théâtre, ça se regarde et ça s'écoute plus que ça se lit. Et comme il y a une adaptation ciné de la pièce avec de bons acteurs, je vais tester la bête en images qui bougent. Les thématiques générales de la pièce résonnent tout de même bien, surtout en ces temps de haine et de patrons séquestrés. Et le portrait des requins vendeurs est une bonne métaphore de l'humanité. De la tragédie avec le dieu dollar.
10:30
Décidément, mon supermarché est celui des écrivains. Après y avoir croisé Francis Valéry, y'a un bail, je viens de voir Jean Vautrin en train de pousser son caddie ce matin...
12:05
Au retour d'Angoulème, après un bon contact là-bas avec un éditeur, j'envoie un projet de one-shot concocté avec un ami dessinateur. Le projet plait, il est accepté. On nous dit qu'on nous fera un proposition de contrat bientôt. Longtemps après, la proposition tombe: 80 euros la planche. Attention, pas 80 euros la planche pour moi tout seul, non, non, pour tout le monde, scénariste, dessinateur et coloriste. Incroyable. Pour les non-initiés, sachez que je touche plus, moi tout seul, chez un autre éditeur et que l'enveloppe globale chez un gros éditeur commence à 250 euros. En étant payé ce prix là, on ne peut même pas demander en conscience à un coloriste de travailler avec nous. 80 euros, c'est le prix qu'il devrait recevoir seul (et encore, c'est pas cher) pour son travail. Bref, malgré l'envie de publier le one-shot, nous expliquons à l'éditeur (qui est en fond, pas de problème, ce ne sont pas quatre mecs dans un garage, mais une grosse boîte) que la bédé n'est pas notre hobby, mais notre métier, et que nous aimerions être payé non pas grassement, mais honnêtement. Suite à notre mail, la réponse vient de tomber: impossible pour eux de nous faire une proposition plus haute. On se demande bien comment il vont bien pouvoir publier ce genre de projets s'ils font toujours ce genre de proposition. Alors on fait quoi? On tient bon au risque de ne pas publier notre projet (qui nous tient extrêmement à coeur et qui a été refusé chez d'autres éditeurs) ou nous acceptons de bosser pour des clopinettes? Nous avons choisi la première solution. C'est juste une question de principe, de ne pas se faire avoir alors que nous aurions pu travailler dans des conditions normales sur ce projet. Une question de respect aussi, à mes yeux. Respect de moi-même et manque de respect de la part de ceux qui font cette proposition. C'est aussi une question de qualité. A ce prix, et étant données nos autres activités, on risque de bâcler le travail, parce qu'il faut bien bouffer et les trucs qui payent correctement passent toujours avant. Et cet album nous tient trop à coeur pour qu'on le fasse, le couteau sous la gorge, par-dessus la jambe. Ces pratiques sont assez courantes apparemment. Je regretterais que le projet ne voit pas le jour, mais pas qu'il soit créé et publié dans ces conditions...
13:53
David C. a dégotté une pépite. Feist qui compte jusqu'à 4 dans la rue Sesame. J'ai sans doute appris à compter avec cette émission. Et tout ça me fait penser qu'il n'y a pas d'équivalent en français de l'alphabet de They Might Be Giants et que c'est con. Qui s'y colle?
Petite mine d'info sur un sujet qui me passionne toujours autant et que j'ai abordé par la bande dans une nouvelle qui paraîtra un jour, mais sur lequel je reviendrais forcément. Bref, livre mince, mais touffu, ultra documenté notamment avec des témoignages inédits à la fois très factuel, mais très évocateur. Si je compte écrire sérieusement là-dessus, je vais devoir tout de même faire le voyage le long du Mississipi.
10:07
Mis à part les Leone, Le Grand Silence et Mon Nom est personne, je n'ai jamais vu d'autres westerns spaghettis. Et c'est donc dans le but de combler mes lacunes que j'ai regardé Django. Excellent. On voit sans problème ce que Tarantino et d'autres ont piqué à Corbucci. Et le plan final est certainement un des plus beaux derniers plans que j'ai jamais vu (avec celui de Monstres et Cie d'ailleurs...).
11:52
C'est peut-être parce que j'en ai parlé aujourd'hui et que je le joue à ma fille, mais je suis plutôt d'humeur Vapour Trail là, tout de suite. Brixton academy 92? Right away, sir.
Pour les fans de Saves the day, et je sais qu'il y en a qui me lisent, voici le nouveau projet de deux des membres du groupe, Two tongues. C'est bien meilleur que les deux derniers disques de Saves the day. J'aime particulièrement la façon dont les deux voix se répondent.