samedi, janvier 31, 2009
Une seule journée à Angoulême, c'est vraiment trop court pour faire ne serait-ce que la moitié des choses qu'on avait prévu. J'ai donc revu des potes, surtout, et rencontré mes éditeurs actuels (des noms bientôt, les contrats arrivent) et, je l'espère, des futurs. Sinon, pas une minute à moi pour flâner et acheter des bédés. Chose notable, pour une fois, il ne faisait pas moins quinze.
Lu Pandemonium de Daryl Gregory. Comme l'avait dit AFR, mais pas en ces termes, c'est vraiment un putain de bon bouquin. Impressionnant, même, pour un premier roman. Le gars a réussi à intégrer toutes ses obsessions sans pondre un patchwork dégoulinant. Le concept général est dans l'air du temps (psychosphère, ideaspace, you name it), mais traité de façon personnelle et avec un ton à la fois nostalgique et contemporain qui donne une voix au bouquin. Je souhaite bon courage au traducteur français, si le roman doit être publié ici un jour, pour traduire l'extrait de l'épisode de comic-books danslivre, dans lequel tous les dialogues sont des palindromes...
14:30
Tombé sur un docu formidable ce matin sur Arte, à propos de Barney Willen, dont j'ignorais l'existence, aussi surprenant que cela puisse paraître. Un artiste vraiment formidable et à la trajectoire si incroyable que j'ai cru un moment que le docu était un de ces docus bidons à la mode en ce moment. Justement, je dois regarder Les Liaisons dangereuses de Vadim...
2009, année de la loose? Je n'ai pas été retenu par le Raymond Domenech de la SF pour la coupe du monde 2010. J'étais un peu comme ces mecs qui font le stage de Tignes puis repartent en hélicoptère au dernier moment, penauds, et en espérant secrètement que le mec qui leur a piqué la place se blesse au premier match. Bref, apparemment j'étais pas loin, mais d'autres était meilleurs que moi à mon poste. Ceci dit, le Lehman, c'est pas Raymond, il te signifie pas que t'es viré par texto. Sa lettre de refus était une des plus formidables que j'ai jamais reçue et j'en ai pourtant reçues des tas. Plus de points positifs que négatifs et des encouragements doublés d'une explication tout à pertinente et recevable pour le refus. Grand Seigneur.
12:55
Les météorologues sont des comiques. La tempête qui nous tombe sur la gueule s'appelle Klauss. Comme le père Noël. Et comme Barbie. Les poubelles volent devant chez moi, la cheminée du voisin d'en face est tombée et le palmier penche dangereusement. Ca tabasse.
09:46
Faut que je me casse à Salles bosser avec des collégiens, mais je passe juste dire que Garth Ennis ne cesse de me bluffer par le haut niveau de son boulot. Je viens de lire le deuxième tome de The Boys et le dernier Punisher et, merde quoi, c'est sans doute un des tous meilleurs scénaristes de comic-books de ces vingt dernières années. Le monologue de Frank Castle sur un champ de tir est un modèle du genre. Et quelle régularité. Pas trop de baisses de régimes dans son travail depuis Punisher même s'il ne bosse pas toujours sur du creator owned. C'est pas Milligan, quoi.
13:51
Traducteur de plusieurs ouvrages de Dan Simmons - de L'ECHIQUIER DU MAL (Denoël, 1992) à TERREUR Robert Laffont, 2008) -, je tenais depuis 2004 une rubrique régulière sur son site web.
Ces derniers temps, j'ai été troublé, révolté et même écouré par les propos des intervenants du forum de ce site, voire de l'auteur lui-même, qui déversaient des flots de haine contre les démocrates, les Arabes, les homosexuels, les écologistes, et cætera.
C'est le 11 janvier dernier qu'est arrivée la goutte d'eau qui a fait déborder le vase : Dan Simmons a encouragé un internaute à dénoncer au FBI une jeune Palestinienne étudiant aux Etats-Unis, qui lui avait confié sa colère devant le massacre de Gaza et son désir de vengeance.
Simmons allait jusqu'à donner le lien du site à contacter pour une dénonciation, ainsi que plusieurs numéros de téléphone, concluant son message par la phrase suivante : « En fait, inutile de les contacter, je l'ai déjà fait (je suppose que son prénom n'est pas celui que vous donnez, mais vous pourrez discuter de cela avec les agents fédéraux qui vont vous rendre visite). »
Le même jour, je lui ai signifié ma décision de cesser toute collaboration avec son site. Il en a pris acte, maintenant son appel à la délation (sa justification tenait en une date, celle du 11 septembre) et concluant - à tort - que j'éprouvais « du mépris » pour son site web, pour sa position et pour lui-même, mais aussi pour son ouvre. En conséquence, me dit-il, il a décidé non seulement de faire effacer de son site web toutes les chroniques que j'avais rédigées - à ce jour (21/1/2009), cela n'est pas encore fait, la gestionnaire dudit site étant en vacances -, mais il en a en outre « contacté Danny Baror, [son] agent littéraire pour l'étranger, et lui [a] demandé de s'assurer (par contrat) que [je] ne [serais] plus jamais en position de traduire DROOD [son dernier roman], ni toute nouvelle ouvre de fiction signée Dan Simmons. »
S'il m'avait demandé de ne plus le traduire, vu la rupture de notre relation de confiance, je l'aurais accepté. Il a choisi de m'imposer sa volonté - une frappe préventive, doublée d'une riposte disproportionnée, ce qui est parfaitement cohérent avec sa posture idéologique. Après avoir informé les éditeurs pour lesquels j'ai récemment traduit ses romans - et que je remercie pour leur soutien -, j'ai décidé de rendre public cet incident, afin que ma position soit claire.
Jean-Daniel Brèque
« C'est chose rare qu'un auteur cherche à se faire plus petit que son ouvre. » Antoine Blondin
Galactica a repris, donc. Avec des révélations inattendues sans l'être (il y a deux saisons, on aurait trouvé l'identité du dernier Cylon si convenue) et des scènes assez poignantes. Y'a pas à dire. Ca continue de fonctionner.
Ha, et si vous avez envie de me faire un cadeau, je veux dire, une envie irréprésible de dépenser de l'argent pour faire mon bonheur, j'avoue que je ne cracherais pas sur ces motivational posters...
17:36
Pendant la maigre pause de noël, j'ai également regardé le dernier documentaire sur Joy Division. Des témoignages plutôt intéressants qui cernent bien les caractères (Hooky est un branleur, Sumner une sorte d'illuminé sympathique), mais dont l'optique à la gloire de la Manchester moderne et rutilante pue la réécriture de l'histoire. Dommage que ce point de vue plaquée sur l'histoire du groupe vienne faire un peu d'ombre à l'essentiel. Reste une histoire moderne aux allures de drames ou de mythes. Le rock'n roll est toujours plus fort lorsqu'il est tragique...
17:27
Bon, on pisse sur les suites d'accord à la con, ok. Mais la pop offre pourtant des suites d'accords qui, même sans mélodie, restent fascinante par: - leur simplicité - ou au contraire les chemins détournées par lesquelles elles nous entraînent ailleurs.
Deux exemples dans le genre que j'affectionne:
Et Half mind écoutable ici, par un ersatz de Thompson.
D'autres me reviendront au fur et à mesure, là, j'ai pas trop cherché.
J'attends les vôtres. Filez les liens, je les posterai ici...
17:04
Mon top 10 album est ici, sur le site d'indiepoprock. On voit tout de suite, en comparant avec ceux des autres chroniqueurs, que je suis totalement déconnecté des disques à la mode et des goûts des autres critiques. Je déteste Portishead, les derniers Notwist, Walkmen et Sigur Ros m'ont laissé de marbre et je n'ai même pas écouté le dernier Mudhoney (je le regrette d'ailleurs, faut que je rattrape ça). Bref. J'y suis plus. Mais je regrette tout de même fortement que beaucoup de gens soient passé à côté du disque des Young Knives, le meilleur album de rock anglais sorti depuis belle lurette.
Et je n'ai même pas eu le temps de faire la fameuse compil de l'année avec l'ami Toto. Haaa, faites des gosses...
10:40
Mon sevrage du réseau s'est déroulé à merveille. Sans aucun manque. Etonnant. Et c'était tellement reposant que je continue un peu. Bon, reposant, tout ne l'a pas été. J'entame l'année crevé, fatigué par tout ce qui s'est passé et tout ce qui est à venir. Et cet hiver... Déprimant. Bref, pendant ma pause bloggesque, j'ai tout de même:
- mangé là. - joué à Mario Kart. - regardé True Blood jusqu'à l'épisode 7 (et c'est bien). - regardé La nuit nous appartient (et bof, comme tous les films de James Gray, j'ai trouvé celui-ci très bien "exécuté", mais sans saveur, fade, du genre tout ça pour quoi? Le gars n'a visiblement rien à raconter.) - Rédigé un bout de préface pour la réédition de Kraven chez Mnémos - Beaucoup traduit. - Entamé la bio de Shakespeare par Peter Ackroyd et Pandemonium de Daryl Gregory. - Achevé la Chronologie de l'oeuvre de Franquin. - Visité des maisons. - Rigolé avec ma fille et sa mère. Etc...
19:52
JD Morvan a envoyé ses vœux à ses potes en joignant une photo vue de son balcon et en demandant la même chose en retour. Le résultat est dépaysant...
14:31