lundi, septembre 29, 2008
Vous imaginez sans doute que c'est un peu la folie pour moi en ce moment. Je passe mes journées à la maternité et je n'ai donc matériellement pas le temps de répondre à tous les messages de félicitations reçus ces dernières quarante-huit heures. Je lance donc ici un merci collectif pour tous vos appels téléphoniques (je n'ai pas pu répondre à tous), sms, mails et autres commentaires. Merci donc d'accueillir aussi chaudement Iris. Toutes ces petites marques d'affection nous vont (ma brune et moi) droit au coeur...
08:55
Tout à l'heure, j'ai regardé la traversée à la manche de l'homme-oiseau, un suisse du nom de Gilles Rossy, aussi appelé Jet-Man. Ouais, ok. Mais je préférais les jet-pack des pulps. Et où était le blouson en cuir et le sosie de Bettie Page? Rocketeer n'est plus ce qu'il était.
Mater des navets, c'est un peu comme jeter un oeil sur un accident de la route que tu croises en voiture, c'est pas bien, mais on ne peut pas s'en empêcher. J'ai beaucoup pensé à Alan Moore en regardant Jumper. Il a dit un jour qu'il aimait bien regarder ou lire des oeuvres nulles car il s'essaye alors à trouver comment elles auraient pu être bonnes. Jumper part d'une bonne idée, mais le traitement est raté du début à la fin. Quelques erreurs évitables et quelques idées un peu originales auraient pu sauver le film, mais en l'état, c'est une belle merde. Ce qui me fascine avec Stallone et ses deux derniers films, c'est de me demander s'il se fout de la gueule des gens ou s'il possède vraiment cette sincérité naïve, cette épure qui fait du dernier Rocky et du Rambo que je viens de voir des films aussi simples et efficaces. Après le quasi-remake de Rocky, le Rambo est une pur film de guerre et de charcle avec un scénar prétexte, mais une maestria évidente dans la mise en scène des bastons (la dernière du film est un modèle de gestion de l'espace). Hulk est un aimable divertissement hollywoodien bas du front rempli de clichés. Aussitôt vu, aussitôt oublié. Le Dernier roi d'Ecosse est étrange: je ne suis jamais arrivé à me dire qu'il s'agisssait de personnes réelles, sans doute à cause d'un traitement qui se voulait documentaire dans sa mise en scène, mais assez cliché dans ses péripéties.
Terminé Lint de Steve Aylett dont je parlais récemment. Il s'agit de la fausse bio de Jeff Lint, un auteur de SF plus que déjanté, sorte de croisement entre Dick, Thompson et les plus fêlés des auteurs de pulps. C'est drôle, bien écrit, mais ça laisse une impression d'amusement stérile, de coup d'épate virtuose, mais sans aucun fond. Il faut que je lise d'autres bouquins de Steve Aylett pour savoir si ce type a vraiment quelque chose à raconter.
True Blood, la nouvelle série du créateur de Six Feet Under, malgré une bande annonce pourrie est un show plus qu'agréable. Ambiance bien rendue, persos clichés mais vivants et dialogues excellents. Après deux épisodes, j'avous que je suis hooké...
16:19
C'est marrant comment la plupart des mangakas mettent en scène de la même manière des choses totalement différentes. Par exemple, en lisant Me and the devil blues, variation anecdotique, mais bien foutue sur la vie de Robert Johnson, j'ai découvert des pages où le musicien joue du blues dans lesquelles, le dessinateur, pour montrer son génie et sa virtuosité le met en scène comme il pourrait le faire d'un kamehameha dans Dragon Ball ou d'un dunk dans une manga de basket. Avec pêche, force, du "dans ta face". D'aucuns pourraient dire que c'est un défaut, un manque d'originalité des mangas, je trouve au contraire que cette manière de tout oser, d'y aller à fond, sans se poser de questions est la chose la plus salutaire qui soit arrivée à la bédé depuis Metal Hurlant. Les gamins qui ont grandis en lisant des mangas et qui commencent juste à être en âge de faire de la bédé vont certainement oser des choses démentes. Mais seuls les réussiront ceux qui n'auront pas lu que des mangas, il me semble...
En réécoutant Pornography de Cure, j'ai eu un flash. Robert Smith ne refera de la musique intéressante que lorsqu'il prendra conscience qu'il est vieux, chauve, gros, mortel et que ses bagnoles de luxe ne sont qu'une façade à sa décadence. Mais lorsqu'on vit, comme lui, dans une bulle focalisée sur le culte de sa propre personne, c'est probablement difficile. Dommage.
16:15
Vu Crimes à Oxford. Sympathique film d'enquête à twist qui cherche à mettre en scène les mathématiques, tentative aussi vaine et ratée que le sera probablement l'adaptation de La Conspiration des Ténèbres lorsqu'elle verra le jour (tout finit par arriver à Hollywood).
Sinon je lis ça et tout un tas d'autres choses en écoutant j'écoute toute sorte de musique (Bud Powell right now par exemple), l'esprit (à peu près) en paix.
Les vacances ont démarré samedi soir par une expérience nouvelle: un match de hockey. Les Boxers de Bordeaux affrontaient les Castors d'Avignons. Les Boxers ont gagné 7 à 1. Je dois avouer que même en ne comprenant rien aux règles, le côté inédit et dépaysant de la chose m'a bien plu. Accent québécois et musique de merde alternent avec gros tampons et jolis buts (que l'on voit bien mieux qu'à la téloche). A recommencer.
10:52
Inespérées, mais bel et bien arrivées : les vacances. Au programme: écrire, lire, jouer à la console et faire de la musique... Les projets bédés ne s'arrêtent pas, eux, je vais donc continuer à bosser un minimum, parce qu'il le faut bien (et puis que la bédé, c'est pas du boulot, c'est un rêve de gosse).
12:17
Tiens, j'y pense, malgré l'extraction de deux dents de sagesse, je n'ai pas perçu la réalité différemment, je n'ai pas eu l'impression de vivre à Rome et d'être possédé par une autre personne. Peut-être parce qu'aucune fille au pendentif en forme de poisson n'est venue me livrer des médocs.
Merde... J'aurais pu être moi aussi le héros d'une bédé de Crumb. Je ne m'approcherai jamais plus aussi près de la célébrité, je pense...
Sinon, j'en ai déjà parlé des milliards de fois, mais j'insiste et je réitère:
Une réédition d'American Flagg vient de sortir en hardcover (mais en format comics, malheureusement, je garde précieusement mes graphic novels de chez First) avec une préface de Chabon et une histoire inédite. Je l'ai reçu et je vais certainement le relire pour la millième fois bientôt.
Ce qu'il y a d'étrange avec ce blog, c'est que la fréquentation ne baisse pas lorsque je n'écris pas. A croire que chaque jour des personnes différentes font un tour par ici ou que mes lecteurs ne se servent pas de fil RSS et viennent vérifier tous les jours si je n'ai pas lâché trois mots.
Plus d'une semaine sans bafouille, donc, parce que je me suis fait arracher deux dents de sagesse, moments inoubliables. Les jours qui ont suivis j'ai bataillé entre la douleur dans les gencives et l'oreille, les malaises dus à un anti-douleur probablement expérimental et cette sensation d'être en éponge (mais pas de vivre sous l'eau). Bref, c'est pas encore le top, mais ça va mieux. Et tant mieux puisque l'accélérateur de particules du CERN n'a pas fait imploser le monde. Ce monde-ci en tout cas. Celui dans lequel je n'ai pas mal aux dents a sans doute été avalé par un trou noir.
14:56
Enfin vu Autour de Minuit. Compil d'anecdotes mises bout à bout et que l'on a impression d'avoir déjà lues cent fois. Reste les morceaux musicaux, d'une grande valeur.