lundi, avril 30, 2007
Le film Miami Vice ressemble à une version transposée en Floride et au vingt-et-unième Siècle de To Live and Die in LA, le chef d'oeuvre de Friedkin. L'esthétique eighties est remplacée par du mauvais goût des années 2000 et Mann maîtrise parfaitement les codes de sa défunte série. Il joue sur l'image rémanente des Crockett et Tubbs d'antan pour s'amuser avec le spectateur. Il se permet ainsi de ne pas nous présenter les personnages, on les connaît déjà, et de proposer un épisode boursouflé de son show. Et ça marche.
La réalisation a changée: on est passé de l'esthétique MTV des débuts, cadre soigné et symétrie à la gomme sur de l'azur artificiel, à celle de la real TV d'aujourd'hui où nous suivons les combats caméra à l'épaule comme le ferait un camérament collé au cul de Paris Hilton ou de Hulk Hogan (oui, il y a une émission avec le grandmaster du catch, je vous la conseille). Le script tient la route et le casting fonctionne. On est pas dans le polar ultime à la Friedkin, mais la transposition, que l'on aurait pu croire hasardeuse, est efficace. En bonus, deux morceaux de Mogwaï parsèment le film. Sauras-tu les reconnaître?
Un petit webzine gratos de qualité: FLURB. Je conseille l'interview d'R.U. Sirius.
« Tout le monde sait que les RTT ne servent à rien, si l’on a pas assez d’argent pour emmener ses enfants en vacances ! »
Nicolas Sarkozy
« Non, pauvre con. Tout le monde sait que les enfants sont heureux d’avoir leur papa quelques heures de plus avec eux à la maison ! »
Je pars pas souvent en vacances. Presque jamais en fait. Des week-ends par-ci par-là, mais pas d'escapades longues et lointaines. Cette année pourtant, je vais m'éloigner un peu du pays.
Et louper les concerts de Frank Black (peu importe, je l'ai vu des milliers de fois) et de Brian Wilson (celui-ci par contre, je ne sais pas si j'aurais l'occasion de le revoir un jour). Bref, ce n'est guère important. C'est juste que cette synchronicité étrange m'interroge toujours. Avant de partir, je vais tout de même assister aux gigs de Kaiser Chiefs et de Maximo Park. Déjà pas mal.
La femme de Bond vient juste de mourir, tiens. Je suis au premier janvier 1962. Ca avance.
17:48
J'aime beaucoup cette chanson (pas le clip amateur, mais bon) et notamment les "p" qui claquent dans le micro. Ca apporte un petit côté brut de décoffrage pas désagréable.
J'ai un côté misanthrope. Ouais, souvent, je hais les gens. Hier soir, par exemple, je me suis soudain mis à détester le tiers de votants qui sont assez bêtes pour croire ce que raconte "talonettes". Ce n'est pas une question d'inculture (non, j'aurais plutôt tendance à être compréhensif avec ça, moi-même...), mais de stupidité. Et je n'aime pas m'apercevoir que mes compatriotes ont vraiment du mal à se servir de leur cerveau. Vous allez me dire : "ouais, dire qu'on aime pas les gens, c'est pas un comportement de gauche." J'en suis bien conscient. Et je m'en fous, figurez-vous.
Le score de Le Pen en a réjoui certains. Pas moi. Ses voix se sont juste déplacés vers quelqu'un qui, lui, peut gouverner.
Ce qui se passe est très, très angoissant.
Hier, Nicolas S. a dit qu'il serait "Le président de la France qui souffre".
Sur son site, Ugo Bellagamba reprend ses carnets et annonce:
Je sors donc l'artillerie lourde : http://nyons2008.blogspot.com/ Voilà, je n'en avais pas encore parlé ici tout simplement parce, soyons clairs, je n'avais parlé de rien depuis des mois. Je me suis donc lancé, le coeur et l'esprit réunis dans une belle unanimité, dans l'organisation de la convention nationale de science-fiction de 2008 qui aura lieu à Nyons, en Drôme provençale, un lieu qui m'est cher à plus d'un titre. Tous les détails se trouvent à une portée de clic, n'hésitez pas à aller les pêcher, à la mouche ou comme bon vous semblera. Pourquoi ? me demanderez-vous. Ou, pour faire moins neutre (à vous d'employer le ton juste), : "mais, pourquoi diable se foutre ça sur le dos ? Tu cherches des excuses pour ne pas écrire Tancrède, c'est ça ? Tu crois pas que tu ferais mieux de bosser ton agrégation ? Tu penses vraiment que c'est le bon moment ? Non, tu déconnes, hein ?". Bref, la réponse est, de mon point de vue, évidente. Parce que. Parce que c'est ce qu'il faut faire et qu'il faut quelqu'un pour le faire. Parce que c'est encore une manière de rendre ce que l'on m'a donné. Parce que c'est faire avancer la famille de l'Imaginaire. Parce que c'est un nouveau défi. Parce qu'on va s'éclater pendant quatre jours. Bref, parce que.
Je fais souvent fonctionner le shuffle de Winamp et tombe parfois sur des morceaux oubliés ou des génies méconnus. Martin Hannett fait partie de ceux-là. Ses productions ont ce son cristalin et cette inventivité qui ne ressemble qu'à lui. Le bruit de verre brisé (ce n'est pas ça, mais ça m'y fait penser) sur Night Shift du groupe belge The Names est magnifique. Tout Hannett est dans ce morceau, de la basse bien ronde et carton à la fois, à la caisse claire qui tape en passant par la nappe de synthé angoissante.
La revue Marianne a sorti, ce week-end, le portrait d'un fou furieux et ils ne sont pas les seuls, à une semaine du vote, à y aller de leur avertissement. Alors, oui l'homme fait peur. Mais on le savait depuis longtemps. Et sortir ce genre de papier maintenant, c'est sans doute trop tard. Face à l'imminence du danger, il ne sert plus à rien de décrire la folie d'un ministre dont l'incompétence et l'attrait du pouvoir maladif sont exposés depuis des années. Qui peut prétendre ignorer que tous ces actes publics ne visent qu'un seul objectif? La présidence est pour lui le but à atteindre depuis si longtemps et si ouvertement que croire qu'il se soucie du reste est faire preuve d'une stupidité crasse. Ceux qui votent pour lui ont choisis de croire à des fariboles ou sont trop bêtes pour percevoir sa vraie nature. J'ai du mal à me rendre compte tant le monde dans lequel vivent ces gens (horizon premier: TF1) est éloigné du mien. On ne combat pas la connerie ambiante avec des articles alamartistes de la dernière chance. Marianne et les autres prêchent des convaincus. Le danger est réel. Nous le savions. L'alternative est quasi-inexistante et fait si peu rêver. Et c'est peut-être ça qui fait le plus mal.
Je vais encore voter contre. Et ce n'est pas prêt de changer.
19:46
Hier j'étais dans un des 10 meilleurs lycées public de France. Et ça se voyait. Toutes les classes étaient intéressées, vivantes, chaleureuses et sympathiques. En plus, les profs étaient de bonne compagnie et le restaurant d'application super bon. Si on me réinvite, je reviendrais.
Ce matin, la nièce arrive par le train. Sur le quai de la gare, je croise Gérard Schivardi en train de fumer une tige. Le petit candidat se déplace en TER et pas en jet privé ou en caisse avec chauffeur. Rien d'étonnant, en fait. Juste étrange.
10:36
"J'inclinerais à penser qu'on naît pédophile et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions pas gérer cette pathologie"
"Tu es un connard ! Un déloyal, un salaud ! Je vais te casser la gueule ! Tu te fous de mon nom... Tu te fous de mon physique aussi, je vais te casser ta gueule, salaud ! Connard !"
Joseph Altairac nous informe des finalistes pour le prix Rosny.
Nouvelles
Ugo Bellagamba, " Quirites " (in Bifrost 43) Catherine Dufour, " La Liste des souffrances autorisées " (in Bifrost 42) Claude Ecken, " Le Propagateur " (in Bifrost n° 42) Serge Lehman, " Origami " (in Ciel & Espace Hors-Série : Science-Fiction, l'autre façon d'explorer l'univers) V. K. Valev , " Opération marketing " (in Solaris 158) Joëlle Wintrebert, " Hydra " (in Bifrost n° 44)
Romans
Jean-Pierre Andrevon : " Le Monde Enfin " (Fleuve Noir) Stéphane Beauverger, " La Cité Nymphale " (La Volte) David Calvo, " Minuscules flocons de neige depuis dix minutes " (Les Moutons Electriques) Corinne Guitteaud & Isabelle Wenta, " Paradis Perdu " (L'Atalante) Jean-Marc Ligny, " Aqua TM " (L'Atalante) Laurent Queyssi, " Neurotwistin' " (Les Moutons Electriques)
10:32
La saison trois de Battlestar Galactica se termine sur un truc assez bluffant. Je vais spoiler un peu (mais pas des masses). Bref, ceux qui veulent garder la surprise intacte, passez votre chemin. Depuis le début de la série, les scénaristes font bien attention, par l’intermédiaire de petits détails, à ôter à leur monde des références trop directes au notre. Ils ne disent pas Amen, mais So say we all ; ils ne parlent pas de Dieu, mais des Dieux ; leurs bouquins n’ont pas de coins. Bref, des détails qui participent à l’effet de réel qui consiste à nous immerger justement dans un autre réel. Et dans ce dernier épisode de la troisième saison, le grand bouleversement, tandis que la flotte se rapproche de la Terre, est qu’une chanson hante l’esprit de certains personnages. Et, pour la première fois, les créateurs ont balancé une référence explicite à notre monde, à notre réalité. Les protagonistes concernés entendent All Along the Watchtower de Dylan (dans une version toute naze, mais ce n’est pas le propos). J’ai trouvé ça non seulement, bien amené et original, mais très intelligent. L’artefact culturel bien connu permet au spectateur de comprendre immédiatement ce qu’il se passe et l’élément étranger est, pour un fois (c’est souvent le contraire en SF) nôtre, il provient de notre monde, de notre culture. Nous sommes les étrangers.
Reçu un gros colis de comics (que je n’ai guère le temps de lire, mais c’est une autre histoire). Pour l’instant, je n’ai lu que trois Ellis : New Universal 3, Nextwave 12 et le dernier Fell. Je m’en suis aperçu en lisant le premier de ces trois titres : ce que j’aime fondamentalement chez mes scénaristes préférés (même dans les jobs où ils ne sont pas à leur mieux, ce qui n’est pas le cas de New Universal), c’est qu’il y a toujours des petits détails, des idées fourrées au milieu du reste, qui sont superbes et apportent une valeur ajoutée à l’œuvre. Que ce soit une ligne de dialogue, une idée pleine de sense of wonder ou une scène d’action bien troussée, je ne suis quasiment jamais déçu avec lui (bon, ok, ça arrive, Down par exemple). Je sais qu’il y aura toujours quelque chose que je trouverai au dessus de la moyenne. C’est assez rare.
13:38