vendredi, septembre 29, 2006
Rythme bizarre en ce moment. Boulot à fond la journée et sorties le soir. Je vois donc pas mal de monde et je picole plus que de raison, mais bon, ça fait plaisir. La fin de la semaine dernière et le début de celle-ci ont été chargés et depuis hier cela a recommencé. Je ne sais pas encore ce que je fais ce soir... Je suis sur la fin d'un roman, moment enthousiasmant et inquiétant. La fougue est là, l'envie de pondre un final grandiose, beau tout en restant simple aussi. Alors j'écoute Mogwaï. C'est puissant, évocateur, magistral. Motivant. Et pour m'aider à finir mon livre, ils ont décidé de venir jouer dans ma ville mardi. Alors je vais aller les voir tout de même, histoire de leur dire merci.
17:35
En lisant ce bouquin, j'ai appris que Pynchon s'était rendu à une soirée chez Wilson, une nuit de 66. Les deux génies ne se sont quasiment pas parlé. Dommage. Une chanson de Brian avec des paroles de P., j'aurais acheté...
11:30
Hier soir, bouffe avec un éditeur, un libraire et mon co-scénariste. Evidemment, ça a un peu parlé de bédé et on a dû dire du mal d'à peu près tout le monde. Normal, quoi. Débat entamé l'après-midi sur la place du texte dans la bédé et notamment sur le fait qu'il ralentit la lecture. Je suis farouchement contre cette tendance des éditeurs qui consiste à dire "puisque les lecteurs achètent notre album (assez cher en général), il faut qu'ils en aient pour leur argent et qu'ils passent donc du temps à lire le livre". Désolé, mais je préfère passer 10 excellentes minutes à lire une bédé que 25 à me faire chier. Cet artifice m'énerve et j'aime bien avaler les pages. Lorsque j'achète une bédé, j'ai envie qu'elle soit bonne, ma préoccupation n'est pas le temps de lecture qu'elle va me procurer. Une scéne d'action ponctuée de dialogues là où il n'y en a pas besoin, ça m'emmerde. Cela participe, à mon sens, du non-respect adressé par les éditeurs aux lecteurs (ces derniers étant consentants, évidemment).
11:36
Hier, j'ai acheté Galaxies. Oui, encore. C'est comme un réflexe conditionné. Et y'a toujours au moins une nouvelle qui ne me fait pas regretter mon achat. Bon, là, pour le coup, le dossier Cyberpunk a l'air léger, mais là n'est pas la question. De toute façon, j'ai un numéro de retard puisque je n'ai pas fini de lire le précédent (et notamment, je ne me suis pas tapé la nouvelle de Reynolds: celle dans le dernier Bifrost ne m'a pas emballé). Par contre, j'ai lu celle de Nathalie Legendre et je prédis déjà le razzie. Oui, je sais, encore une fois c'est facile à deviner vu la qualité du truc. Mais là, je pense qu'elle est loin au-dessus de la concurrence. Vraiment loin... (s'ils arrivent à trouver pire, ils sont réellement très forts).
19:53
Acheté deux DVD des Pixies hier. Un concert acoustique et un autre dans un petit club de Boston qui est sans doute leur meilleur concert filmé à ce jour. Ambiance intimiste, cabotinage de Thompson et décharges de laves incessantes: une bien bonne surprise alors que l'on attendait plus rien niveau concert captés de la sorte.
13:01
J'habite à côté d'une caserne et de l'association des anciens légionnaires. Ouais, je sais. Aujourd'hui, ils sont en train de préparer une cérémonie: un type parle dans un micro (un, deux, paris bordeaux le mans) et une putain de fanfare répéte. Evidemment, il fait chaud alors ma fenêtre est ouverte. Je viens de me cogner la musique de Rintintin et la Marseillaise trois fois chacune.
Faut que je mette ma musique plus fort, quoi...
11:15
Certains se sont bien extasiés sur la coupe du monde de foot avec son final scénarisé par un Eschyle qui aurait lu Machiavel, mais ce n'est rien à côté de ce qui nous attends dans les mois qui viennent. Cela a d'ailleurs déjà commencé depuis un bail, mais là, ça commence à devenir plus passionnant qu'un croisement de Dallas et d'Alias avec des retournements de situation dignes du run entier de Spider-man (depuis 64, à peu près). Comme j'aimerais suivre un candidat pendant quelques jours de sa campagne. Mais le suivre de près, hein. Connaître les arcanes: de qui lui écrit ses discours et comment, jusqu'au nom de son dealer de coke. Me la jouer Thompson, quoi, sans la garantie d'en tirer du bon matériel, mais avec celle de mieux comprendre ce milieu d'animaux en furie. Quand je vois le type d'analyse politique que l'on nous sert ces temps-ci, je pense que cela ferait du bien à pas mal de monde. Ceci dit, ceux qui sont au courant de tout cela ne lâchent rien. Spider Jerusalem où es-tu? En attendant, ce qui va se jouer là est à la fois totalement dépourvu de sens et de morale tout en restant très important. J'avoue que mon envie de voter m'a passer il y a bien longtemps et que même le "on vote pour le moins pire" me fait mal au derche. Tout en conceptualisant de plus en plus une démarche apolitique (mais qui reste dans la société, enfin, peut-être pas tout à fait celle-ci, mais une société), je reste fasciné par les processus électoraux et les tarés qui ne désirent qu'une chose: le pouvoir et/ou la richesse. Tout cela me paraît étrange, déroutant et malsain et pourtant, j'y vois l'intérêt qu'un mec qui raconte des histoires peut avoir pour un type de récit particulièrement complexe. Qui va empêcher Ségolène de nuire? Le Pen aura-t-il ses 500 signatures? Comment les français font-ils pour ne pas voir que Sarkozy (qui ne s'en cache pas) est à ce point assoiffé de pouvoir qu'il est prêt à n'importe quoi?? Ouais, ces questions me travaillent, me font lire des journaux, scruter des sites improbables (je conseille liberaux.org dans le genre "allez vivre sur mars, bordel"), mais elle ne me donnent pas envie de voter au contraire. C'est pas parce qu'on aime regarder le cirque qu'on a envie d'entrer dans la cage au lion en slip.
D'ici mai, je prédis des émeutes en banlieue, un ou plusieurs attentats (qui arriveront évidemment à point nommé) et peut-être une libération d'otage vers mi-avril.
J'ai une idée con en tête depuis un bail, j'en ai déjà parlé à Jim, d'ailleurs. Regrouper des personnages pour qu'ils forment un groupe hétéroclite seulement au niveau du look. J'ai cette image en tête des persos marchant vers le lecteur (ou la caméra, quoi, vous mordez le truc), genre le générique de fin de Buckaroo Banzaï. Y'aurait Bill Burroughs, Robert Smith (on voit les différences, hein, déjà) et quelques autres.
Et je crois que je viens d'en pêcher un supplémentaire. En plus, il s'appelle comme un de mes meilleurs potes.
Ce matin, j'ai vu Little Miss Sunshine: une bonne comédie douce-amère américaine, excellement écrite. Arrivé à la fin (très punk, la fin, très punk), je me suis rendu compte que c'était sans doute le premier road-movie familial que j'ai jamais vu.
Et cet après-midi, je perds du temps parce que des administratifs ne savent pas faire leur boulot et que je suis, du coup, obligé de leur expliquer. Si je dois passer autant de temps à me faire payer qu'à animer un stage, autant que je reste chez moi. Ca m'énerve...
16:20
Amis auteur, journalistes, traducteurs, dessinateurs, amateurs éclairés, etc, j'ai besoin de votre aide. En vue d'une réédition bizarroïde de mon premier roman, Neurotwistin', il me faut des blurbs (vous savez, ces petits paragraphes d'un auteur qui a lu et aimé le bouquin et qui sont, en général, situés en quatrième de couve). Bon, pas des trucs du genre "formidable, on le dévore d'une traite", en général signé Télé poche ou Maisons et Travaux, ni une intro de quinze pages, mais un petit paragraphe pas très long, ça serait vraiment génial. Alors si vous avez lu la bête et que vous l'avez aimé (vous forcez pas, hein, sinon), je serai ravi de votre participation à la chose. Plus d'infos en privé, si ça vous interroge. Et merci d'avance.
12:11
Paris c'est pas souvent. C'est donc speed, intense, boulot et fun à haute dose. Officiellement, formation d'un jour et demi pour des bibliothécaires, mais ça m'a permis aussi de traîner avec les potes que je ne vois pas assez. L'aubergiste, c'est Toto et c'est "Au bon accueil". Jeudi soir, repas au resto habituel (c'est affreux, j'ai des habitudes, même à Paris) avec Fantomex Chambara Boy Dedieu (votre nouveau héros, bientôt dans tous les kiosques). Excellente soirée évidemment. Vendredi aprème libre. C'est l'occase pour acheter quelques comics et passer du temps avec Mica qui me fait, involontairement, visiter la ville. Papotage sur Brian Wilson (qu'il compare à Ravel, le bougre), Coltrane, le concept de Tarnation (qu'on aurait aimé faire chacun de notre côté et réunir le résultat pour faire un film commun) etc. On se sépare sur un quai de métro: je l'entends siffler Giant Steps dans les couloirs pendant trente secondes. Le soir, Toto m'emmène au Batofar pour voir des groupes que je ne connais pas trop. The Hard Lessons est à chier (malgré la voix pas mal de la nana) et leurs chansons sont ridicules à souhait. Ok Go est un peu mieux, mais à peine. C'est une one-hit wonder dont le hit n'est pas une chanson, mais une chorégraphie de maternelle, certes drôles, mais voilà, quoi. Un exemple d'un même internetien dont l'audience dépasse la qualité intrinsèque. Bref, ils concluent sur leur danse à la con, tout le monde est content. Nous, nous entamons notre deuxième pinte et on se prend une grosse claque dans la gueule avec Motion City Soundtrack, sorte de Get-up Kids-like qui assurent autant dans leur genre. La voix du chanteur est formidable et ils ont même un tube indie.
La soirée se termine au Truskel, gentiment. Les habitués internationaux sont là, apparemment. J'ai du mal à suivre Toto. Trop de choses en trop peu de temps pour moi. Faudrait que je sorte plus souvent peut-être...
18:53
Il nous reste une place pour le concert de ce soir (vendredi). C'est compliqué, mais Toto a des places qui tombent du ciel. Donc, si un lecteur de ce post à envie de voir OK Go et trois autres groupes ce soir au Batofar, qu'il envoie un vieux mail des familles.
00:42
Je serais à Paris jeudi et vendredi. Ce soir-là Toto m'emmène voir Motion City Soundtrack au Batofar. Je suis libre vendredi pour déjeuner et dans l'après-midi. Alors si vous voulez manger ou boire un café, hein, mailez-moi...
17:14
Après quelques péripéties, je peux annoncer qu'une des mes nouvelles sera dans Fiction n°5.
Le 4 sort bientôt et il y aura plein de choses dedans (du Fred Jaccaud, du Alex Irvine, du Mauméjean, du Rhys Hughes, du Calvo, du Jeffrey Ford et un putain de Portfolio d'Ashley Wood). Pour ma part, ma participation consiste en un petit article sur les débuts de Métal Hurlant.
On les commande ici. Et on pourra même bientôt payer par paypal.
16:44
Une sorte de remix de Peyotl Gospel (parole de M. Dedieu) pour essayer les possibilités du nouveau logiciel de musique. C'est Chuck Stone Charles, quoi. Et c'est là.
12:00
J'aime beaucoup ce que tu dis Cory Doctorow pour expliquer sa décision de distribuer gratuitement ses oeuvres sur le net.
I believe that we live in an era where anything that can be expressed as bits will be. I believe that bits exist to be copied. Therefore, I believe that any business-model that depends on your bits not being copied is just dumb, and that lawmakers who try to prop these up are like governments that sink fortunes into protecting people who insist on living on the sides of active volcanoes. Me, I’m looking to find ways to use copying to make more money and it’s working: enlisting my readers as evangelists for my work and giving them free ebooks to distribute sells more books. As Tim O’Reilly says, my problem isn’t piracy, it’s obscurity.
Une traduction rapide pour ceux qui ne lisent pas l'anglais:
Je pense que nous vivons à une époque où tout ce qui peut être converti sous une forme électronique le sera un jour. Je pense que l’information électronique existe pour être copiée. Ainsi, je pense que les systèmes commerciaux qui reposent sur l’idée que ce genre d’information ne peut être copié est stupide, et que les législateurs qui essayent de maintenir ces systèmes ressemblent à ces gouvernements qui engloutissent des fortunes pour protéger des gens qui persistent à vivre près de volcans encore actifs. Pour ma part, j’essaye de trouver des moyens d’utiliser la copie pour gagner plus d’argent et ça marche : enrôler mes lecteurs pour en faire des passeur de mon œuvre et leur donner des e-books gratuits à distribuer contribue à me faire vendre plus de livres. Comme le dit Tim O’Reilly, mon problème n’est pas la copie-pirate, c’est l’obscurité.
Je ne peux que me rallier et faire mienne cette philosophie (même si je n'ai pas du tout la même expérience que lui en la matière).
Nous vivons une époque marquée par une nouvelle forme de totalitarisme économique et médiatique. Ce que des auteurs de fiction spéculative comme JG Ballard, Norman Spinrad ou John Brunner avaient annoncé dès la fin des années 60. On est prié de ne pas sortir du rang, de travailler et de consommer en restant bien gentiment devant son poste de télévision. Dehors, c'est dangereux, il y a des sauvageons et des violeurs d'enfants.
Dans ce contexte, les vampyres me semblent constituer un défi sympathique et rafraîchissant au statu quo. Faire sécession avec l'espèce humaine, c'est aussi refuser de reconnaître ses règles et ses normes. Ce qui ne me semble pas forcément être une mauvaise idée par les temps qui courent. Mais les fans de Paris Hilton et de Julie Lescaut ont tout à fait le droit de ne pas être d'accord avec moi. Aucune loi interdit le suicide mental, bien au contraire.
Lu des manga tout l'après-midi. Un seul m'a vraiment beaucoup plu. Ca s'appelle Homonculus et c'est chez Tonkam. L'histoire d'un salaryman devenu SDF et qui accepte, contre 700 000 yens de se faire trépaner. Le gars qui lui propose essaye de savoir si on peut vraiment accéder à un sixième sens. A la fin du premier volume, le SDF commence à avoir de drôles de visions...
18:53
Y'a des jours comme ça où on se réveille et on est déjà heureux. C'est ce qui m'est arrivé ce matin. Je sais pas, il faisais beau, j'avais bien dormi, j'étais content. Et la journée a commencée avec la visite surprise d'un vieux pote éloignée (un super-héros du nom de Sexos, il est dans l'encyclopédie Marvel).
Puis je suis allé dans l'antre de Santos, l'ange blanc, pour qu'il me prête des mangas.
Bon, ensuite, je suis passé chez un ancien pote (un gars qui s'est fâché tout rouge tout seul et qui est devenu tout méchant) pour récupérer des livres. Là, j'ai pas eu le temps de le prendre en photo puisqu'il m'a foutu dehors très très vite.
Et là, à l'instant, coup de fil de mon éditeur préféré. Il a enfin lu la nouvelle que je lui ai envoyé il y a bien trois mois et il a adoré.