vendredi, février 24, 2006
Un petit podcast avant le week-end. Quarante minutes que je qualifierais de bigarrées. C'est ici.
Mew: Am I Wry? Pete Yorn: Panic. Une reprise des Smiths à la californienne. Claudine Longet: God Only knows. Une reprise des Beach Boys à la française. Uneven: Wish not to see you. Des parigots sympas, aidé par une copine à la jolie voix. Un tube. The Subways: Rock'n roll queen. Les meilleures paroles de 2005. Impossible de ne pas bouger la tête. Robert Mitchum: Mathilda, Mathilda. Lorsqu'il ne se faisait pas arrêter pour possession de marijuana, détournement de mineure, ou qu'il ne s'écrivait pas des lettres sur les mains, Robert Mitchum enregistrait de la Calypso. Rivers Cuomo: Tomorrow. Lorsqu'il fait des reprises dans chambre, le résultat est meilleur que moi. Etrange, non? Pixies: Dead. La version qui tue, tirée du dernier album live. Funkadelic: One nation under a groove. Plutôt que d'entamer le week-end en écoutant Nostalgie Dance, mieux vaut balancer son cerveau sur un rythme P.Funk. Bootsy, George, Vous êtes là?
18:12
800 Balles est encore mieux que Le Crime Farpait à mon sens. Le film est le précédent d'Alex de la Iglesia, mais il touche là à ce qu'il sait faire de mieux. Un mélange d'hommage et de modernité, avec un respect et un amour du genre (ici le western) qui touche forcément.
Pas pu gauler Nextwave 1 ni le premier DMZ, mais parmi le lot de comics arrivés, j'ai lu: Testament 1 et 2: Plutôt pas mal, même si la narration n'est pas super originale. Le cadre et les idées le sont assez pour laisser présager une bonne série si elle se continue à ce niveau.
Supermarket 1 est agréable à lire tout en restant très très peu original. L'univers futuriste n'est qu'une façade dont on ne sait rien, mais le ton de la narration par la jeune fille fonctionne assez pour faire marcher l'intrigue. On verra avec la suite.
Batman year 100 est du bon Paul Pope. Graphiquement, rien à dire, c'est du Pope, mis en valeur par Villarubia, en plus. Niveau narratif, on sent les prémisses d'un truc qui peut être grand. Les hommages au Batman originel et à celui de Miller sont assez fin pour que le truc ne fasse pas trop cliché. On sent bien que la nana risque de devenir Robin, mais peut-être que Pope est assez fin pour justement, éviter ça. On jugera, là aussi, au bout des quatre numéros, mais je le sens assez bien tout de même.
Le Doc Samson de Di Filippo est assez étrange. Lu le numéro 2 et on en a pour son argent. Pas de narration décompressée, ici. Il se passe des choses, y'a de l'action et l'intrigue se conclut en un numéro. En même temps, j'ai l'impression que Di Filippo écrit de la bédé commme dans les années 80 pré-Watchmen. Il s'amuse encore avec la bédé et ne la prend pas encore très au sérieux. Il fait encore ce qu'il a fait avec Pages Perdues et la littérature. Il me tarde de voir ce qu'il va pondre lorsqu'il va explorer les possibilités de la narration bédé, lorsqu'il va faire son Ciphers en bédé, quoi...
10:28
Les arrêts de bus sont des lieux de rencontres apparemment.
Nous traçons en ville, tout à l'heure, acheter quelques livres. A l'aller, près de chez nous, ce sont deux clodos (un bourré, l'autre pas) qui nous font la conversation. Et on discute sport. Le sobre est un ancien arbitre de foot et l'autre un ancien rugbyman. Mais avant tout un mec qu'a du vocabulaire: à un moment il me dit "y'avait anguille sur broche" puis lorsque son pote évoque les cravates (les plaquages haut), il le rectifie aussitôt: les "cravaches". Marrant.
Au retour, c'est un gars bien plus propre sur lui, mais beaucoup moins drôle qui vient nous parler. Il porte un badge d'une organisation de la jeunesse pour les droits de l'homme (enfin, un truc dans le genre) écrite en anglais et nous demande de signer la pétition. Il nous fait lire la demande adressée au président de la République, lui demandant que les droits de l'homme soient enseignés à l'école. Bien. Je lis son truc, une demie page qui se termine sur une citation de Ron Hubbard. Je lui dis: "Ha, c'est Ron Hubbard. - Oui, il y a bien une citation d'Hubbard, oui. - Ben, je signe pas. - Pourquoi? - C'est la scientologie. - Je suis, en effet, scientologue, mais cela n'a rien à voir. - Vous cassez pas, je connais très bien la scientologie. Je signerai pas. - Ha bon. C'est dommage, j'aurais bien aimer en parler avec vous, mais votre tram arrive."
Ouais, c'est dommage, en effet. J'aurais bien aimé écouter la rhétorique du gars (essayer de le contrer n'est même pas la peine, tellement le discours standard doit être implanté dans sa tête), ça m'aurait fait une autre occasion de rigoler. Et je l'aurais envoyé s'acheter Les Miroirs de l'esprit de Spinrad, tiens, pour son édification.
Sinon acheté Les Utopies Post-humaines de Rémi Sussan. C'est marrant que ce bouquin sorte maintenant, car il pourrait être une sorte de "compagnon" dans le sens "explication de texte" de Neurotwistin'. Il n'y a évidemment pas toutes les théories exposées dans ce livre dans mon roman, mais je pense que le lecteur qui s'intéresse un peu à la contre-culture évoquée dans cet essai goûtera beaucoup plus mon bouquin. C'est sans doute un des premiers ouvrages français à parler de Parsons, par exemple. Et le résumé qu'il fait de sa vie et de son "oeuvre" permet de comprendre pas mal de choses à la version fictionnelle de Neurotwistin'. Une sorte de valeur ajoutée, quoi.
16:29
Vu End of the Century, le docu qui retrace l'histoire des Ramones. C'est plein de choses frappantes et jamais très gaies. Un truc qui ne cesse de m'émerveiller, c'est la façon dont, dès leurs premières chansons, ces gars-là ont, non seulement inventé un genre, mais l'ont nommé et l'on expliqué. Rien qu'avec le titre Blitzkrieg Bop, tout est dit. Voilà qui nous sommes et le genre de chansons que nous allons jouer.
Howard Cruse envoie un petit mail pour prévenir qu'il publie un petit segment sur le web pour l'antho Young Bottoms in love. C'est ici et y'a une interview là.
Apparemment le prochain film de Gondry serait une adaptation de Maître de l'espace et du temps de Rucker avec Dan Clowes au scénar.
10:41
Ca me frappe à l'instant, mais Frank Black est vraiment un auteur de chansons Pif Gadget: il en a écrit une sur les pifises (Palace of the brine) et une autre sur les pois sauteurs du Mexique (Jumping Beans).
Pas de bla-bla, quelques titres choisis vite fait pour tester la chose. J'en ferais un plus tard avec la BOF de Neurotwistin'.
En attendant, tracklist: Pixies: Alec Eiffel (live) Bob Mould: (shine your) light love hope Jon Auer: Beautiful Curve: Doppelganger Rob Dickinson: My name is love The Surftones: Cecilia Ann Sonic Youth: Simpsons theme
14:14
Brokeback Mountain est long, lent, mais ni ennuyeux ni donneur de leçon. C'est une histoire d'amour qui se passe dans un contexte un peu particulier où Ang Lee démontre une fois de plus qu'il sait magnifiquement gérer différents types de récits (oui, j'ai beaucoup aimé Hulk, pour plein de raisons et notamment parce que tout en restant fidèle à l'esprit comic-book, le réalisateur a réalisé un film qui dépasse son matériau de base).
Me tarde maintenant de voir l'adaptation française en téléfilm pour France 3 avec des rugbymen à la place des cow-boys.
15:41
Bon, je crois que ça y est. J'ai écrit un livre. J'ai renvoyé les épreuves tout à l'heure. Le bébé n'est plus entre mes mains. Aucune idées des retours que je vais bien pouvoir avoir. Guère optimiste, en fait. Premier roman, quoi.
Je ne sais pas vraiment encore sur quel gros projet, je vais me pencher maintenant. J'ai un peu de choix, mais avant, j'ai quelques petites choses à finir: le scénar d'une histoire courte en bédé, celui d'une série en collaboration, plusieurs synopsis de romans et un essai de trad devrait pas tarder à arriver.
Et puis j'ai toujours deux nouvelles sur le feu.
Tiens, d'ailleurs en parlant de nouvelle, en plus de Planet of Sound, celle écrite avec Jim qui paraît dans Fiction 3, le supplément aux abonnés de cette même revue contiendra Rebecca est revenue, un vieux texte de jeunesse. Décidément, avec le roman et la trad du Newman, je vais publier plus de choses au mois d'avril que dans toute ma vie jusqu'à présent...
18:06
J’aimerais bien nettoyer l’univers de la bande dessinée des pseudo-journalistes qui n’y connaissent rien. Je crois que le temps des consensus mous est fini, pour la BD et pour le reste...
Pourquoi sont-ce toujours les choses les plus stupides qui persistent? Gilles Ratier, le comptable de la bédé, parle dans son rapport annuel sur la bande dessinée, de "mangalisation". Quel beau mot, n'est-ce pas? Magnifique métaphore pour un péril jaune dont on sent bien que le "critique" en question n'est armé ni pour l'appréhender, ni pour le comprendre et encore moins l'analyser. D'ailleurs, son confrère Laurent Turpin prend les lecteurs de mangas pour des cons dans un édito où il espère que ces petits galopins vont faire comme les anciens lecteurs de comics et finir par passer à la vraie bonne bédé (sous-entendu, la francophone évidemment, celle qui fait des beaux albums cartonnés en couleurs et qui raconte des histoires comme on le faisait il y a 30 ans). Bref, la mangalisation arrive et ressemble à un de ces montres visqueux des films de série Z des années 50. La pucelle franco-belge n'a qu'à bien se tenir: la créature du marais va l'emporter dans son antre et contrairement aux films en questions, il n'y aura pas d'ellipse pudique. On va la voir se faire défoncer le cul par la vitalité, l'imagination et la vigueur des bandes dessinée asiatiques.
Alors non Monsieur Turpin, les lecteurs ne vont pas "se pencher tôt ou tard vers la bande dessinée qualitative d’auteur", au contraire, ils vont devenir à leur tour auteur et foutre un coup de vieux à cette "bande dessinée qualitative" (ça doit être celle de Servais et de Van Hamme, non?), comme les anciens lecteurs de comics (Bajram, Neaud, Morvan et j'en passe) l'ont déjà fait.
Tout ça pour dire que Le Monde (mazette, quel journal!) reprend le terme de mangalisation.
Le style, pour l'écrivain, aussi bien que pour le peintre, est une question non de technique, mais de vision. Il est la révélation de la différence qualitative qu'il y a dans la façon dont nous apparaît le monde.
Marcel Proust - Le temps retrouvé II, chap. III
12:34
La nuit dernière, j'ai rêvé que je montrais ma collection de vynils à J. G. Ballard. Il s'y connaissait beaucoup, mais n'aimait pas Coltrane, le vilain. "Dès que j'entends un accord, me disait-il,..." Me souviens plus de la fin.
14:00
HELP WANTED: Je cherche quelqu'un qui pourra m'aider à faire des bannières de pub. Si y'a une bonne âme dans le coin, n'hésitez pas à me contacter.
En ce moment (et grâce à ce satané filou d'Etienne), je lis les Selected Letters de Dick pour l'année 74. Je suis sidéré par l'humour de ce mec, qui ressort ici beaucoup plus que dans sa fiction. Il fait mention, à un moment, de l'interview réalisée dans les soucoupes tournantes de Disneyland en compagnie de Norman Spinrad. Il nomme la productrice de l'émission. J'ai googlé et je l'ai retrouvée. L'émission s'appelait Les évadés du futur (2X52 minutes) et cette dame m'a très gentiment répondu qu'elle allait bientôt en avoir une copie qu'elle diffuserait dans sa librairie près de Rennes en octobre, en présence de Spinrad. On va enfin pouvoir voir cette interview mythique dans une version malheureusement doublées. Mais c'est tout de même mieux que rien...
18:15