mercredi, décembre 29, 2004
La musique dans la cacugne, donc.
Ben, on a fait un truc plutôt hiver. Cet été, c'était DCFC ou Sunday's Best, mais là, on est parti avec:
Down to earth Approach (pour les matins difficiles)
L'album de Bloc Party (excellent, je les adore)
Un Smile de 67 (mais je me suis gouré de version, c'est pas ma préférée)
The Killers (Disco rock, pour danser dans la voiture et manger des kinder)
Ambulance Ltd (les rois du changement d'ambiance dans une chanson, chapeau)
Superdrag (pop noise amerloque avec des moments étrangement My Bloody Valentinien et d'autres étrangement Posies, beau mélange).
Bref, que du beau monde...
J'ai pas le courage de faire ça, mais mon pote Toto a fait un super classement de ses disques préférés de l'année. Je pourrais argumenter sévère avec lui sur quelques trucs, mais y'a des choses que je ne connais même pas: beau boulot!
Enjoy.
16:03
Les vacances sont finies et Lolo et moi avons eu une webcam, entre autres cadeaux, pour Noel.
Mille bornes de bagnoles hier et je continue à trouver cela plus plaisant que le train. Trois heures de TGV, ça va, mais 10 heures enfermé dans un wagon, je tiens pas le coup. Je préfère la voiture et la sensation de liberté qu'elle procure.
Lu l'autobiographie de Jean Sarrus, 100% Charlots et c'est trés bien. Bon, évidemment, c'est super mal écrit, mais il y a tout dans l'histoire de ce groupe de branquignoles, de la tragédie, du rire, des arnaques etc. Ca ferait un super film. Faut que j'en parle à Fred, je vois déjà le titre: Les forçats du rire.
Les vacances c'était bien. Des amis nous ont accueillis et on a vu la neige...
Impression d'avoir habité chez un Sherlock Holmes Lyonnais, non pas à cause des volumes de Doyle qui hantent la bibliothèque, mais parce que le salon, le thé et les chats vont autant penser à un appart d'écrivain qu'à celui du maître des détectives. Il y a même un Watson, mais je ne pense pas qu'André joue du violon ou s'adonne à la piquouse...
Trés cosy, quoi, trés chaleureux, trés... André-François, quoi, pas d'autre mot. Sa personnalité transpire de partout dans ce lieu.
Et puis Raphaël Colson, Laurence et Jean-Marc Tomi sont trés sympas... Content de mettre des visages sur des auteurs de mails.
Y'a juste un truc, c'est la musique. J'ai eu une sublime impression de bien-être musical en écoutant Death Cab for Cutie dans ma voiture, après deux jours de rock progressif et autres choses bizarres.
D'ailleurs, la musique de voiture, faudra en reparler...
Crossover de blogger, je poste depuis le mac d'André-François...
Cela fait deux jours que nous arpentons Lyon sans beaucoup dormir. Résultat, nous avons les jambes aussi raides que des buches de noël.
Lu L'Erreur de France de Francis Valéry chez Gilles et j'ai été un peu déçu car on m'en avait sans doute dit trop de bien. Le trip Simenon est pas du tout mon style de glauque préféré. Derrick et Maigret me font plus peur qu'un film d'horreur bien flippant.
Lu les deux premiers numéros de We3 chez André et ça le fait vraiment. Découpage, narration et graphisme superbes au service d'une intrigue assez originale et prenante.
Une journée de route sous la pluie à travers le Massif Central, ça calme... Des villes qui font rêver comme Tulle, Clermond-Ferrand, St-Etienne...
Bref, on est à Grenoble et on prend les oeufs, on marche pour redescendre et on fait du bowling. Nos hôtes sont trés accueillants, même qu'ils perdent au bowling pour être gentils.
Je reviens de poster deux lettres: une à Di Filippo, une à Alan Moore.
(La phrase précédente n'est présente que parce que j'avais envie de l'écrire et de me la péter...)
En relisant Planetary, je me demande bien ce que peux piger un non-lecteur comics à l'épisode ou le pseudo John Constantine devient Spider Jerusalem. Si vous me répondez rien, vous ne devez pas être loin de la réponse...
Nous partons demain: Grenoble, Lyon puis les Vosges....
16:19
J'ai enfin testé Modesty Blaise, si j'ose dire.
J'ai donc lu le premier roman et la première histoire en strips.
Et ça le fait bien. Les personnages sont moins caricaturaux qu'un James Bond dans leur complexité, mais leurs aventures sont tout aussi débridées et échevelées. Les strips ont le charme désuet de ce genre d'exercices quotidiens, alternance de gros plan et de plans américains sur des cases de même taille, mais se lisent avec grand plaisir.
Par contre la trad du roman éponyme est une catastrophe et l'édition au masque est bourrée de grosse fautes de mise en page. C'est un autre traducteur qui s'est occupé des autres romans, j'espère que ce sera mieux.
Et la dernière histoire m'attends, celle qui finit mal, car dans la bédé, le dénouement est moins dramatique, apparemment.
16:56
Il subsiste un malentendu énorme sur Robert E. Howard et son plus célèbre personnage, Conan le barbare ; méprise entretenue par le traitement qu’ont fait subir à l’auteur et à sa création ses suiveurs (qui ont cherché à tout prix à créer une « biographie » au héros) et dont le paroxysme est certainement le film de John Milius qui loupe complètement sa cible en faisant jouer à Schwarzenegger un barbare quasi-moyennageux et en évacuant ce qui fait la plus grande qualité des textes originaux : le merveilleux.
Le même sort est réservé à Robert E. Howard, écrivain Texan, mort en 1936 à l’âge de 30 ans, et dont une légende tenace veut faire un reclus quasi-autiste seulement obsédé par ses personnages. L’introduction du premier volume de L’Anthologie Conan (dessiné par John Buscema) et éditée chez Soleil est, en ce sens, un parfait exemple du genre d’erreurs et d’idées fausses qui circulent à son propos.
Conan et son créateur semblent donc incompris, mais contrairement aux autres adaptations, la bande dessinée vise plutôt juste dans sa façon d’appréhender le personnage. On retrouve les aventures débridées de ce protagoniste plus complexe que l’on peut le penser dans L’Intégrale Conan, éditée, elle aussi, chez Soleil, et reprenant la série américaine Conan The Barbarian de 1971, la première à avoir traité le personnage en BD. Le tome 1 n’a pas repris la préface d’origine de l’édition américaine où l’on apprenait les circonstances de la création de cette adaptation. On nous y expliquait que John Buscema, d’abord pressenti, se révéla trop cher pour une série dont le succès était loin d’être garanti, et c’est ainsi que Barry Smith, un jeune anglais, débarqua sur le personnage. On sait maintenant, que vu le succès de la bande, une deuxième série fut créée, format magazine et en noir et blanc, intitulée Savage Sword of Conan et dessinée par John Buscema (c’est celle que l’on retrouve dans l’Anthologie).
Le trait de Smith est encore influencé par Jack Kirby lorsqu’il débute sur la série, mais on peut voir, notamment au fil des épisodes de ce volume 2, son trait s’affiner, devenir plus personnel, et on peut surtout apprécier la façon dont son découpage ne cesse de chercher des nouveaux moyens de lui permettre de raconter ses histoires. Conan The Barbarian utilise bien le potentiel du personnage et parvient à rendre une partie de la magie des textes originaux du grand Howard. Roy Thomas s’inspire parfois de nouvelles du romancier, qu’il adapte et qui ne sont pas toujours à la base des textes concernant Conan. Ainsi, The Garden of Fear, l’épisode qui ouvre le recueil, est tiré d’une aventure de James Allison et adapté à Conan par le scénariste.
Plus de trente ans après, le plaisir reste intact et pouvoir admirer à nouveau ce qui fut l’éclosion du talent de Smith est merveilleux. La dernière histoire du recueil, The Frost Giant’s Daughter est un chef-d’œuvre de narration et l’éclat des planches de Smith y est presque magique. On pourra s’amuser à comparer avec l’adaptation qu’on fait de la même nouvelle Kurt Busiek et Cary Nord dans la nouvelle série Conan éditée par Dark Horse et traduite en France chez Soleil. On se rendra ainsi compte de la façon dont les modes et le rythme de narration ont changés en trente ans.
Malgré des défauts au niveau du contenu éditorial, le travail des éditions Soleil pour la traduction de Conan (saluons la bonne adaptation de Cédric Perdereau) en bande dessinée est plutôt bon et permet de découvrir une version du personnage plus proche du barbare de Howard que celle d’Hollywood. Espérons que le malentendu se dissipera un jour complètement...
16:49
Hier soir, festival d'animations à Bègles. On a vu d'excellents courts-métrages, d'autres plutôt nazes, mais l'ensemble était corrects. J'ai voté pour un film anglais totalement barré qui s'appelle Little things.
Puis, en deuxième partie, c'était Hair High de Bill Plympton et j'ai adoré ce délire. Vais essayer de voir d'autres films du gars.
14:13
L'adolescence, toujours l'adolescence. On en revient toujours là. Tout ce qui m'a touché à l'époque est plus fort, plus intime et rétospectivement "mieux" que tout ce que j'ai ou que je pourrai découvrir par la suite. Je sais pas pourquoi, mais c'est comme ça.
Et ceci en fait partie. Achetez ce disque. C'est beau. C'est triste, mais c'est beau.
J'ai un ami qui se désintègre et qui se transforme en génie. C'est beau. Je sais pas si c'est triste, mais c'est beau.
Narco est un bon petit film. Pas génial, mais avec le film des frères Poiraud, voilà un bon duo de flicks français sympas dans l'année. J'oublie 36, Quai des orfèvres, plus classiques, mais aussi un ton au-dessus.
La journée d'hier a été trés intéressante. J'ai appris pas mal de choses sur Goscinny et mangé des trucs inédits. Un personnage, inspiration argentine d'Astérix, a notamment retenu mon attention.
Après Menu et sa lettre d'insulte écrite comme un enfant de 4 ans, c'est Sfar qui se la joue Zorro. Il regrette sans doute que pas assez de ses amis ne soient nominés. Je suis désolé, mais Lupus explose tous ses bouquins réunis, à mon sens et Scott Hampton (même si je ne suis pas fan) est un meilleur dessinateur que Trondheim ou Guibert. Le gars est visiblement embêté de ne pas truster (avec ses amis) les nominations et se la joue protectionniste. Ben, ouais, mon gars, y'a des bonnes bédés américaines et japonaises et c'est pas parce que les américains ne nous remettent pas de prix qu'il faut être aussi cons qu'eux.
Débat pathétique par un auteur pathétique. On rigole ici.
13:18
La ressortie du premier album de Cure est remplie de curiosités bien intéressantes, comme des morceaux refusés pour l'album (dont un Winter qui préfigure l'avenir du groupe) et une version démo de 10-15 de Robert hallucinante tant elle est primitive et différente de toutes les suivantes.
L'album de Pull, émanation de Calc, est sympatoche dans le style, mais rien de transcendant. C'est sympa, j'aime bien le son, mais les compos ne valent pas celles de Calc.
18:18
C'est un horreur: non seulement Kinder se paye New Order et The Killers pour ses pubs, mais d'autres n'hésitent pas à copier des chansons pour leurs spots débiles. C'est d'abord un pub pour un jeu de bagnole de rallye qui pique le riff de Gigantic des Pixies et là, je suis sur le cul, c'est un pub pour un putain d'organisme de crédit, Cetelem, le truc pour que les pécores achètent leur écran plasma et leur 5.1, qui pillent le riff culte du Waiting Room de Fugazi.
Non, mais sans déconner, Fugazi. Le groupe le plus intègre et sincère de la planète (et accessoirement, un des meilleurs en concert).
Je serai heureux lorsqu'on aura pendu le dernier pubard avec les tripes du dernier commercial.
Avant, même dans les séries à suivre, les trucs feuilletonnesque, on ne changeait pas la donne sans arrêt. Avec le nouveau millénaire, j'ai l'impression qu'il faut épater le spectateur sans arrêt. On réinvente donc la série à chaque nouvelle saison.
Dans Jeremiah, par exemple, Straczinsky fait son malin en dévoilant le secteur Vahalha, qu'on aurait mis dix saisons à trouver dans les années 80, et en renversant la donne. Au final, il ne fait que lorgner du côté du fléau et nous casse les burnes avec Dieu. Font chier, ces amerloques à pas pouvoir écrire une histoire sans mysticisme à deux balles. Straczinsky est vraiment bidon, je trouve. Il utilise toujours les mêmes trucs et larde ses dialogues de métaphores qui font qu'il est reconnaissable certes, mais que ces dialogues sont aussi réalistes que les élections en Ukraine (participation dans certaines régions de 147%, quel civisme!)
Dans Alias, c'est tous les 4 épisodes qu'on renverse tout. La structure de chaque épisode est toujours la même (chasse au trésor au dessus ou en dessous d'un night-club), mais les persos changent de camps comme de tenues et s'il manque une actrice, c'est pas grave, on remplace par un autre perso (la soeur à la place de la fille).
Restent des séries qui fonctionnent sur le principe du soap et dont l'attachement aux personnages est le gage de la fidélité du spectateur: Urgences, par exemple. Ce qui m'a frappé dans la dernière est l'utilisation maline du standardiste bourru que l'on a pris à contre-pied de manière inattendue. Et ouais, c'était un perso trés secondaire, on en pensait pas qu'il avait une vie en dehors de son accueil et ce qu'on a découvert était surprenant. Bien joué...
2e JOURNEE du LIVRE JEUNESSE du Centre YAVNE
Dimanche 5 décembre 2004
De 10 h à 19 h
« Imaginaire juif et bande dessinée »
Programme
Atelier 1
11h « Gosciny et le secret d’Astérix » : conférence de Didier Pasamonik, journaliste, co-auteur de La Diaspora des Bulles - bande dessinée et judéités avec Annie Baron-Carvais
12h30 Brunch
Atelier 2
14 h-14 h « Les empreintes de la mémoire dans la BD et dans la création artistique » : table ronde avec Edith Gorren, peintre et illustratrice, Bernard Lhoumeau, publicitaire, Laurent Queyssi, journaliste, Chantal Quillec, peintre…, animée par Didier Pasamonik et Hellen Ranson
Ateliers 3
16 h « Images juives dans la BD contemporaine » : conférence de Didier Pasamonik, journaliste, co-auteur de La Diaspora des Bulles - bande dessinée et judéités avec Annie Baron-Carvais
Publié sous une superbe couverture cartonnée, Scarlet Traces est un récit complet qui se veut une suite à La Guerre des Mondes de H. G. Wells. Une dizaine d’années après la défaite des marsiens, l’Empire Britannique a récupéré la technologie extra-terrestre et s’en sert pour dominer le monde.
Lorsqu’on retrouve des corps de jeunes femmes vidées de leur sang, Robert Autumn et Archie Currie, deux anciens membres de l’armée, vont essayer d’aider un père à retrouver sa fille. Mais le pouvoir est très fort...
L’histoire éditoriale de Scarlet Traces est assez compliquée. Conçue pour être publié sur papier dès 1993, la bande a été achetée par le site Cool Beans en 2000 pour être mise en ligne avec animations et effets sonores. Mais suite à la faillite du site, c’est donc chez Dark Horse (après une première publication dans Judge Dredd Magazine) que l’histoire voit le jour en version papier. Scarlet Traces est donc une bédé hors du commun tant par ses aspects éditoriaux que par son traitement. L’intrigue est sombre et prend le contre-pied de l’optimisme sur lequel se terminait La Guerre des Mondes. Les dessins très européens de l’anglais D’Israéli (alias Matt Brooker) donnent une saveur particulière à cette très bonne bande dont une traduction française serait la bienvenue.
16:30
The man Didier Pasamonik fait une conférence à Bordeaux dimanche. Le programme est ici, pour ceux que cela intéresse.
Lu le premier TPB de la Doom Patrol de Morrison et, ouais, c'est vraiment excellent. Pas encore de tics, mais des idées démentes, des trucs tordus et des persos barges et des méchants d'enfer. La classe.
13:02