Si l’on m’avait demandé l’année dernière mon album préféré (personne ne l’a fait, mais on fait comme si tout de même), j’aurais sans doute longuement hésité entre Le Combat Ordinaire de Manu Larcenet et le premier tome de Lupus de Frederik Peeters. Autant dire que j’attendais la sortie de deuxième volume avec une grande impatience. Et bien, croyez le ou non, je suis loin d’être déçu.
On retrouve ici, après les tragiques événements du tome précédent, les protagonistes Lupus et Sanaa alors qu’ils atterrissent sur une étrange planète appelée Nécro, sorte de maison de retraite immense, totalement dévouée aux loisirs. Là, ils font rencontrer un groupe de vieilles personnes qui vivent retirées du monde dans un village d’où est bannie la technologie, mais pas les substances botaniques provoquant des effets hallucinogènes. On pense alors au roman et au film La Plage, remaké version troisième âge…
Si la bonne science-fiction n’utilise pas seulement son décor pour « faire exotique », on pourrait considérer que Lupus n’est pas de la bonne SF. Évidemment, juger une telle œuvre à l’aune d’un genre serais trop restrictif et on peut sans hésiter qualifier Lupus d’œuvre essentielle tant par sa forme que par son fond, elle utilise à plein les possibilités du 9° art. Peeters laisse le temps à ses personnages de se débattre avec leur monde intérieur en même temps qu’ils découvrent un univers bizarre et, pour le coup, d’un exotisme réjouissant et assez inventif. Son graphisme en noir et blanc gras et charbonneux est sublime et hautement évocateur.
Nul doute qu’avec des œuvres d’une telle force, Frederik Peeters est un futur très grand de la bande dessinée mondial. J’en suis convaincu..
Nous jouons vendredi prochain (le 6) au Farenheit, rue Leytère, avec Mongol Rodéo.
Des nouveaux venus vont offrir pour nous. Ils font du BluesNoisy et s'appellent Kéké Rosberg: je suis fan!
17:00
Hier, j'ai séché grave. Impossible d'avancer, de réussir à me foutre dans mon texte. J'ai donc laissé tomber pour aujourd'hui, j'ai lu, j'ai regardé le DVD des Wampas, je suis allé au cours de traduction et là, pendant un blanc où je n'arrivais pas à raccrocher les wagons devant un film sur Claire Cayron, j'ai repris une idée que j'ai eu un soir il y a quelques semaines et j'ai divagué. Du coup, j'ai commencé un petit truc dont je ne sais absolument pas où il va me mener. J'aime bien le titre:
No future, chuchota-t-elle... 19:04
Adaptation est enthousiasmant. On peut s'amuser à démêler le vrai du faux ou se laisser emporter par les allers-retours entre les deux histoires, la forme et le fond ne faisant qu'un. Ce qui n'est pas le cas de 21 grams: en voila une construction dramatique bien vaine et qui m'a fait dire à la fin de la projo: "Tout ça pour ça!?!?" L'intrigue est peu banale, mais elle n'avait aucunement besoin de cette construction en fractale qui est un effet gratuit.
18:15
Tandis que Dantec fait de moins en moins dans la dentelle et devient de plus en plus puant, le perroquet de Churchill vient de fêter ses 104 ans. Il paraît qu'il continue d'insulter Hitler et les nazis.
Vas-y Coco!
18:02
Je ne sais pas si je suis blasé ou si c'était vraiment pas top, mais la journée d'hier a Angoulême ne m'a guère plu. Y'avait des moments sympas et j'étais bien accompagné, mais je n'ai rien fait signé et je n'ai guère acheté (à part un recueil de nouvelles de Conan pas trituré par De Camp). J'ai rencontré le trés sympathique José-Maria des Lainados et revu pas mal de personnes que je connaissais, mais pas plus que d'habitude. L'expo McKean était bien et je suis assez satisfait du palmarès (pour une fois). Et puis, on m'a proposé quelque chose de sympa....
Hier soir, j'ai maté Fog et j'ai trouvé que, malgré les effets faciles, le film fonctionnait bien. Plus que Dark Star à voir, maintenant...
14:31
Toto me signale que l'on peut écouter le nouvel album des Get Up Kids ici. C'est plutôt moins calme que le précédent (pour le moment).
J'ai lu le dernier Joe Matt qui, en fait précède The Poor Bastard, et qui est moins bon. Attention, hein, moins bon ne veut pas dire nul, il reste un achat indispensable pour qui aime l'humour underground et les autobios de losers américains. J'ai aussi lu le dernier Hate annual ou Peter Bagge fait dans le rédactionnel et explique sa passion pour la musique pop de merde et ses producteurs. C'est marrant, limite pathologique, mais réjouissant de voir un type se débattre avec une passion.
Vu Les triplettes de Belleville qui, étrangement, m'a plu. Les décors et les persos sont superbes et l'histoire quasi-muette est mise en scène comme un tour de force. J'ai vraiment beaucoup aimé.
11:51
Matinée shopping de fringues pour être beau cet été et après-midi de travail, attablé avec Niko, à trouver des gags débiles qui ne feront rire que nous, mais c'est déjà pas mal...
J'ai connu pire.
17:34
Alors, ça y est. Bon, je suis en congés payés, mais concrétement, je ne vais plus retourner travailler. La vie va changer, forcément.
Déjà, ce matin, je suis allé à Attac faire les courses, errant dans les rayons avec ma liste.
Et puis je traduis, c'est parti, et j'écris. Ouais.
Ozymandias a déjà des problèmes. Ce nouveau magazine mensuel qui se veut un Locus à la française nous offre un premier numéro plutôt bon (excellent même si on le compare à SF Mag). J'espère qu'ils vont pouvoir continuer lorsqu'il auront réglé leur problèmes de distribution.
Tout à l'heure nous étions dans un petit troquet de la rue des trois conils, chez un anglais. Ca parlait rosbeef et c'était assez agréable d'entendre cette langue tandis que je lisais Bifrost. Il pleuvait dehors, mais dedans il faisait chaud, non pardon, c'était warm.
Lost in translation est un film superbe. Point.
Il ne s'y passe quasiment rien et pourtant tant de choses en transpirent.
Tokyo est étrange et magnifique et la musique de My Bloody Valentine et Jesus and Mary Chain est adaptée à cette étrangeté.
Les acteurs sont justes, bref, ça fonctionne et Sofia prouve qu'elle a hérité de quelque chose de papa qu'elle mixe à une sensibilité plus féminine.
11:04
Je suis nostalgique d'une époque que je n'ai pas connu. Enfin, si je l'ai connu, mais j'étais trop petit pour lire Métal Hurlant lorsque la bête sortait en kiosque. Je ne l'ai découvert qu'à l'adolescence et cette revue représente pour moi un âge d'or. A l'intérieur, les dessins de Moebius et de Chaland cotoient les pubs pour des collecs de SF et les chroniques sont méchantes, fortes et transpirent la personalité de leur auteur. Bref, c'était le moment où tout était encore possible, où on sentait que la pop culture allait gagner et que les mecs qui faisaient et lisaient le magazine étaient des précurseurs. Ouais, elle a gagné, mais elle est devenue un ersatz d'elle-même, reprise par des grosses machines et manquant d'âme. Aujourd'hui, son côté obscur (mauvais cinéma hollywoodien, novélisations et bédés de fantasy) est partout tandis que la SF littéraire française se meurt.
Le premier jet de la partie avec la grenouille est fini. Evidemment, pour le moment, il n'a aucun relief et prendra tout son sens avec la seconde partie.
S'agit de pas la chier, maintenant...
20:33
J'ai lu le Vertical de Steven T. Seagle et Mike Allred (superbement encré par Philip Bond). L'histoire joue sur les clins d'oeil et sur son format, mais ne parvient ni à émouvoir ni à pleinement intéresser avec ses personnages. Dommage.
15:52
Olivier Girard évoque bien l'ambiance des dernières Utopiales dans son dernier édito. Et lui ne raconte pas la blague qui tue, au moins, pas comme Dunyach sur SFF, qui la rend pas drôle.
10:40
Bon alors, j'ai le dernier Galaxies sous les yeux. Le texte de Noÿ n'est pas bon (aucun intérêt à mes yeux, en tous cas) et celui de Girardot a des qualités et des défauts: hard science dans l'âme et donc des personnages lisses malgré les efforts. Mais la nouvelle reste trés agréable à lire. Le texte de Nicholas Waller est excellent tout comme celui de Morrow. Voilà.
13:46
A relire aujourd’hui l’intégralité de La Quête de l’oiseau du temps, on est frappé par quelques évidences. Hormis les choses qui frappent dans l’œuvre elle-même, c’est par rapport à son contexte que la série marque un tournant. Si l’on se plonge dans les planches, on remarque une évolution narrative, plus fluide, moins tassée, et graphique, le style de Loisel se crée sous nos yeux. On se rend compte aussi que, finalement, l’intrigue n’est pas très originale, elle n’est qu’une quête de plus. Le retournement final est trés très bien ficelé, mais l’ensemble de la série ne brille pas par un scénario inoubliable.
Certes, mais à l’époque, le décor est peu commun, la fantasy n’existant quasiment pas dans la bédé franco-belge (à part peut-être Le Cinquième coin du monde de Patrick Marcel). C’est donc en terme d’image et d’imaginaire que la série a marqué les esprits. C’est sans doute là sa plus grande force, mais aussi, par ricochet son plus gros défaut.
En effet, sans La Quête, aurions nous chaque mois des dizaines d’albums de mauvaise fantasy qui reprennent inlassablement les mêmes schémas narratifs et le même terreau imaginaire ? Des éditeurs et des auteurs font leur beurre sur cet héritage en publiant à tour de bras des cycles de fantasy dont la piètre qualité et le manque d’originalité vont bien finir par lasser les lecteurs. Cette dernière assertion est loin d’être sûre car le succès cinématographique du Seigneur des anneaux risque de relancer la machine. L’effet Quête de l’oiseau du temps dans la bédé franco-belge est le même que celui qu’a produit Star Wars sur le cinéma américain des années 80. On ne pouvait plus envisager les films de science-fiction autrement que comme des westerns dans l’espace (étrange régression après le 2001 de Kubrick) tout comme on n’envisage pas de pratiquer une autre fantasy que celle, archétypale, de Tolkien telle qu’elle est utilisée par Le Tendre et Loisel, dans le monde de la bédé française d’aujourd’hui. Qu’on pense à l’évolution qu’a subit le genre aux Etats-Unis depuis Elfquest, avec Sandman par exemple, pour s’apercevoir du gouffre où se situe le genre dans nos contrées.
Il serait sans doute temps, pour les jeunes auteurs français, de brûler leurs idoles…
Reçu la superbe édition zone 1 de Fear and Loathing in Las Vegas. Dans les suppléments, un docu de la BBC de la collection Omnibus (il en existe un sur Dick aussi) où l'on suit le docteur dans son voyage vers Hollywood avec Ralph Steadman. On croise un Bill Murray jeune qui interprétera Thompson dans le film dont ils sont venu parler: Where the Buffalo Roam. C'est passionnant et c'est surtout bizarre de voir celui dont je viens de me taper des centaines de pages et qui n'est pas si différent de l'image qu'il donne dans ses livres. Le dernier en date que j'ai lu est Hells Angels où le gonzo n'est pas encore pleinement développé, mais où on le sent poindre notamment dans le ton.
Dans les suppléments, il y a aussi un extrait de Breakfast with Hunter, un docu qui le suit de 70 à la fin des années 90 et qui sort en février en DVD. Et puis, on voit aussi Oscar, le Samoan du livre, faire un discours.
Trés trés beau DVD.
Lu Galaxies 31: les nouvelles sont bonnes et la couverture non. Le premier texte n'est pas terrible, mais celui d'Aguilera l'est. Celui sur le tourisme (me souvient plus du nom de l'auteur) est trés plaisant et je n'ai pas lu celui de Morrow. Un numéro plutôt intéressant même si les critiques me gavent un peu: pas d'avis tranché.
10:59
La copie DVD de The Whole Wide World est pourrie. Reste que le film est plutôt bon. Il ne s'y passe rien, mais les paysages du Texas sont suffisamment beaux et le personnage de Robert E. Howard sufisamment passionnant pour qu'on s'intéresse à l'ensemble. D'Onofrio fait une superbe performance, sans trop en rajouter, dans le rôle de l'écrivain.
To Live and die in LA est toujours aussi bon, même si la fin inédite est à mourir de rire tellement elle est nulle. Et Petersen avait vraiment un charisme à toute épreuve à l'époque.
La série Dead Zone est nettement moins convaincante, mais meilleure que John Doe, tout de même.
J'ai repris le boulot aujourd'hui, en attendant la fin. Je sens que ça va être trés trés long...
Amis éditeurs, si vous voulez que je parle de bédés sur ce blog, va falloir m'envoyer des SP, hein! (oui, je sais, je rêve un peu...)
13:11
Noël a été sympa, le réveillon aussi. Vincent raconte le sien ici.
En regardant les suppléments d'Indiana Jones, j'ai appris que c'est Steranko qui a créé le design du costume du héros et que ses dessins préparatoires sont à l'origine de plusieurs scènes et pas l'inverse. Les bonus sont tout de même décevants: justement les dessins préparatoires n'y sont pas et les docus sont tras moyens. Par contre un bonne copie des films change des visions habituelles à la télé.