vendredi, août 29, 2003
Bon, le concert fut honnête. Tout au moins en regard du fait que nous n'avions pas joué depuis un mois.
Le public était trés jeune et ce ne sont que quelques gamines de 15 ans qui nous ont dit qu'elles avaient trouvé bien et qui ont acheté des CD. Notre coeur de cible est bien jeune...
10:57
Bien que nous n'ayons pas répété depuis un mois, nous jouons ce soir à Martignas, un petit village près de Bordeaux. Vu l'affiche, cela va être assez rock'n roll.
On va donc se la jouer cool et ne pas trop boire avant la chose, histoire de ne pas être ridicules...
Entre cinéma et bande dessinée, inutile de choisir. Kevin Smith fait passer ses personnages de l’un à l’autre avec un entrain communicatif.
Jay et Motus Bob n’est pas la première bande dessinée de Kevin Smith traduite en France. On a déjà pu lire son travail dans les premiers albums de Daredevil chez Marvel (dessins de Quesada) et chez Semic avec Green Lantern. C’est donc sur des super-héros appartenant à des compagnies que l’on avait pu voir ses scénarios mis en image.
Ici, on retrouve son univers personnel, avec ses personnages fétiches de Jay et Silent Bob (traduit par Motus Bob). Situé dans le New Jersey, la genèse de ce monde remonte au film Clerks, tourné pour une poignée de dollars et sorti en 1994 après s’être fait remarqué au Festival de Cannes. Kevin Smith y raconte la journée extraordinaire d’un employé d’une supérette. Ponctué de dialogues avec le loueur de vidéos du magasin d’à coté et de conflits avec les deux dealers qui zonent devant le magasin, le remplacement que fait Dante au Quick Stop Groceries (où Smith a réellement travaillé pour payer le film!) ne se déroule pas comme prévu. Dès ce premier essai, le scénariste-réalisateur signe un coup d’éclat en mettant en scène son quotidien romancé et en faisant jouer ses amis devant la caméra. Grâce à des situations scabreuses, des dialogues savoureux et une sincérité sans faille, Smith touche un public jeune qui va lui rester fidèle.
Il continue sur sa lancée et réalise Mallrats (Les Glandeurs, en français) où deux amis passent une journée à zoner dans un centre commercial de banlieue. On retrouve Jay et Silent Bob ainsi qu’une guest-star qui montre tout l’intérêt que Smith montre pour la bande dessinée : Stan Lee. Malgré l’échec monumental du film au box office, Smith sortira d’autres films : Chasing Amy (Méprise Multiple, en français) montre un auteur de comics en proie à une histoire d’amour qui tourne mal. La relation avec la bédé devient ici plus palpable puisque le héros est un dessinateur qui œuvre sur une série appelée Bluntman & Chronic et dont les modèles avoués sont Jay et Silent Bob. Ces derniers apparaîtront d’ailleurs dans les deux autres films de Smith : Dogma (où Matt Damon et Ben Affleck, anges déchues cherchent à contrer Dieu) et Jay et Silent Bob contre attaquent dont ils sont les personnages principaux et qui est une pochade s’attaquant à Hollywood.
Parallèlement, Smith a réalisé des comics reprenant les personnages de Clerks et deux mini-séries avec Jay et Silent Bob. Ses personnages vivent donc des aventures à la fois au cinéma et en bande dessinée. Les interactions sont même plus précises puisque certaines ellipses de l’album traduit ici sont des scènes des films. Par exemple, lorsque Jay et Silent Bob entrent au restaurant pour leur rendez-vous avec le dessinateur de Bluntman & Chronic, la rencontre n’a pas lieu dans la bédé, mais dans le film Chasing Amy.
Kevin Smith parvient ainsi à rendre son univers extrêmement cohérent en multipliant les allers retours entre les deux médias et en jouant sur certains artifices narratifs. Rien de révolutionnaire dans le procédé, mais l’auteur étant aussi passionné de cinéma que de comics, son travail s’effectue dans une sorte de grand écart assez intéressant.
Quant au contenu de l’album, avouons qu’il est moins intéressant que certains films et qu’il est surtout pour Smith l’occasion d’enfiler les blagues scabreuses dans la bouche de Jay. C’est drôle, mais cela ne vole pas bien haut.
Ha, et si vous voulez savoir à quoi ressemble Kevin Smith, c’est facile : c’est lui qui joue Silent Bob…
Je pensais que le Davy Jones Locker était une invention de David Calvo, n'étant pas au jus que cette expression était vraiment utilisée dans l'argot des marins.
J'étais donc un peu stupéfait d'entendre les personnages de Pirates des Caraïbes l'employer...
13:44
Pirates des Caraïbes est le pur divertissement hollywoodien bien fichu. Action, aventure et personnages savoureux. Quelques clcihés, je devrais dire passages obligés, bref un bon moment. Pure fun to watch!
Le numéro 1 de Supreme Powers est prometteur et est ici.
10:26
Lapière et Bailly débarquent dans la prestigieuse collection Aire Libre et confirment tout le bien que l’on pensait déjà d’eux. Agadamgorodok, histoire d’amour et drame passionnel fascine et suscite des émotions. La marque d’une grande bande dessinée.
Le dernier album du tandem Lapière (scénario) et Bailly (dessin) est une histoire complète en un album. Les deux auteurs s’éloignent ainsi de leur série Ludo et reviennent à leurs premières amours (leur premier album commun était un one-shot intitulé La Saison des Anguilles).
Avec Agadamgorodok, ils signent un drame, genre sous-exploité tant en bédé qu’au cinéma par les temps qui courent. Situé dans la Russie d’aujourd’hui et jouant sur certains clichés en vogue à propos de ce pays, notamment la mafia, ils parviennent à offrir une histoire d’amour qui sort des sentiers battus et qui repose sur une atmosphère atypique.
Jules est un jeune homme qui va de petits boulots en désillusions et dont le seul ami est Féodor, un vieil homme qui l’a recueilli et élevé. Lorsque son chemin va croiser celui d’une jeune fille qu’il qualifie d’ange, sa vision du monde va enfin s’accorder à la réalité jusqu’à ce que son passé le rattrape…
L’album recèle des surprises qu’il est difficile de ne pas dévoiler pour rendre compte de sa beauté. Ne lisez la suite de l’article que si vous avez déjà lu l’album où si vous ne craignez pas d’en savoir un peu plus qu’un lecteur « vierge ».
Car Agadamgorodok, et on n’apprend cela que peu avant la fin, est, avant tout, l’histoire de deux frères que tout opposent et dont l’affrontement commence avant d’avoir débuté. Comme l’eau et le feu, ils sont de parfaits antagonistes. L’un a été élevé dans les livres et son esprit vagabonde comme s’il était prisonnier des mots et des images que les ouvrages lui inspirent tandis que l’autre est un mafieux, charnel et mauvais qui refuse ce que lui dit son cerveau. Il n’y a qu’à comparer les deux récits de leur « naissance » au monde (l’un marche sur les livres, l’autre est un ogre) pour s’en rendre compte. Au-delà de cette opposition, beaucoup moins simpliste qu’il n’y paraît, on trouve une histoire d’amour belle et pure, loin des clichés habituels et empreintes d’une certaine poésie. Poésie que l’on retrouve d’ailleurs où on ne l’attend pas, car elle va même jusqu’à se nicher dans les dénominations des personnes exécutées par les mafieux.
Cet univers, qui semble hors du monde et que l’on pourrait prendre pour une fin des temps, présente un monde en déréliction où les univers imaginaires sont des facteurs de santé mentale, comme dans le cas de Jules. Lapière et Bailly excellent à immerger le lecteur dans ce monde si loin et, à la fois, si proche qu’ils mettent en scène. La classe du découpage et la beauté du mal valent à elles seules l’achat de l’œuvre. Les deux dernières planches, de par leur beauté, devraient suffire à vous convaincre. On y sent comme une réminiscence de La Nuit du Chasseur de Charles Laughton.
Avec pareille référence, Agadamgorodok se classe comme une grande bande dessinée, qu’elle est assurément.
Torride. Il faisait si chaud à la plage que nous n'avons pas pu rester aussi longtemps que nous l'aurions souhaités.
Overdose de comics, donc, et une bio de Henry Miller qui m'attends à côté de l'ordi.
Vu le docu sur François Besse hier soir. Bandit d'une autre époque, celle des hold-ups des années 70 et des évasions spectaculaires. Ca ressemble à un film, mais si c'en était un, on trouverait tout cela exagéré.
Déroutant et passionant, ce type...
Il s'est évadé de Fresnes en solex, le jour de ma naissance...
14:34
Emballé que j’étais par Les Hommes de Paille, j’ai donc couru à la Fnac (la nouvelle, la grande) pour me procurer un autre bouquin du sieur Michael Marshall Smith. Patrick m’avait aussi dit que ces œuvres de SF risquaient de me plaire et depuis que j’avais lu une nouvelle de lui dans Galaxies, je le pensais aussi.
Je suis donc rentré avec Frères de chair et je dois avouer que j’ai trouvé le bouquin assez fort, même si le style, polar distancié à la première personne, est bizarre dans ce contexte. Car il s’agit bien d’un bouquin de science-fiction même s’il mêle d’autres genres (le roman noir, surtout au niveau des personnages et le fantastique avec la brèche). Le personnage principal (inutile de parler de héros), Jack Randall, est un ancien flic qui travaille dans une ferme où l’on élève des clones, morceaux de chairs servant de pièces détachées aux riches. Il décide de s’occuper d’eux et d’essayer de les instruire jusqu’au jour où une de ses protégés refuse qu’on lui enlève des organes et parle (ce qu’elle n’est pas censée savoir faire) devant ses bourreaux. Randall s’échappe alors avec quelques uns de ses protégés et va se réfugier à New Richmond, Virginie, un ancien vaisseau énorme qui s’est posé et est devenu une ville tentaculaire où l’étage dans lequel on vit détermine le niveau de vie.
A partir de là, l’intrigue part dans tous les sens et on suit les aventures de Randall à mesure que l’on découvre son passé. On finit dans la brèche, un endroit totalement dingue que Marshall Smith parvient à rendre avec brio.
Autant dire qu’il y a quelques bonnes idées de SF là-dedans, la ville, la brèche, les clones, qui ne sont certes pas révolutionnaires, mais que l’auteur, sans faire de la hard science, maîtrise parfaitement. C’est assez décomplexant de voir ce qu’il arrive à faire avec le genre.
Bizarrement ça m’a fait penser à ce qu’a réalisé A-F Ruaud avec son premier roman, au niveau de l’approche du genre, en tous cas.
Bref, du tout bon.
Tiens, hier dans ma boîte à lettre, un colis rempli de bons livres. Ca, ça fait vraiment plaisir. Merci Gilles !
J’ai donc lu une nouvelle réjouissante, Elvis le rouge, qui montre un Presley militer en faveur des pauvres et s’inscrire au PC. La chute finale m’a même bluffé ce qui est assez rare pour un type blasé comme je le suis.
Donc j’ai lu et j’ai repris le boulot hier. Trois semaines de vacances et je n’ai pas écrit une ligne. J’avais plein d’excuses, et notamment la chaleur, mais je ne sais pas, je crois que j’avais besoin de ne rien faire, vraiment, de me ressourcer un peu, de me plonger dans d’autres fictions que les miennes, pour pouvoir continuer à avancer.
Et pour me motiver, le dernier Jane's Addiction, rock sunesque, intense et bourrin...
Finalement, sans partir réellement en vacances, nous avons vu du pays.
Royan, Cap-Ferret, Montpellier, Sète, Hossegor...
Les derniers jours étaient bien agréables. La chaleur à Hossegor n'était pas trop intense et le retour à la réalité bordelaise hier soir fut assez brutal.
Vu T3.
Comme d'hab, on m'a avait dit tellement de mal que j'ai pas trouvé ça à chier. Globalement, le scénar est même moins mauvais que celui du 2. La logique y est plus respectée et l'esprit du 1 n'y est pas trahi. Evidemment, le reste n'est que redite, mais je m'attendais tout de même à pire.
Ha, oui, Jérôme et moi avons vu, à l'occasion de cette séance, le nerd ultime... Cheveux longs et empâtés, il ressemblait à un fan de hard-rock, mais était plié de rire à chaque réplique "drôle" et connaissait le film par coeur. Hallucinant!
17:26
Montpellier ressemble à ces villes du Sud modernes et en plein essor, qui font passer nos vieilles cités pour des monstres en récessions et dont le vieillisement est inexorable. Ceci dit, la jeunesse de la cité (remplie de jolis palmiers ceci dit) n'est pas tout à fait de mon goût, si je m'en réfère aux radios du coin (Dance music shit).
Les deux jours passés étaient extrêmement agréables, baignades et farniente, avec un crochet au retour dans la jolie campagne autour de Toulouse. Agréable soirée en famille.
On repart lundi à Hossegor...
12:26
Dévoré Les Hommes de Pailles de Michael Marshall Smith. Un thriller passionnant qui commence sur trois lignes narratives et les fait se rejoindre avec une aisance fascinante. Serial killers, flics désabusés et paysages de montagnes...
J'ai commencé dans la foulée Frères de chair, un roman précédent de l'auteur, qui se révèle assez décomplexant dans sa façon d'aborder la SF. Le seul truc qui me gène, et ceux dans les deux romans, est cette façon de changer de temps au beau milieu de la narration. On passe du passé composé au présent sans que, parfois, cela soit pleinement justifié. On le remarque trop et cela fait maladroit...
12:10
Je vais quitter la ville pour quelques jours à partir de demain...
Aujourd'hui, journée à Royan: architecture bizarre entre urbanisation touristique 70's et vieilles maisons début 20° style "bains de mer". Planté au milieu de la ville, un bâtiment en béton qui dépasse et qui ressemble à un vieux décor d'un mauvais film de SF. Ha, les Charentes ne sont pas une belle région...
Il fait trop chaud. Le plastique de mon ordi fond alors que j'écris ceci. J'en ai plein les doigts. Impossible de bosser. Tout juste se promener sur le net et en ville (à vitesse réduite dans les deux cas). Même pas motivé pour cuire à la plage.
Fait vraiment trop chaud.
19:28
Narc est un polar sombre, nerveux, torturé, bref le genre de chose qui tape dans le bide et ce, de la première à la dernière seconde. Réalisation tendue et acteurs habités en font un trés bon film qui marque. Pas un divertissement, non, un trés trés bon film.
14:35
Finalement, Massacre à la tronçonneuse n'est pas aussi choquant que dans mon souvenir et il fait même franchement rire parfois. L'ironie n'était pas forcément perceptible en 74, mais maintenant, ouais, ce film peut être assez drôle parfois.
Un "teaser art" du troisième volume de la Leagueici.
Apparemment, Moore arrête la bédé et continue seulement la League.
13:01
Assis sur une terrasse ombragée avec ma brune, plongé avec délectation dans le thriller de Michael Marshall (Smith), Les Hommes de paille, une brise agréable nous rafraîchissant par moment, tout s'annonçait plutôt bien.
Tranquille le chat, comme dirait certains porteurs de T-shirts Deleuziens de ma connaissance...
Puis voila que deux nanas s'installent à deux tables de nous et commencent à se raconter leur petits soucis de mecs et d'écoles de commerce, d'une voix forte, comme si elles voulaient que tout le monde en profite. Leur phrases pontuées de "Tu vois?!" et de "Ouais (sourire niais). Carrèment!" respiraient au moins autant l'intelligence qu'un amibe dans une mare texane.
J'en étais justement au début du bouquin, au moment où des types font un carton, à l'arme automatique, sur toutes les personnes présentes dans le MacDo d'une petite ville américaine.
Vous imaginez bien que je m'y suis vu, hein, leur montrer à ces connasses que l'on s'en branlait de leurs vies, que le couple à la table d'à côté ne cessait de parler sans que l'on n'entende la moindre phrase par la grâce de ce que l'on appelle le savoir-vivre et qu'elle seraient beaucoup plus mignonnes avec le bout de mon canon (non, pas celui que vous pensez) dans la bouche...
Je n'aime déjà pas des masses l'univers de Pratt, mais transposé au cinéma, encore moins. Le film Corto Maltese est beau, mais ennuyeux au possible. La nouvelle de Gaiman dans le Mc Sweeney's Mammoth treasury of thrilling tales n'est pas géniale, une petite histoire de fantômes assez sympas, mais qui ne péte pas des briques. D'ailleurs, ce que j'ai lu du recueil ne m'enchante guère pour l'instant, mais il reste encore des grands noms.
12:36