jeudi, mai 23, 2002
Je suis dans un cyber cafe de Mahon, la capitale de l´ile de Minorque. Tout se passe comme prevu a part ce putain de clavier espagnol qui me pose des problemes. On boit beaucoup, on navigue et je partage mon temps entre manger, dormir et revasser en ecoutant Pete Yorn. Hier soir, nous avons dormi dans une crique paradisiaque. C´etait tout proprememt extraordinaire. Seul hic, ce matin, a 6 heures du matin, le vent nous faisait deriver contre la plage. Oblige de partir a toute vitesse. Reveil difficile, mais je me suis rattrape dans la journee.
Plus de details et le retour des bons vieux accents français bientot...
Pas trop eu le temps de me retrouver entre le boulot et mes "nouvelles occupations". Overbooké.
Le blog va être mis entre parenthèse durant deux semaines: je pars faire du voilier au Baléares: soleil, mer et... alcool sont au programme. Pfou, ça va être dur.
Evidemment, tous mes travaux annexes sont reportés et je vais devoir cravacher à mon retour pour finir le travail en cours.
Paco Roca est un illustrateur espagnol qui a déjà travaillé avec Juan Miguel Aguilera, auteur de SF traduit aux éditions du Diable Vauvert, et dans des magazines érotiques. Avec cet album, Le Jeu lugubre, il signe une entrée fracassante à l’occasion sa première traduction en France.
Dans l’Espagne de 1936, Jonas vient de trouver un emploi d’assistant pour un grand maître de la peinture. Il va se retrouver à Cadaqués et découvrir des personnalités hors du commun : le peintre Salvador Deseo, sa femme Galatée et la jeune villageoise Rose.
La bande dessinée de Paco Roca est un objet à part. D’abord par son thème : l’évocation d’une partie de la vie de l’un des peintres les plus influents du 20° siècle dissimulé sous le nom de Salvador Deseo, mais sous le masque duquel tout lecteur censé n’aura aucune peine à reconnaître Dali. Ensuite, et en lien avec cette thématique, par un traitement graphique à la fois proche de la ligne claire et apparemment très influencé par Bruce Timm (créateur du design de la série animée Batman). Ainsi, avec un dessin n’ayant aucun lien avec le grand peintre surréaliste, Roca parvient à une évocation libre et passionnée d’un homme avec qui il entretient, semble-t-il, une relation paradoxale.
En effet, en choisissant d’inscrire son œuvre dans une réalité transfigurée, l’auteur fait, à la fois, œuvre surréelle et œuvre sur le surréalisme. En posant un regard extérieur, par l’intermédiaire de son personnage principal, Jonas, il montre son amour pour le peintre et le pose en une figure géniale et démoniaque. C’est ce mélange qui fait le vrai sel d’une œuvre qui n’est ni hagiographique, ni fondée seulement sur la personnalité de Dali. Roca créé une bande dessinée qui puise dans son sujet, le surréalisme en peinture, mais aussi dans d’autres arts (le cinéma, par exemple, avec la référence explicite au Chien Andalou de Bunuel).
Tout, dans l’exécution de cette œuvre, semble parfait. Justesse des cadrages, finesse du graphisme, limpidité du scénario, magnifique utilisation des ombres et des couleurs. Paco Roca surprend.
En faisant précéder son récit d’une introduction prétexte, Roca s’inscrit dans la tradition picaresque du récit trouvé. Sa bande dessinée ne serait ainsi que l’adaptation d’un roman d’un ancien secrétaire de Déséo : Jonas Arquero. Il joue ainsi avec des codes vieux de plusieurs siècles et s’amuse avec les références autant picturales que narratives ou cinématographiques. Car l’œuvre est remplie de références ; chaque page est l’occasion pour l’auteur de s’amuser avec des aspects historiques, personnels ou artistiques en rapport avec son sujet.
La jubilation est communicative et le jeu, car il semble réellement qu’il s’agisse de cela, auquel joue l’auteur entraîne le lecteur dans un monde éblouissant, tant par la clarté de ses décors que par la justesse de son exécution.
Devant un tel savoir-faire, une telle maîtrise de la narration, une si grande connaissance du sujet traité et l’apport qu’il y conduit, on ne peut qu’être admiratif. L’Espagnol est un grand de la bande dessinée mondiale, pas de doutes là-dessus. Sans attendre une quelconque confirmation du talent de cet artiste avec un autre album, on peut déjà s’engager et compter sur lui pour nous donner d’autres grands bonheurs de lecture.
Cela faisait longtemps qu’une telle bande dessinée n’était arrivée dans mon escarcelle. Merci à ERKO pour cette judicieuse traduction.
Mon homonyme féminin m'a littéralement fait chavirer. Son odeur flotte encore sur son collier.
Et Neult fait la gueule... Va comprendre...
Soirée agréable, donc et aprés-midi farniente dans le jardin de mon oncle. Boire du café, manger des fraises, jouer aux raquettes avec mon petit cousin.
In the mood for love...
J'écris à un petit rythme en ce moment. Rien ne change, quoi...
Neurotwistin' avance peu et la nouvelle pour l'antho "rock et SF" prend forme et m'inquiéte réellement. J'écris comme je ne l'ai jamais fait et je suis en train de pondre un truc de déglingos qui est finalement assez agréable à faire. Laetitia me dit toujours que je ne me lache pas assez. Si je vais au bout de mon truc, elle ne va pas être déçue.
Hier soir, avec Vincent: La Nuit des morts-vivants. Beaucoup moins stressant en version colorisée. Le film reste néanmoins un chef-d'oeuvre, une des pelloches les plus stressantes qu'il m'ait été donné de voir (avec Massacre à la tronçonneuse tout de même).
L'essentiel de mes journées est consacré à dormir, manger et écrire. J'aimerais pouvoir toujours fonctionner comme cela. Enfin, en tous les cas, écrire pour moi et arrêter un peu de lire des bédés.
D'ailleurs, j'ai acheté le dernier Bifrost (je ne suis plus abonné, et j'en conclue donc qu'Olivier ne me doit plus d'argent) et j'ai lu la nouvelle de Thomas Day, American drug trip. Un bon moment, mais la lecture finie, on se rend compte que cette sorte de sous-San Antonio n'a aucune finalité, que tout cela est trés vain et finalement pas trés ambitieux. Certes, Day se fait plaisir et fait plaisir à certains lecteurs, mais il reste dans son trip (c'est le cas de le dire) hyper-référencé et on dirait qu'il se parodie lui-même. J'espère qu'il va oser sortir des sentiers sur lesquels il est attendu.
13:49
Panic room est décevant. Seul un (faux) plan séquence vaut vraiment le détour...
Acheté le dernier Promise Ring. Beaucoup plus calme et travaillé que les autres albums. Il est en train de se faire à mon oreille.
Sinon, c'est Pete Yorn qui gagne la palme de présence dans le lecteur CD en ce moment. Pop amerloque de base: mélodique et onctueuse. Du miel...
Je suis en train de me faire des cassettes pour ma traversée en voilier. Le nécessaire de survie est prêt: bouquins et musique sont déjà préparés.
J'ai vu le dernier nanar de De Palma. Mort de rire...
Jérôme me dit que le réalisateur s'est vraiment laché sur ce film, qu'il voulait se faire plaisir. Ben qu'il le fasse sans nous les montrer, ses films de plaisir, parce que moi, j'en retire aucun...
Au moins, John Carpenter, lui, c'est un gars qui partage.
Mon grand-père, tout à l'heure, sur le chemin des urnes:
"Tu sais, Laurent, j'ai jamais voté à droite avant... Enfin, si, une fois pour De Gaulle, mais après la guerre, comme tout le monde..."
Mine déconfite du gars de 84 ans qui a à choisir entre la peste et le choléra et qui, à sa façon, fait des magnifiques bras d'honneurs au borgne.
Sans commentaires...
Lu Qu'est ce que vous voulez voir?, un recueil de nouvelles posthume de Raymond Carver.
Premier contact avec cet auteur. J'ai aimé le style concis et efficace, j'ai aimé les personnages et leurs petites vies ordinaires rendues extraordinaires par un point de vue qui les place au même rang que nous et j'ai aimé l'utilisation des métaphores pour faire passer les sentiments. De petits bijoux de construction narrative au service d'idées assez communes, mais finalement universelles. Si quelqu'un peut me conseiller d'autres bouquins du même auteur, je suis preneur. J'ai acheté celui-ci sur un coup de tête, ne connaissant que vaguement cet écrivain. Et oui, je sais, j'ai des lacunes...
Cela faisait deux ou trois mois que je n'avais pas écrit une chanson et j'en ai fait une la semaine dernière. Un peu lente, peut-être mais adaptable au groupe. On verra. En attendant, je vais essayer de trouver un titre.
Nult et moi allons peut-être profiter du pont qui se profile pour enregistrer des nouveaux titres. Là aussi, on verra. Il vaut mieux qu'on soit motivés. Et puis, je vais peut-être recommencer à chercher un appart'.
Momo m'écrit car il s'inquiète de mon pessimisme sur ce blog.
Don't worry, old pal!
You take your car to work,
I'll take my board 14:08
Las! Je suis fatigué.
Les interventions en prison sont finis.
J'ai besoin de calme et de me resourcer un petit peu.
Heureusement, il y a des bons livres. Pas trés gai, mais bon: le 1974 de David Peace. Le style est un peu trop exagéré dans son minimalisme et gêne parfois la lecture, ce qui est un comble. Sinon, on sent des influences et une atmosphère, ouais, une putain d'amotsphère. Le nord de l'Angleterre comme si on y était. Ca suinte, c'est triste, froid et il pleut: sad, quoi! Et puis, il y a des meurtres de petites filles, un complot etc... Bref, on se laisse prendre peu à peu, mais c'est parfois dur à supporter.
Lu une bd proche du chef d'oeuvre: Le Jeu lugubre de Pablo Roca chez Erco. Une évocation d'une période de la vie de Dali par un dessinateur au style qui rappelle Bruce Timm. Magistral dans son thème et dans son exécution. C'est si rare, une bd de cette qualité.
Reçu une lettre d'insulte d'un dessinateur pour enfants qui n'avait pas aimé la critique que j'ai fait de sa daube. Pourtant, je n'ai pas été trés méchant. Micro-éditeur aigri sans doute... Tant pis pour lui. Si j'avais su j'aurais été plus méchant.
Ce soir, je compte bien regarder La corde. Trop crevé pour aller voir le concert de Chick.